FOURNIÈRE Eugène [FOURNIÈRE Joseph, Eugène]

Par Justinien Raymond

Né le 31 mai 1857 à Paris, mort le 4 janvier 1914 à Arcueil (Seine) ; ouvrier bijoutier ; autodidacte ; journaliste notamment à La Revue socialiste, à La Petite République et à La Lanterne ; militant ouvrier et député socialiste ; coopérateur ; professeur à l’École polytechnique et au Conservatoire des Arts et Métiers.

D’ascendances normandes par son père, successivement apprenti ciseleur, ouvrier au chemin de fer Paris-Lyon, puis aux forges d’Ottange en Lorraine, et par sa mère, employée de magasin, Eugène Fournière naquit de modestes salariés, proches de leurs racines paysannes, à l’aube de la révolution industrielle, et arriva à l’âge d’homme au moment où le socialisme français, anéanti avec la Commune, se reconstituait.

À l’école primaire qu’il fréquenta (en Lorraine, au Luxembourg) jusqu’à l’âge de onze ans et dont les méthodes le rebutaient il n’apprit que quelques rudiments, avant d’entrer comme apprenti bijoutier chez un oncle à Paris. Il lut, fréquenta le théâtre, la Bibliothèque nationale et acquit un savoir qu’il ne cessera d’enrichir et qui le conduira à de hautes fonctions professorales.

Très jeune, il se donna au mouvement ouvrier et l’embrassa sous toutes ses formes. Son activité syndicale suivit sa vie professionnelle, tour à tour aux syndicats des ouvriers-bijoutiers, des ouvriers typographes (1884) et des « journalistes-socialistes ». La coopération le retint plus tardivement. Sa première conception fugitive du socialisme la condamnait. Mais bientôt il vit en elle un moyen efficace de défense ouvrière et il la servit par l’action (il créa et anima plusieurs sociétés coopératives à Montmartre, dans le Gard, l’Hérault, l’Aisne), par ses écrits et par son enseignement (il fit un cours sur la coopération au Conservatoire des Arts et Métiers en 1905 puis en 1909-1910). Il fit partie des dissidents qui fondèrent la nouvelle Bourse des Coopératives socialistes. En octobre 1902, il collabora au Bulletin de la Bourse socialiste et, en 1905, il assista au congrès de Nantes de la BCS au cours duquel fut décidée la création du Magasin de Gros. C’est lui qui prononça la conférence de clôture sur le sujet suivant : La coopération et son avenir. Trop occupé par ses travaux de sociologue et d’historien et son activité militante, il n’assista pas aux congrès coopératifs, mais il suivit de près l’évolution des idées et des faits. Il sera choisi pour arbitrer le conflit entre l’Union coopérative et la Bourse socialiste et il s’efforcera de réfuter toutes les objections faites à la réalisation de l’unité du mouvement. C’est en novembre 1910 que Fournière fit à l’École socialiste une conférence fameuse par sa portée et ses effets sur « l’unité coopérative ». Albert Thomas publia cette conférence dans la collection des Documents du Socialisme. Les coopérateurs de la BCS entendirent ces enseignements et l’unité fut réalisée (1912). Fournière vint prendre part aux débats du premier congrès unitaire à Reims en 1913 et y défendit un très important rapport sur la création d’une caisse fédérale des retraites établie par un actuaire du ministère du Travail, J. Dreyfus, membre de l’Office technique de la FNCC.

Fournière milita enfin, toute sa vie, pour le socialisme vers lequel ont pu le porter ses origines sociales, sa vie ouvrière d’adolescent et dont le renouveau sous l’influence de Jules Guesde a pu piquer sa naturelle curiosité d’esprit. C’est bien dans le sillage de Guesde qu’il entra en scène. Il se déclara socialiste après l’avoir approché en 1878, et signa cette année-là son Manifeste de Sainte-Pélagie ; il collabora à l’Égalité et défendit ses vues doctrinales au congrès de Marseille (1879). Ses propres conceptions l’éloignèrent bientôt de l’apôtre du marxisme sinon de l’homme, mais jamais il ne cessa d’appartenir au mouvement socialiste organisé alors même que ses vues n’y triomphaient pas.

