VANDERLINDEN Jules

Par José Gotovitch

Né le 26 mars 1905 à Woluwé-Saint-Pierre (Bruxelles), décédé le 9 avril 1989 à Bruxelles ; ouvrier chocolatier ; responsable fédéral du PCB, élève de l’École léniniste internationale ; responsable clandestin, déporté.

Né dans une famille ouvrière flamande travaillant en France jusqu’en 1919, Jules Vanderlinden eut un père chauffeur de chaudière aux chemins de fer et une mère ménagère. Il passa son brevet élémentaire en France. Revenu en Belgique en 1919, il fut apprenti dans divers métiers avant de devenir un ouvrier chocolatier fréquemment au chômage. Il adhéra à la JC en 1925. Marié en 1923, il créa en 1925-1926 une cellule de la JC au sein de son régiment. Il édita un journal de caserne. Il était membre du comité fédéral des Jeunesses, membre du Front Rouge en 1927. Il était représentatif des milieux populaires bruxellois qui, souvent chômeurs, formaient la base de l’implantation communiste des années 1920 à Bruxelles. Entré au PC en 1929, fermement aligné sur la position antitrotskyste de l’IC, il mena la liste communale de 1932 à Ixelles (Bruxelles). Il fut membre du comité fédéral, puis secrétaire politique fédéral de 1933 à 1935. Désigné pour l’École léniniste, il y suivit lescours de novembre 1935 à avril 1937. À son retour, il fut secrétaire du comité d’aide à l’Espagne, et assura la mission sensible et confidentielle du paiement des familles, mais aussi les passages de frontière. Il fut député suppléant à Bruxelles en 1939 et devint secrétaire national du Secours populaire.

En 1940, il passa dans la semi-illégalité du Pacte, chargé d’assurer des missions pour l’appareil de l’IC à Bruxelles. Son nom figurait comme éditeur de La Voix du peuple, ronéotypée, qui parut en mai 1940. C’est lui qui négocia, avec Georges Van den Boom la reparution légale du quotidien du Parti. Membre du secrétariat fédéral clandestin de Bruxelles, il fut arrêté par hasard le 16 juin 1941 à Tubize à la suite d’une imprudence. Il fut déporté à Mauthausen et Ebensee. Sa femme, Jeanne Lebrun, demeura agent de liaison pour la direction du Parti, en particulier pour Berei. Jules Vanderlinden fut actif dans l’organisation communiste des camps. Rapatrié, il assura diverses fonctions fédérales. En 1964, il suivit Jacques Grippa dans la dissidence maoïste et maintint par la suite, en opposition avec ce dernier, et jusqu’à son décès, un groupe et un périodique maoïstes, L’Exploité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76097, notice VANDERLINDEN Jules par José Gotovitch, version mise en ligne le 29 janvier 2010, dernière modification le 17 août 2010.

Par José Gotovitch

SOURCES : RGASPI, 495 193 525. — CARCOB, dossier CCP. — Interview par l’auteur, 1969. — Interview par Claude Coussement, 1981.

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