WILSON John

Né le 26 juin 1837 aux alentours de Hartiepool, comté Durham ; mort le 24 mars 1915 à Londres ; dirigeant mineur, député Lib-Lab.

Orphelin de mère à quatre ans et demi John Wilson suit son père, un ouvrier itinérant, qui meurt à son tour quand le jeune garçon a dix ans. Il entre alors à la mine ; à dix-neuf ans, il change d’orientation, s’embarque comme marin et navigue pendant quelque temps. De retour à Durham, il reprend son métier de mineur. Il se marie et, en 1862, émigre en Amérique avec sa femme ; il revient définitivement en Angleterre en 1867. A l’époque, Wilson n’apparaît guère recommandable : c’est un homme violent et buveur. Mais il se convertit au méthodisme, réforme son comportement et devient prédicateur laïque. Dans sa jeunesse, il avait toujours tenté d’avoir une activité syndicale sur son lieu de travail. Après sa conversion, il continue sur la même voie, ce qui lui vaut de perdre son gagne-pain plus d’une fois.

Trade-unioniste, Wilson milite également sur le plan politique : c’est un Lib-Lab convaincu (Liberal-Labour). De 1875 à 1885, il est secrétaire de l’Association pour la réforme politique des mineurs de Durham ; en 1882, il devient trésorier de l’Association des mineurs de Durham et en 1894, il en est nommé secrétaire financier. Sa carrière de parlementaire commence en 1885 quand il est élu député de Houghton-le-Spring. Mais il est battu l’année suivante ; de nouveau candidat à une élection partielle en 1886, il revient à Westminster comme député du Mid-Durham, circonscription qu’il conserve jusqu’à sa mort.

Wilson est un autodidacte doué d’une personnalité puissante réussissant à merveille dans les réunions publiques ; il est resté pendant vingt ans le plus en vue des dirigeants mineurs des bassins de Durham. Partisan du laissez-faire, hostile à l’intervention de l’État, il défend jalousement le principe de l’indépendance des syndicats dans la lutte pour l’amélioration des conditions de travail et de salaire.

Quand est créé en 1889 la Miners’ Federation of Great Britain, le syndicalisme minier connaît de graves divisions à propos de la journée de huit heures. Wilson s’oppose avec force à la majorité qui veut introduire les huit heures par la voie législative. De fait, Wilson caressait le rêve d’une entente définitive entre le capital et le travail et l’évêque de Durham l’encourageait dans ces vues. A ses compagnons, il rappelait constamment les progrès accomplis par le monde ouvrier, les avantages acquis depuis sa propre jeunesse et il en déduisait que l’avenir était riche de promesses.

En 1909, la MFGB adhère au parti travailliste ; mais à Westminster, Wilson, ainsi que Thomas Burt* et Charles Fenwick, refuse de rejoindre le groupe parlementaire Labour et il reste jusqu’à sa mort fidèle au libéralisme, en bon représentant du syndicalisme Lib-Lab, dont toute sa vie, il a illustré à la perfection les vertus et les limites.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75898, notice WILSON John, version mise en ligne le 11 janvier 2010, dernière modification le 11 janvier 2010.

ŒUVRE : History of the Durham Miners’ Association (Histoire de l’union des mineurs de Durham), Durham, 1907. — Memories of a Labour Leader (Souvenirs d’un dirigeant ouvrier), Londres, 1910.

BIBLIOGRAPHIE : E. Welbourne, The Miners’ Union of Northumberland and Durham, Cambridge, 1923. — R. Page Arnot, The Miners… 1889-1910, Londres, 1949. — Joyce Bellamy, John Saville (éd.), Dictionary of Labour Biography, t. I.

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