MONNEREAU Louis, pseudonymes LAVISSE, GARNIER (DBK)

Par Claude Pennetier

Né le 22 mai 1893 au Busseau (Deux-Sèvres), mort le 27 octobre 1963 au Busseau ; militant communiste de la région parisienne puis de la région nantaise ; élève de l’ELI (1927-1930) ; membre de l’appareil du Komintern.

Fils d’un ouvrier menuisier devenu artisan, Louis Monnereau obtint le certificat d’études primaires puis travailla dans la métallurgie à partir de quatorze ans. Mobilisé de 1913 à 1919, il vint ensuite travailler comme ajusteur dans les grandes usines de la région parisienne : centrale électrique de Gennevilliers, Citroën, Renault, usine de roulement à billes de Gennevilliers. C’est dans cette dernière usine qu’il adhéra au syndicat et au Parti communiste. Au bout de quelques mois il était secrétaire du sous-rayon de Gennevilliers puis secrétaire du 37e rayon (début 1926) et enfin secrétaire du 10e rayon (Clichy) lors de la fusion entre le 37e et le 12e rayon. Le PC l’appela au comité régional de la région parisienne et en fit un instructeur.

De 1927 à 1930, Louis Monnereau suivit lescours de l’École léniniste internationale de Moscou. À son retour en France, il fut envoyé comme instructeur en Loire-Inférieure mais, compte tenu de l’insuffisance de moyens financiers, il dut travailler en usine. Il créa néanmoins une école bi-hebdomadaire pour former quelques cadres et élever le niveau politique des adhérents (rapport d’Albert Vassart* envoyé par le comité central, décembre 1930).
Impliqué dans une affaire « d’espionnage » (il détenait des questionnaires sur les usines de guerre de la région et les oublia dans un taxi), Monnereau fut détenu durant trois mois (de juin à août 1931) puis condamné à dix ans de travaux forcés et libéré à une date inconnue. Interdit de séjour durant plusieurs années dans les grandes villes, il vécut difficilement comme terrassier. Vassart* demeura en liaison intermittente avec lui par l’intermédiaire de sa compagne, Suzanne Tilge que Monnereau avait épousée en 1930 à Paris.
Louis Monnereau s’installa avec elle à Crépy-en-Valois (Oise) en avril 1933 et travailla comme camelot. Fin décembre 1933, Vassart* lui demanda d’aller à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en qualité d’instructeur du CC. Il en garda un mauvais souvenir : « L’organisation du Parti était en pleine décomposition. Les provocateurs, les trotskystes et doriotistes faisaient pour ainsi dire le gros de l’armée. » Il partit pour Niort (Deux-Sèvres) puis pour Chartres (Eure-et-Loir), où il fut ouvrier agricole et à nouveau à Niort, d’août 1934 à avril 1935, le tout dans des conditions matérielles extrêmement dures.
À cette date le comité central l’envoya à Moscou avec sa femme, Suzanne Tilge (née en 1897 à Lille, morte en 1970 à Boulogne-Billancourt). Il travaillasous le nom de Garnier à l’École léniniste et au Komintern, rédigeant les évaluations des élèves français de l’ELI. Sa femme dactylographiait et annotait les autobiographies importantes pour la commission internationale des cadres. Titulaire du brevet élémentaire et d’un diplôme de l’École decommerce de Lille, elle avait suivi l’École léniniste de 1924. Elle travaillait pour le PCF depuis cette date. Envoyée en URSS en 1927, elle suivit des cours et fut secrétaire du Secrétariat romain. Revenue en France, elle travailla pour la CGTU avant de revenir à Moscou, sous l’autorité de Georges Cogniot*, en 1936-1937. Elle était en France en mars 1937 et à Paris en avril 1938.
Divorcé de Suzanne Tilge* en 1958, Monnereau mourut dans sa ville natale en 1963. Suzanne Tilge était restée communiste mais nous ignorons si c’était le cas de Monnereau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75844, notice MONNEREAU Louis, pseudonymes LAVISSE, GARNIER (DBK) par Claude Pennetier, version mise en ligne le 8 janvier 2010, dernière modification le 8 janvier 2010.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13125 et 13129. — RGASPI, Moscou, 495 270 2135.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable