Par Brigitte Studer
Né et mort à Zurich ; 6 novembre 1891-10 novembre 1960 ; monteur-électricien ; en 1930, au comité central du PCS, membre du bureau politique et secrétaire ; délégué au IIIe congrès de l’IC, aux plénums de l’IC en 1932 et 1933 puis à celui de 1935, à la suite duquel il fut destitué.
Originaire de Freienbach (Schwytz), Robert Müller fit un apprentissage d’électricien et travailla ensuite comme monteur-électricien. Il fut l’un des co-fondateurs du groupe Forderung, organisation précédant le « Vieux » Parti communiste qui devait fusionner avec la gauche du PS en 1921. Le 5e congrès du PCS, en juin 1930, l’élut au comité central, où il resta durant toute la première moitié des années 1930. Il occupa également le poste de dirigeant politique de la section zurichoise et devint membre du bureau politique. En décembre 1931, année de son élection au Conseil national, le Parti le désigna en outre comme un de ses secrétaires avec Humbert-Droz et Krebs, fonction qu’il exerça à partir de 1932.
Déjà délégué en 1921 au IIIe congrès de l’IC à Moscou, il participa ensuite aux 12e et 13e plénums du Comité exécutif de l’IC. D’après un rapport de police, il ne jouait qu’un rôle mineur dans les prises de décisions et la véritable direction était formée par Ferdinand Fluck, Jakob Fausch et Willy Nötiger*, « car le président Müller a déclaré dernièrement à des connaissances qu’il avait à se plier aux décisions de ces trois personnalités ». Son manque d’autorité, alors même qu’il était formellement le dirigeant de la section zurichoise et du PCS tout entier, est confirmé par les rapports sur la Suisse envoyés à Moscou, en 1935, par l’instructeur de l’IC, Hermann Jakobs. Cette année-là , Müller se rendit encore au VIIe congrès de l’IC, mais fut démis de son poste à la direction du Parti peu après ; il ne fut même plus élu au comité central. Selon des contemporains, c’était un orateur plus que médiocre. Sa tentative de réintégrer la politique nationale à la fin de la Seconde Guerre mondiale se solda par un échec.
Par Brigitte Studer
SOURCES : RGASPI, 495 12 n° 74 et 495 91, nos 174, 176, 179 et 180. Archives fédérales suisses, Berne, E 21/10706, J. II. 94, vol. 2, E 4320 (B) 1, vol. 12 et vol. 14. Bibliothèque de la Ville, LaChaux-de-Fonds, Fonds Humbert-Droz, 001329 et001345. — H. Aellen, Lexique suisse des contemporains, op. cit., p. 637-638). — J. Humbert-Droz, Dix ans de lutte antifasciste, op. cit., p. 131. — P. Stettler, Die Kommunistische Partei der Schweiz, op. cit., p. 510. — Archives de Jules Humbert-Droz, III, op.cit., p. 747, note 4). — P. Huber, Stalins Schatten in die Schweiz, op. cit., p. 438. — B. Studer, Un parti sous influence, op. cit. — Sous l’œil de Moscou, op.cit. — Archives de Jules Humbert-Droz, IV (en voie de publication), documents 682 et 701. — Entretien avec Jakob Lechleiter, 31 mai 1989.