Pendant trente-cinq ans, il apporta une large collaboration à la presse socialiste de Paris et de la province. Il participa à la vie et à la rédaction de la Revue socialiste avant d’en assumer la direction de 1905 à sa mort. Parallèlement, il assura la propagande orale aux quatre coins du pays. De 1882 à 1885, il parcourut surtout le Midi et la Corse. Délégué aux grèves de Bessèges-La Grand-Combe en 1882, il fut condamné à huit mois de prison qu’il purgea à Nîmes au droit commun. La même année, il fonda, à Alais, Le Branle-Bas, organe de combat au titre provocant que railla Jules Vallès. Nous le retrouvons auprès des grévistes de Decazeville en 1886, de Fougères en 1901, en compagnie de Viviani dont il était alors le collaborateur à la Lanterne, et à Giromagny.

Il participa à la plupart des congrès ouvriers et socialistes, depuis celui de Marseille (1879) où il joua un rôle notable et celui de Reims (1881), jusqu’au congrès de Paris, salle du Globe (1905), où l’unité fut scellée dans la SFIO au cours d’une séance qu’il présidait. À Reims (30 octobre-6 novembre 1881), avec Benoît Malon et Joffrin, Fournière s’éleva contre le programme du Parti ouvrier à la rigidité duquel ils attribuaient de récents échecs électoraux parisiens et prôna une plus grande autonomie électorale. Cette controverse conduisit en septembre 1882 à la scission au congrès de Saint-Étienne. Fournière demeura avec les « possibilistes » tandis que les « guesdistes » allaient se réunir à Roanne. Mais il se maintint, par la suite, en dehors de la mêlée des groupes socialistes rivaux et s’efforça de rendre la Revue socialiste accueillante aux deux tendances. Plus tard, il participera à toutes les tentatives de regroupement. En 1898, il siégea au « Comité de Vigilance » constitué par les diverses fractions socialistes. Ce comité, devenu permanent le 27 novembre 1898 sous le nom de « Comité d’entente », ayant engagé les socialistes indépendants à se grouper à l’échelle nationale pour participer à son action, Fournière se retrouva avec Millerand, Viviani et Jaurès à la fédération des socialistes indépendants.

En décembre 1899, au congrès du Gymnase Japy, premier congrès général des organisations socialistes françaises, Fournière défendit, avec Jaurès et contre Guesde, l’entrée de Millerand dans le cabinet Waldeck-Rousseau. Autour du problème de la participation ministérielle, les groupes socialistes, un instant rapprochés, se dressèrent les uns contre les autres pour se retrouver finalement dans deux camps : ceux qui la repoussaient et ceux qui, comme Fournière, l’acceptaient. Ces derniers, Indépendants, Broussistes, quelques fédérations autonomes, se groupèrent dans le Parti Socialiste Français à Tours en mars 1902. Avec la grande majorité de ce parti, et bien qu’il n’adhérât pas à toutes les affirmations doctrinales et aux dispositions tactiques de la Charte d’unité inspirée des décisions d’Amsterdam, Fournière entra dans la SFIO en 1905 et lui resta fidèle jusqu’à sa mort. Cette vie militante absorbante lui fit parfois côtoyer la misère après la prison et l’obligeait, pour vivre, à étendre toujours plus son activité de journaliste.

Entré dans l’arène électorale, Fournière rencontra deux fois le succès. Après une candidature de principe dans le XIVe arr. (quartier du Petit-Montrouge) où il recueillit 221 voix en 1887, il fut élu conseiller municipal de Paris par le XVIIIe arr. (quartier de Clignancourt) en 1896 au premier tour par 7 372 voix sur 21 028 inscrits. Il s’en retira en 1900, s’y représenta en 1904 et échoua avec 3 998 voix. Il enregistra trois échecs à la députation : en 1881, dans le IIIe arr. de Paris ; en 1885, sur la liste d’H. Rochefort ; en 1893, dans la 2e circonscription du XIXe arr. En 1898, à la faveur d’une mésentente dans les milieux modérés mais dont il n’a pu profiter que par une habile campagne électorale, il fut élu au premier tour député de l’Aisne (2e circonscription de Vervins) par 6 123 voix contre 5 582 au progressiste Moret.

