ALBOUY Henri, Auguste, Laurent

Par Michel Gorand, Roger Pierre

Né le 15 octobre 1895 à Alès (Gard), mort le 21 octobre 1978 à Saint Jean du Gard (Gard) ; contrôleur technique principal VB ; président du syndicat des cheminots chrétiens (CFTC) de Nîmes et de l’UD-CFTC du Gard (1938-1944).

Après des études jusqu’en 1911, il fit un stage de deux ans (1912-1913) comme élève mineur aux Houillères de Rochebelle (Gard). Mobilisé de 1914 à 19, il reçut Croix de Guerre et Médaille Militaire. Il entra comme journalier à la Compagnie PLM à Nîmes en 1919. Il fut admis à l’examen de dessinateur en 1920 et admis au cadre permanent comme expéditionnaire en 1921, puis nommé employé principal (échelle 8) en 1927 à Clermont Ferrand et Chef de groupe (échelle 10) à Valence en 1934 puis muté à Nîmes en 1937 pour se rapprocher de sa famille, sa femme étant paralysée. Après avoir été dirigeant au syndicat des cheminots chrétiens de Valence et de l’UD-CFTC de la Drôme, il prit des responsabilités syndicales à Nîmes où il devint Président du syndicat chrétien (CFTC) des cheminots de Nîmes et Président de l’UD-CFTC du Gard. Il fut également dès 1935 le Président de l’Union régionale PLM puis Sud Est des syndicats chrétiens cheminots (CFTC) et se démit de cette fonction en avril 1944. Le bureau de l’Union Sud Est en informa les cheminots chrétiens Nîmois par une lettre du 31 mai 1944 signée par Bès (secrétaire général) et Tardy (vice-président).

Dans une correspondance de 1949, Henri Albouy indique « C’est donc avec consternation que j’ai suivi la retraite de nos amis en 1940 et ensuite la signature de l’armistice. À ce moment, comme la grande majorité des Français j’ai fait confiance au Maréchal Pétain en adhérant à la Légion Française des Combattants ». Il adhéra aussi au groupe légionnaire d’entreprise puis démissionna rapidement de ces deux groupes. Il fut par ailleurs désigné comme conseiller municipal de Nîmes. Henri Albouy fut nommé Contrôleur technique principal (échelle 12) en 1941 puis contrôleur d’arrondissement en 1943 et rétrogradé en 1945 à l’échelle 10 comme contrôleur technique suite à la décision ci-après.

La « Commission Nationale de Reconstitution des organisations syndicales » dans sa réunion du 16 janvier 1945 décida « l’exclusion à vie et totale de toute organisation » mais « n’a pas jugé opportun de transmettre le dossier à l’autorité judiciaire. » La Commission Confédérale d’enquête (que Présidait André Paillieux, Secrétaire général de la Fédération des cheminots CFTC et membre du Bureau Confédéral), dans sa réunion du 27 novembre 1944 nota que le dossier Albouy était en cours de constitution. Dans sa réunion du 22 janvier 1945, cette commission prit acte de la sanction et décida d’en faire état dans une communication à la Fédération des Cheminots, à l’UD du Gard et au journal syndical de la région de Lyon.

Suite à une demande de réintégration d’Albouy par le Conseil de l’Union Régionale des syndicats de cheminots CFTC de juillet 1949, le Président de la Fédération des Cheminots CFTC Maurice Garnier, lui-même Médaillé Militaire et grand mutilé de 1914-1918, expliqua à Crouzet, secrétaire général de l’Union régionale « Méditerranée » des syndicats de cheminots CFTC, dans une lettre du 5 octobre 1949, que l’épuration syndicale a été réalisée par des commissions créées par l’ordonnance du 27 juillet 1944 rétablissant la liberté syndicale et prévoyant d’écarter des syndicats ceux qui avaient collaboré ou « qui avaient attenté à la liberté syndicale par leur participation active aux organismes de la Charte du Travail. Pour le rôle qu’il a joué pendant la guerre tant à l’Union départementale des syndicats du Gard qu’à la Fédération des syndicats chrétiens des cheminots en faveur de la Charte du travail et de toute la politique du Maréchal Pétain, Albouy a été frappé à vie d’interdiction syndicale »

Le président Maurice Garnier intervint, pour information sur cette affaire, au conseil de l’Union Sud Est des syndicats de cheminots CFTC, le 13 octobre 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76, notice ALBOUY Henri, Auguste, Laurent par Michel Gorand, Roger Pierre, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 novembre 2008.

Par Michel Gorand, Roger Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Drôme, 35 M 360. — Arch. Mun. Valence, 19 F 2. — Arch. syndicales CFDT (dr 12k39) — Le Messager de Valence, 20 octobre 1935-11 juillet 1937.

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