GRACIN Louis, Adolphe, Ernest

Par Jean-Pierre Besse

Né le 17 août 1889 au Mans (Sarthe), mort le 13 juin 1954 à Margny-lès-Compiègne (Oise) ; prothésiste dentaire ; militant socialiste de l’Oise ; maire de Margny-lès-Compiègne (1945-1954).

Fils d’un comptable, Louis Gracin avait épousé dans sa commune natale le 20 décembre 1918 Madeleine Pioche qui était née à Francières (Oise) le 17 novembre 1898 et était la fille d’un contre maitre à la sucrerie. C’est sans doute ce mariage avec une isarienne qui le conduisit à venir habiter le département de l’Oise.

Il participa à la Première Guerre mondiale au cours de laquelle, il fut blessé. Versé dans les services auxiliaires, il participa toutefois à l’Occupation de l’Allemagne. Sa fille Yvonne naquit à Francières en 1920. Prothésiste dentaire, militant SFIO, il fut élu conseiller municipal de Margny-lès-Compiègne du 15 mai 1929 au 7 décembre 1930. Deuxième adjoint au maire à partir du 17 mai 1935, il fut élu en 1936 à la commission administrative de la Fédération du Parti socialiste SFIO de l’Oise. Il représentait la tendance Marceau Pivert* mais comme la grande majorité de ses camarades isariens, notamment Berthe Fouchère, il resta au parti après le départ de Pivert. Il fut candidat de la SFIO aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Compiègne, recueillit 1 006 voix sur 26 245 inscrits et se retira au second tour pour le radical-socialiste André Mellenne, qui fut élu. Il fut à nouveau en 1937 aux cantonales dans le canton de Ribécourt et se retira au second tour pour le candidat communiste.

En octobre 1939, lors d’une réunion du conseil municipal, il demanda à l’un des deux conseillers communistes, André Ameuil, s’il était démissionnaire du PC, ce que ce dernier confirma. L’autre conseiller Paul Lamarche* était alors emprisonné et en attente de jugement après avoir été arrêté en septembre pour distribution de tracts communistes. Louis Gracin se remaria le 27 janvier 1940 à Margny-lès-Compiègne avec Julia Cauron.

Selon son dossier de demande de carte de Combattant Volontaire de la Résistance, il fut membre du Front national à partir de septembre 1942. Il fournit des renseignements sur le dépôt de munitions de Saint-Léger-aux-Bois et sur le dépôt de V1 à Saint-Maximin (Oise). Il fabriqua aussi des faux papiers et cacha des responsables et internés évadés de Royallieu. Il aurait succédé à Marcel Mérigonde* après l’arrestation de ce dernier au Comité départemental de Libération clandestin. Marcel Mérigonde représentait Libé-Nord ce qui semble peu compatible avec l’appartenance de Gracin au Front national. Il aurait aussi assuré la liaison entre le Front national et Libé-Nord et dirigé le groupe FTP-FFI de Margny-lès-Compiègne à partir du mois d’août 1944.

Secrétaire du Comité local de Libération, il fut nommé conseiller municipal et élu premier adjoint au maire le 1er novembre 1944 et maire de Margny-lès-Compiègne en mai 1945. Après la Libération, il fit à nouveau partie de la Commission administrative de la Fédération socialiste de l’Oise.

En octobre 1947, il prit la tête d’une liste regroupant les radicaux, les socialistes, les indépendants de droite et le MRP face à la liste communiste. Réélu maire, il le fut à nouveau en 1953. Avant les élections municipales de 1947, il avait rejoint le RPF qui acceptait alors la double appartenance. Une lettre du 10 janvier 1948 du délégué départemental du RPF à la direction nationale confirme cette adhésion que la presse communiste dénonça.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75916, notice GRACIN Louis, Adolphe, Ernest par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 16 juin 2010, dernière modification le 1er novembre 2011.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. Dép. Oise, série M et W.— Arch. ONAC- Oise, dossier 15 589.— Arch. du RPF, liasse 629 —Arch. Mun. Margny-lès-Compiègne, délibérations du conseil municipal.— Le Cri populaire de l’Oise, 1930-1939.— L’Oise socialiste, 29 décembre 1945.— Le Patriote de l’Oise, 20 février 1948.— Notes de Elie Fruit et Eric Dancoisne.— Etat civil.

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