Au Parlement, il s’attacha surtout aux questions d’enseignement qui l’avaient déjà retenu au conseil municipal. Il prit une part active au vote de la loi de 1900 limitant à dix heures la durée de la journée de travail et s’affirma dans les débats de politique étrangère. Sa principale intervention se situe en novembre 1899 : il dénonça l’exploitation inhumaine, le travail forcé et la mauvaise nourriture infligés aux quarante mille orphelins recueillis dans les ouvroirs-orphelinats religieux appelés Bons-Pasteurs. Au cours de la législature de 1898 à 1902, il fut poussé au rôle de leader du groupe socialiste privé des voix de Jaurès et de Guesde. Sa position électorale était précaire dans une circonscription rurale où il devait, au moins en partie, son succès à des circonstances fortuites. Aussi en 1902, il fut battu. Après son échec au conseil municipal de Paris en 1904, il ne brigua plus aucun mandat sauf celui de conseiller municipal d’Arcueil : après un insuccès en 1908 (il s’y était fixé en 1906), il l’obtiendra en 1912.

Cette activité de militant, d’élu et de journaliste n’absorba pas toute la vie de Fournière. Non seulement il appartenait à la Ligue des droits de l’Homme et du Citoyen et à la Franc-maçonnerie, mais il fut tour à tour professeur à l’École libre des hautes études sociales (1889), à l’École professionnelle supérieure des Postes et Télégraphes (1903), à l’École polytechnique où le général André, ministre de la Guerre, le chargea, en 1904 de cours d’économie sociale, au Conservatoire des Arts et Métiers, dans la chaire de sociologie (1905). Il étendit cette tâche aux Universités populaires, la prolongea par une collaboration régulière à la Revue de l’Enseignement primaire pendant les douze dernières années de sa vie et par une ample production littéraire dont le plus souvent son enseignement lui fournit la matière.

À cette vie en apparence dispersée, le socialisme donna son unité. Fournière s’en fit une conception très personnelle. Il entra dans l’histoire socialiste à Marseille en 1879 sur les thèmes révolutionnaires fondamentaux du marxisme. Sur la liste des congressistes, il figure comme « bijoutier, 15, rue Faubourg-du-Temple, délégué des groupes socialistes indépendants » de Paris. Le 26 octobre 1879, il déclara parler au nom de « trente chambres syndicales et groupes collectivistes révolutionnaires de Paris » (c. rendu congrès de Marseille, p. 558). Plus tard, il se dira délégué du Prolétaire. Ces affirmations différentes, loin de se contredire, portent chacune un aspect de la vérité. Le socialisme était alors à l’état de nébuleuse informe. Les groupements les plus divers s’en réclamant, journaux, cercles d’études, syndicats, coopératives, avaient été conviés à Marseille et plusieurs pouvaient désigner le même représentant. Tel fut le cas de Fournière.

Il intervint au cours de quatre séances du congrès. Il se prononça sur les questions fondamentales de l’ordre du jour qui allaient ouvrir au socialisme des voies nouvelles en France. Sur chacune d’elles la décision finale s’inspira largement de sa pensée, et s’il est impossible d’affirmer que son avis ait été déterminant on peut remarquer que les résolutions votées par le congrès reprennent souvent ses propres formules. Le 23 octobre 1879, intervenant sur l’avenir des chambres syndicales, Fournière ne leur reconnaît qu’un rôle mineur dans la préparation révolutionnaire : elles « ne peuvent être que des centres de propagande (…) afin de faire la Révolution dans les idées qui doit précéder la Révolution sociale… » (ibid., p. 276). Le congrès vota une résolution dans cet esprit : « Le principe des chambres syndicales est d’être l’atelier technique, l’école préparatoire aux études sociales » (ibid., p. 806).

