MALATO Antoine

Par Jean Maitron

Né le 14 août 1823 à Trapani (Italie), mort le 14 ou 15 juin 1909 à Paris ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Demeurant, 7, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève (Ve arr.) ; marié, père d’un enfant. Combattant de la révolution italienne de 1848, Malato se réfugia à Toul (Meurthe) — sa femme, née Hennequin Marie-Louise, Octavie y était née le 28 novembre 1830 — puis à Paris où il gagna sa vie comme commissionnaire en marchandises (il fit faillite le 7 septembre 1860). Il est noté comme ayant été un résistant au coup d’État du 2 décembre 1851.

Garde national pendant le 1er Siège, Malato exerça, durant la Commune, les fonctions de capitaine de la 11e compagnie du 160e bataillon fédéré. Il se cacha après la fin des combats et, sous le nom de James Maltaud, s’établit épicier dans trois maisons à la fois. Il préparait ainsi une banqueroute frauduleuse qui devait lui procurer des ressources et lui permettre de partir pour l’étranger. Peu de jours avant le paiement des marchandises qu’on lui avait livrées, il disparut, mais fut arrêté le 15 mars 1874 et condamné, le 25 août suivant, par la cour d’assises de la Seine, à cinq ans de travaux forcés et dix ans de surveillance (sa femme fut condamnée à deux ans de prison pour complicité). Par contumace, le 3e conseil de guerre l’avait déjà condamné, le 27 (ou le 7 ?) septembre 1872 (ou décembre ?), à la déportation dans une enceinte fortifiée et, le 12 janvier précédent, on avait pris contre lui un arrêté d’expulsion.

Malato fut gracié le 27 novembre 1879, amnistié le 11 juillet 1880, et fut rapatrié par la Loire en juin 1881. Il vécut alors à Paris où il gagna sa vie dans une agence d’affaires civiles et commerciales portant le titre de « Contentieux international ». En 1887, il suivit quelque temps les réunions tenues par le Groupe cosmopolite que dirigeait son fils, l’anarchiste Charles Malato, né à Foug (Meurthe-et-Moselle) le 7 décembre 1857.

En Nouvelle-Calédonie, ne manquant pas de moyens, il acheta l’une des plus belles cases de l’Île des Pins, celle de Charles Boissy, arrivé sur La Guerrière, et de Jean Boisselet, arrivé sur La Virginie. Ils n’y resta qu’un mois et demi et partit sur Nouméa.
Antoine Malato fut incinéré au Columbarium du Père-Lachaise le 17 juin 1909.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75968, notice MALATO Antoine par Jean Maitron, version mise en ligne le 18 janvier 2010, dernière modification le 10 janvier 2020.

Par Jean Maitron

SOURCES : Arch. Nat., H Colonies 90. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil (n° 1 939). — Arch. PPo., B a/1 170 (le dossier contient une lettre autographe du 14 juin 1881) et listes de contumaces. — Gazette des Tribunaux, 7-8 décembre 1874. — Gérard Hamon, Retour en France d’un communard déporté, Rennes, Pontcerq, 2016, p. 72.

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