PLATEEL Élie [PLATEEL Joseph, Rémi, Élie]

Par Yves Le Maner

Né le 7 avril 1886 à Borre (Nord), mort le 20 octobre 1950 à Hazebrouck (Nord) ; employé de chemin de fer ; maire socialiste d’Hazebrouck (1933-1945) ; secrétaire fédéral adjoint des cheminots du Nord CGT.

Les parents d’Élie Plateel, ouvriers tisseurs [journalier et ménagère suivant l’état civil], ne purent permettre à leur fils d’achever ses études primaires et ce dernier dut travailler très jeune dans l’un des tissages d’Hazebrouck ; il parvint par la suite à se forger une solide culture autodidacte. Après avoir effectué son service militaire en 1907, il entra à la Compagnie des chemins de fer du Nord et se syndiqua immédiatement à la section CGT que dirigeait Maurice Heckel, dont il allait rapidement devenir le bras droit, notamment après la grande grève de 1910.
À son retour de la Première Guerre mondiale, Élie Plateel succéda comme secrétaire du syndicat CGT des cheminots d’Hazebrouck à Heckel qui avait décidé de se consacrer exclusivement à la politique. En 1921, après avoir maintenu son organisation à la CGT, il se démit de sa fonction pour prendre la direction de l’Union locale CGT. Il n’assura cette fonction que pendant une ou deux années, avant d’être appelé au poste de secrétaire adjoint de la Fédération CGT des cheminots du Réseau Nord. Révoqué par la Compagnie du Nord à l’issue de la grève de 1925, il ne parvint pas à retrouver du travail en raison de sa réputation de meneur syndical et dut se résoudre à ouvrir un café. Ce licenciement l’incita également à réorienter sa carrière militante dans une autre direction.
Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1919, il fut élu conseiller municipal d’Hazebrouck en 1925 et choisi comme adjoint du nouveau maire qui n’était autre qu’Heckel. Cependant, il fut élu délégué à la propagande de la Fédération nationale CGT des travailleurs des chemins de fer à l’issue du congrès fédéral tenu en mai 1928 à Toulouse. À la mort de Heckel, en 1933, Plateel fut élu maire d’Hazebrouck et prit en charge les secrétariats de la section locale et de la section d’arrondissement d’Hazebrouck (cinq sections, 250 adhérents environ) du Parti socialiste. À ce titre, il entra à la commission administrative de la Fédération socialiste du Nord, dont il fut l’un des délégués, avec Brodel et Augustin Laurent, au congrès national d’Avignon (1933). Malgré sa rapide ascension, il échoua aux élections législatives de 1936 dans la 1re circonscription d’Hazebrouck (2 739 voix sur 16 101 inscrits) où il avait déjà connu un revers en 1932 (2 239 voix sur 15 780 inscrits). Pendant toute l’entre-deux-guerres, il fut également correspondant pour Hazebrouck de l’Union des coopérateurs des Flandres.
Resté en poste à la mairie après 1940, Élie Plateel s’opposa systématiquement aux demandes formulées par l’occupant allemand notamment en ce qui concernait les jeunes gens susceptibles d’être assujettis au STO. Cette attitude finit par entraîner sa destitution et il dut se réfugier dans la clandestinité.
Malgré son attitude courageuse pendant l’Occupation, il fut battu par Auguste Damette à l’occasion des municipales organisées peu après la Libération. Sa volonté d’épurer le Parti socialiste de certains de ses membres ayant eu une conduite douteuse pendant l’Occupation ainsi que son désaccord croissant avec la direction du parti entraînèrent rapidement sa destitution du secrétariat de la section socialiste d’Hazebrouck.
Élie Plateel prit sa retraite de cheminot en 1945. Candidat aux législatives de 1945 (troisième de la liste, un seul élu), il fut également candidat aux élections cantonales dans le canton sud de la ville et fut battu par le républicain indépendant Podvin qui fut élu dès le premier tour (par 3 625 voix, contre 1 947 à Plateel et 1 090 au communiste Porte).
Il s’était marié en 1912 à Coulomby (Pas-de-Calais) avec Céline Guilbert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7607, notice PLATEEL Élie [PLATEEL Joseph, Rémi, Élie] par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er avril 2012.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3229, F/1cII/296, F7/13660. — Arch. Dép. Nord, M 35/8, M 37/90B, M 154/104, M 154/279 et M 595/38A. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 2372. — Jean-Claude Héras, Biographie des militants ouvriers de la vallée de la Lys et de la Flandre intérieure de 1919 à 1939, Mémoire de maîtrise, Lille III, 1973. — Serge Biguet, La Fédération socialiste du Nord de 1944 à 1948, Mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Lille III, 1975. — DBMOF, tome 39, p. 57-58. — Notes de Gilles Morin. — État civil.

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