Le 26 octobre, Fournière se prononça sur la « représentation des salariés au Parlement » : il ne la confia qu’aux seuls salariés, non sans inquiétude d’ailleurs, car « le pauvre au Parlement est en danger » (ibid., p. 550). Cependant, il ne ferma pas la porte de l’organisation aux autres travailleurs : « Ne disons pas Parti ouvrier socialiste, mais Parti socialiste des Travailleurs (…) Ayons des députés ouvriers, ne choisissons que cela, oui, mais laissons venir à nous tous les hommes d’action et de bonne foi… » (ibid., p. 557). Cet avis, parfois ces expressions se retrouvent dans les résolutions votées pour la Fédération du Parti des Travailleurs socialistes de France qui ne recherchera qu’une « représentation directe prolétarienne aux corps élus » (ibid., pp. 216-219).

Le 28 octobre, le congrès aborda le problème de la propriété. Il contient toute la question sociale, proclama Fournière qui en indiqua la solution dans la propriété « collective et inaliénable ». Ce transfert, il ne l’attendait ni de la « coopération », ni de « l’alliance capital-travail », ni d’aucun moyen réformiste, car « vingt quatre heures de révolution, dit-il, nous ont toujours donné plus que cent ans de progrès pacifique » (ibid., pp. 604-605-662). Une fois de plus le congrès semble l’avoir suivi à la lettre en affirmant que « la propriété est (…) la seule question sociale » et que sa solution est dans « la collectivité du sol, sous-sol, instruments de travail, matières premières donnés à tous et rendus inaliénables pour la société à qui ils doivent retourner » (ibid. pp. 813-814).

La dernière intervention de Fournière, le 29 octobre, sur des problèmes pratiques, resta dans la même ligne. Il ne se promettait, dans la société présente, aucune sérieuse réforme des impôts et des rentes, renvoya dos à dos libre échange et protection douanière et se gaussa de la « crédulité que professent certains prolétaires à l’égard de leurs maîtres et saigneurs » (sic) (ibid., pp. 696-697).

Le congrès se prononça dans le même sens.

Fournière ne s’en tint pas longtemps à ces doctrines et manifesta souvent le regret d’être entré par la porte de la violence et de la haine, comme il disait, dans la notoriété socialiste. Dès 1881, il quitta l’Égalité, côtoya Benoît Malon et Gustave Rouanet. Sa philosophie de l’histoire changea. Encore que l’économique, enseigna-t-il, soit la base théorique et pratique du socialisme, elle n’est pas le tout mais la partie. Le socialisme entend répondre non seulement aux cris des affamés de pain, mais encore aux cris des affamés d’ordre, de paix, de justice, de liberté personnelle et sociale. Il est un terme d’évolution, non seulement de l’organe économique de la société, c’est-à-dire de son ventre, mais encore de tous ses autres organes, c’est-à-dire de son cerveau et de son cœur (L’Idéalisme social, passim). Il espérait maintenant beaucoup plus de l’action des hommes que du mouvement des choses : les fatalités sociales disparaîtront devant notre vouloir né de notre savoir (ibid.).

Sa confiance en l’homme, il l’étendait aux institutions humaines. En 1879, à Marseille, il voyait dans la loi une chaîne pour le travailleur. Confiant dans la démocratie, il estimait maintenant que la loi protège et affranchit. Au terme d’une évolution inverse de celle de Jaurès incorporant à ses aspirations démocratiques les thèses fondamentales du marxisme et opérant la synthèse de l’« utile » poursuite de réformes immédiates et de l’« indispensable » préparation révolutionnaire, Fournière en est venu à une conception essentiellement réformiste dans laquelle le socialisme n’est pas seulement défini comme la République étendue de la vie de la Cité à l’organisation du travail, mais considéré comme le résultat du jeu, du seul jeu des institutions républicaines. « Puisque le socialisme n’est rien de moins que la République complète dans l’atelier comme au Forum, il se conçoit, écrit-il, que son action doit être avant tout républicaine et que tout ce qui entrave le développement de la démocratie doit être combattu et détruit par lui » (La Petite République, 8 décembre 1901).

