WILLIAMS Robert

Né en 1881 à Swansea, Glamorganshire (aujourd’hui West Glamorganshire) ; mort le 1er février 1936 à Londres ; syndicaliste.

Fils de docker, « Bob » Williams débute à sa sortie de l’école primaire comme soutier et docker. Engagé très vite dans l’action syndicale, il devient à vingt-huit ans président du syndicat des Manœuvres et trois ans plus tard, en 1912, il se voit confier les fonctions de secrétaire de la nouvelle Fédération nationale des transports, responsabilité qu’il assume pendant treize ans. Dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, de graves conflits sociaux éclatent dans tous les grands ports du royaume, sous l’influence principalement des dockers, et Williams est amené à jouer un rôle important. En 1914, il contribue à la formation de la « Triple alliance » entre mineurs, cheminots et ouvriers des transports. Lorsque les cheminots se mettent en grève en 1919, Williams crée un comité de conciliation qui intervient au nom des autres syndicats et parvient à résoudre le conflit. C’est alors qu’il élabore un projet qui aboutit à la réorganisation du TUC et à la mise en place, en 1920-1921, du conseil général. Cependant l’influence de Williams dans le mouvement syndical diminue à partir de la constitution en 1921 du TGWU, car Bevin* combat résolument les tendances d’extrême gauche des leaders comme Williams.

En sympathie active avec les révolutionnaires russes, Bob Williams contribue en 1920 à la constitution du Conseil d’Action qui s’oppose à toute intervention contre les bolcheviks (c’est en particulier l’épisode du Jolly George, cargo que les dockers londoniens refusent de charger, les munitions qu’il devait emporter étant destinées aux forces contre-révolutionnaires). La même année, Bob Williams fait partie d’une délégation travailliste en visite en URSS et à son retour il publie une brève étude du système des soviets.

En politique, Williams se situe à l’extrême gauche du mouvement ouvrier, il milite au British Socialist Party puis on le trouve parmi les membres fondateurs du parti communiste britannique, le Communist Party of Great Britain (CPGB). De fait, il est très vite exclu du parti pour avoir joué la conciliation lors du « vendredi noir », le 15 avril 1921. De 1918 à 1921, et de nouveau à partir de 1922, Williams siège à l’exécutif national du Labour Party et assume la présidence du parti en 1925-1926. Il joue un rôle important à la Fédération internationale des ouvriers du transport.

Williams exerce aussi des responsabilités dans le domaine du journalisme. L’un des administrateurs du Daily Herald de 1913 à 1922, il assume la fonction de gérant du quotidien travailliste pendant plusieurs années. Vers la fin de sa vie, il se consacre au journalisme indépendant. En 1918 et 1922, Williams s’était présenté aux élections législatives mais il avait été battu les deux fois. Williams se donne la mort à l’âge de cinquante-cinq ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75894, notice WILLIAMS Robert, version mise en ligne le 11 janvier 2010, dernière modification le 11 janvier 2010.

ŒUVRE : The Soviet System at Work (Le système des soviets à l’œuvre), Londres, [1920]. — The New Labour Outlook (Le nouveau visage du Labour), Londres, 1921. — What we want and Why (Ce que nous voulons et pourquoi), en collaboration, Londres, 1922.

BIBLIOGRAPHIE : Labour Who’s Who, Londres, 1927. — Who Was Who, 1929-1940. — W. Kendall, The Revolutionary Movement in Britain 1900-1921, Londres, 1969.

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