POUPON Georges, Jacques, Robert. Pseudonymes : « Le Manchot » RÉMY

Par Claude Pennetier

Né le 19 avril 1911 à Nantes (Seine-Inférieure), mort le 26 septembre 1974 à Meudon (Hauts-de-Seine) ; élève de l’ELI (École léniniste internationale de Moscou) ; dirigeant de la Jeunesse communiste dans la région parisienne ; permanent du Parti communiste jusque dans les années soixante ; membre de la commission centrale de contrôle politique

Fils d’un manœuvre et d’une blanchisseuse, Georges Poupon fréquenta l’école primaire laïque puis travailla à onze ans à la campagne puis à treize ans en usine. Chauffeur de rivets aux chantiers Dubigeon (Nantes-Chantenay), il eut, à l’âge de quinze ans, l’avant-bras gauche coupé dans un accident du travail à la raffinerie de Chantenay. Pensionné, il vint en région parisienne en mars 1928 et travailla comme coursier.C’était un jeune homme de grande taille (1m 82) et un "costaud".

Après avoir été attiré par l’anarchisme, encouragé par son frère aîné, Corentin Poupon, militant de la CGTU, il adhéra aux Jeunesses communistes à Nantes en juin 1925, et devint l’un des dirigeants de la région de Juvisy, Paray-Vieille-Poste, où il habita jusqu’en 1931, puis d’Athis-Mons (Seine-et-Oise) où il s’installa à partir de cette date.

Sa participation active à la propagande lui valut plusieurs condamnations. Libéré de la prison de la Santé le 10 avril 1931, il devint en juin employé au secrétariat du Parti communiste, chargé du travail illégal et fut surnommé pour cette raison « le bras droit du secrétariat ».

En 1932, Georges Poupon travaillait comme surveillant de nuit au siège du journal l’Humanité tout en militant activement. La mairie de Vitry-sur-Seine l’embaucha quelques mois puis le licencia pour « compression du personnel ».

Le Parti communiste l’envoya suivre l’École léniniste internationale de Moscou en 1933 et 1934 sous le pseudonyme de Rémy. Une évaluation de décembre 1933 en fait un « beau parleur » qui semble s’être un peu ennuyé à l’ELI : « Compréhension très facile mais qui s’intéresse peu aux questions théoriques mais pour les luttes actuelles, quotidiennes. A réalisé de bons progrès dans la discipline historique. Bonnes connaissances des organisations adverses. Très fort agitateur de masse. Bonne élocution. Écrit très facilement. Capacités d’organisateur déjà développées mais pas encore d’une façon systématique. Très ambitieux. Développe une grande initiative, tenace. Résistance à l’autocritique. Mais son caractère militant déjà assez fort. Sa faiblesse dans le domaine syndical et en général pour courroies de transmissions. »

Il intervint au 8e congrès du Parti communiste réuni à Villeurbanne les 22-25 janvier 1936. Le congrès de Marseille (mars 1936) l’élut au bureau national des JC.

En novembre 1937, Georges Poupon devint permanent à la commission centrale de contrôle politique du PCF. Cette fonction et les rapports qu’il pouvait avoir gardés avec les dirigeants communistes le firent rechercher activement par la police après l’interdiction du Parti communiste en 1939.

Interné administrativement, il connut la maison d’arrêt de Nantes, puis l’île d’Yeu. Transféré au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux, il fut déporté ensuite à celui de Djelfa (Algérie). Libéré en novembre 1942, il entra en en contact avec Henri Alleg et fut chargé de reconstituer les Jeunesses communistes d’Algérie, de Tunisie et du Maroc. Rapatrié en France en décembre 1944, il siégea comme juré à la Haute Cour de Justice lors du procès du maréchal Pétain dont il vota la condamnation à mort.

Georges Poupon resta un responsable communiste actif. Dans le PV du 13 mars 1945 on lit : "Riant est embauché pour aider Poupon au secrétariat administratif". De 1949 à 1954, son nom apparaît parmi les membres de la commission de propagande du PCF. Il fut ensuite, auprès de Jacques Duclos, responsable du service d’ordre du Parti.

Il y a un Georges Poupon au secrétariat de la section de Vitry en 1946, sans doute le même. Par ailleurs, dans les décisions du secrétariat, un Georges Poupon apparaît dans la commission chargée de l’organisation matérielle du congrès en 1951 et en 1959, et est désigné pour organiser les tournées de réunions publiques des députés en 1954.

En novembre 1965, il figurait encore à la commission centrale d’organisation et à la commission centrale de propagande animé alors par René Piquet. Il était également charge de la section centrale d’organisation , pour la région parisienne, assisté de Georges Chirio.

Marié une première fois, père d’un enfant prénommé Georges,
il avait épousé une militante de l’Allier, Édith Thuizat, résistante, avec qui elle eut un enfant, Jean.
Épuisé par sa vie militante, il mourut le 26 septembre 1974 à Meudon (Hauts-de-Seine) où il habitait.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75952, notice POUPON Georges, Jacques, Robert. Pseudonymes : « Le Manchot » RÉMY par Claude Pennetier, version mise en ligne le 18 janvier 2010, dernière modification le 22 février 2019.

Par Claude Pennetier

Edith Thuizat (col blanc au centre) au milieu de résistants de l’Allier.
Communiqué par Jean Galaad Poupon.

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 679 autobiographies rédigées avant et pendant son séjour à l’ELI ; évaluations de l’ELI. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 4 M 2/68. — Arch. Nat. F7/13185 et 13350. — Arch. Claude Batal, CHS du XXe siècle, fiche de police et rapport "Le Parti communiste dans le département de la Seine", novembre 1965. — J. Varin, J. comme JC, op. cit. — Renseignements communiqués par Jean Galaad Poupon.

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