Au « soir de sa pensée », Eugène Fournière ne se reconnaissait pas dans le guesdiste tranchant du congrès de Marseille. « J’ai été poussé en avant, écrira-t-il, car notre parti manquait d’hommes, à l’âge où l’on n’est pas encore soi-même, mais le reflet d’un autre et l’écho de sa voix… » (La Revue socialiste, juin-juillet 1905). Ce ne fut pas sa conception du socialisme qui triompha en 1905 et, s’il adhéra au parti unifié, il consacra l’essentiel de ses dix dernières années à son enseignement. Cependant, il avait le sentiment d’être resté fidèle à l’idéal de sa jeunesse. « J’ai usé (…), comme tout être raisonnable, du droit de modifier ma pensée, expliqua-t-il, à mesure que l’observation des faits m’imposait des points de vue nouveaux et me montrait plus nettement les difficultés de l’œuvre de libération sociale. Qu’on me prouve que j’ai cessé de contribuer à l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes, ou même que j’ai détourné de cette tâche un seul instant de ma vie, et je consens à tous les reproches » (La Revue socialiste, juin-juillet 1905).

Il aurait été conseiller municipal d’Arcueil-Cachan dans ses dernières années. Il mourut dans cette ville en janvier 1914.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76077, notice FOURNIÈRE Eugène [FOURNIÈRE Joseph, Eugène] par Justinien Raymond, version mise en ligne le 27 janvier 2010, dernière modification le 27 septembre 2022.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Journaux et revues auxquels collabora Fournière : L’Émancipation, journal lyonnais de B. Malon où Fournière débuta dans le journalisme en 1880. — La Revue socialiste : il y écrivit de 1885 à sa mort ; il en était alors le directeur depuis 1905. — Le Branle-bas. — Le Cri du Peuple : il le quitta fin janvier 1886 en même temps que Guesde et Deville. — La Lanterne. — La Bataille. — La Petite République, dont il fut un des leaders de 1892 à 1904 sous les directions successives de Millerand, de Guesde et de Gérault-Richard. — La Dépêche de Toulouse : il y donna une chronique hebdomadaire jusqu’à sa mort. — L’Humanité : il y collabora dès sa parution en 1904. — La Revue de l’Enseignement primaire, à laquelle il assura une collaboration suivie. — Essai sur l’individualisme, présentation de Philippe Chanial, Latresne, Le Bord de l’eau, Bibliothèque républicaine, 2009, 304 p. (réédition du livre de 1901, avec une très longue présentation par Philippe Chanial).
Il a assuré une collaboration plus épisodique, reportages et quelques articles : en 1884, au Petit Journal, au Matin, au XIXe Siècle, à La France. — en 1890 : au Jour, au Petit Provençal, à la Raison, au Petit Troyen, au Petit Montluçonnais, au Figaro. — en 1892-1893, il se fixa quelques mois à Montluçon et y anima Le Petit Montluçonnais. — en 1895-1896, il fut critique dramatique au Paris, tout en donnant des articles à La Cocarde, au Voltaire, au Grand Journal et, surtout au Petit Méridional qu’il ne quitta qu’en 1912. — De 1898 à 1906, il écrivit dans le Réveil du Nord. — En 1900-1901 : dans le Midi Télégraphe, Le Soir, Le Peuple, Paris-Journal où il demeurera jusqu’en 1912. — En 1903, il donna quelques articles à La Dépêche de Tunis et au Réveil social.
