JEANNIN Adrien, Émilien

Dès sa démobilisation, Adrien Jeannin, fils d’un cuisinier, adhéra au syndicat des Métaux de Besançon ; au lendemain de la scission syndicale, à la fin de 1922, le syndicat ne comptait plus que six adhérents ; Jeannin en devint alors le secrétaire et s’employa à sa reconstitution. Au début de 1924, il remplaça Graizely et fut élu secrétaire permanent de l’Union locale CGT et secrétaire de l’Union départementale. Il resta secrétaire permanent de l’UD-CGT du Doubs jusqu’à la Libération et collabora régulièrement à la presse syndicale.
Adrien Jeannin adhéra, dès sa fondation en 1923, au Parti socialiste-communiste qu’animaient A. Jouchoux et J. Minjoz. Il fut candidat sur la liste socialiste SFIO lors des élections municipales du 5 mai 1935 à Besançon.

Jeannin voyait dans le syndicalisme le premier facteur révolutionnaire. Cependant, ses conceptions de type anarcho-syndicaliste voisinaient chez lui avec une orientation réformiste. Orateur de talent, militant syndical actif, il influença la majorité des syndicats confédérés bisontins et contribua à donner au mouvement syndical de la région le caractère d’une « opposition de gauche » au sein de la CGT, opposition limitée toutefois, l’orientation générale du bureau confédéré n’étant jamais mise en cause. Ajoutons qu’il était d’un anticommunisme violent.
Au congrès de réunification syndicale, tenu à la Maison du Peuple de Besançon le 15 décembre 1935, Jeannin demeura secrétaire permanent de l’Union départementale. 48 syndicats étaient représentés. Jeannin était assisté de David et de Tisserand, secrétaires adjoints, de Dehérypon, trésorier, de Lacarce, trésorier adjoint.
L’année suivante, étaient représentés 118 syndicats rassemblant 260 mandats sur les 132 syndicats de l’Union qui groupait 35 000 adhérents. Furent élus aux postes de responsabilité : Adrien Jeannin, secrétaire général, G. Ronner, secrétaire adjoint permanent, G. Génin, secrétaire adjoint non permanent, G. Schmidt, trésorier, David et Nicod, trésoriers adjoints.

En avril 1938, une « écrasante majorité » se prononça pour un bureau ainsi composé : Adrien Jeannin était toujours secrétaire général, G. Ronner secrétaire adjoint permanent ainsi que Charles Sire de Morteau, Gustave Schmidt trésorier général, Octave David premier trésorier adjoint, Reimbold d’Hérimoncourt deuxième trésorier adjoint.
Au congrès de l’Union des syndicats du Doubs, tenu les 6 et 7 juillet 1939 à Besançon, vingt-deux syndicats étaient représentés : 237 voix se prononcèrent pour le rapport moral, 92 contre, et il y eut 7 abstentions. Le bureau élu par 243 voix contre 82 et 23 abstentions était ainsi composé : Adrien Jeannin, secrétaire général, Ch. Sire et Gustave Schmidt, secrétaires adjoints, Robert Loueilh, trésorier, Octave David et Ch. Reimbold, trésoriers adjoints.
Lorsque la guerre éclata, Adrien Jeannin conserva son poste en même temps qu’il était nommé contrôleur de la main-d’œuvre à Besançon. Il accepta de cautionner l’organisation corporatiste imposée par Vichy. En 1945, Adrien Jeannin fut exclu de l’organisation syndicale.
Adrien Jeannin avait épousé Adeline Rennesson à Besançon, le 20 février 1919.