Écrits divers : (les cotes, à moins d’indications contraires, sont celles de la Bibliothèque nationale) : Les Cercles d’études sociales, leur utilité, leurs moyens, leur but, Narbonne, 1883, in-16, 16 p. (8° R. Pièce 2 685). — L’Idéalisme social, Paris, 1898, in-4°, IV-310 p. (8° R. 15 782) Réédité en 1908. — Chez nos petits-fils, Paris, 1900, in-18, 309 p. (8° Y 2/52 266). — Les Moyens pratiques du socialisme, Paris, 1900, in-16, 29 p. (8° R. Pièce 9229 ou à l’IFHS 14 AS 135). — Essai sur l’individualisme, Paris, 1901, in-16, 188 p. (8° R. 17 389). — L’Artifice nationaliste, Paris, 1903, in-12, 306 p. (8° Lb 57/13 434). — Les Théories socialistes au XIXe siècle, de Babeuf à Proudhon, Paris, 1904, in-8°, XXXI — 415 p. (8° R. 19193). — L’Action socialiste, Paris, 1905. — Ouvriers et Patrons, Paris, 1905, in-12, 403 p. (8° R. 19 948). — La Conquête du socialisme, Paris, 1906. — L’Individu, l’association et l’État, Paris, 1907, in-8°, 260 p. (8° R. 19 922. — La Propriété collective, Paris, 1907. — La Crise socialiste, Paris, 1908. — La Crise du parlementarisme, Paris, 1908. — La Sociocratie, essai de politique positive, Paris, 1910, in-18, 220 p. (8° 22 208-16). — L’Unité coopérative, Paris, 1911, in-18, 83 p. (8° R. 23 966). — La Morale sans Dieu, essai de solution collective, Paris, 1912. — Le Règne de Louis-Philippe, écrit en collaboration avec G. Rouanet, in Jean Jaurès, Histoire socialiste, Paris, s.d. ; Gr in-8°, 575 p. (4° La 31/47 ou à l’IFHS dans le Fonds Dolléans : Fo 11).
Nous avons négligé dans cette bibliographie les publications d’E. Fournière qui sont des reproductions de ses articles ou de ses conférences. Le lecteur pourra trouver sous les cotes de la Bibl. Nat. l’énumération de ses préfaces, lettres-préfaces ou avant-propos donnés à quelques ouvrages.
À ces œuvres maîtresses on peut ajouter deux écrits de jeunesse : Lettre d’un travailleur à M. le Président de la République, Paris, 1881, in-8°, 15 p. (8° Lb 57/7 765). — Quarante-sixième année de séquestration : Jean Mistral, l’homme aux soixante millions n’est pas fou. Preuves et documents recueillis par Eugène Fournière, précédés d’une pétition aux Chambres, par M. P. Fournier, Paris 1885, in-8° (8° Ln 27/35 611).
Eugène Fournière fut tenté par le théâtre. En octobre 1895, le théâtre « La Fourmi » reprit sa pièce La Patronne sous un titre nouveau Un drame de la Vie.
Depuis la mort d’Édmond Fournière, fils d’Eugène, les ouvrages de la bibliothèque de ce dernier, ses collections, ses propres ouvrages, des manuscrits inédits constituent un Fonds Fournière à l’Institut français d’Histoire sociale.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Paul Louis, Le Parti socialiste en France, p. 43, in Encycl. soc., synd. et coop. de l’Internationale ouvrière, publiée sous la direction de Compère-Morel, op. cit. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 319. — Charles Vérecque, Dictionnaire du Socialisme, op. cit., pp. 193-194. — Séances du congrès ouvrier socialiste de France (Troisième session tenue à Marseille du 20 au 31 octobre 1879 à la salle des Folies-Bergère), compte rendu de 832 p., Marseille, Imprimerie générale J. Doucet, 1879. Arch. Nat. F7/12 488. — Jean Longuet, Eugène Fournière in L’Humanité, 6 janvier 1914. — J. Gaumont, Histoire de la coopération, op. cit. t. II. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979.
M. Edmond Fournière, fils d’Eugène, nous a fourni en 1957, au cours de plusieurs entrevues et par une longue correspondance, des détails précis sur la vie de son père. Ils provenaient essentiellement de mémoires manuscrits d’Eugène Fournière écrits à la demande de Ch. Péguy pour les Cahiers de la Quinzaine et restés inédits.
Justinien Raymond, « Eugène Fournière » in L’Actualité de l’Histoire, n° 25, octobre-novembre-décembre 1958, pp. 2 à 20 (Biographie plus développée que la biographie ci-dessus et suivie d’un choix de documents inédits des archives Eugène Fournière déposées à l’IFHS).

ICONOGRAPHIE : J. Gaumont, Histoire de la coopération, op. cit., t. II. — Le Parti socialiste en France, op. cit., p. 43.

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