WALTER Ernst (DBK)

Par Brigitte Studer

Né le 3 septembre 1890 à Aussersihl (aujourd’hui ville de Zurich), décédé le 5 avril1975 à Wallisellen (canton de Zurich) ; membre du bureau politique et du comité central du Parti communiste suisse en 1936 ; la même année, il se rendit en URSS pour préparer le 6e congrès du PCS.

Socialiste connu, puis communiste, élevé dans une institution, Ernst Walter fit un apprentissage d’employé de commerce, se maria et eut deux filles. Vers 1910, il se rendit en Grande-Bretagne et en Égypte. À son retour, il s’installa à Zurich, sa commune d’origine.
En 1918, il participa au comité de grève de sa ville, ce qui lui coûta son emploi. Il put alors travailler comme secrétaire du Parti socialiste zurichois. En 1932 et 1933, il siégea au comité directeur. Mais le congrès cantonal extraordinaire de 1934 ne renouvela pas son engagement en raison de différends qui l’opposaient, lui et les autres membres de la Gauche socialiste (formée en été 1934), au comité directeur. Son exclusion du Parti suivit en décembre de la même année, lorsque la Gauche socialiste se prononça publiquement pour le candidat communiste dans les élections complémentaires à l’exécutif de la ville de Zurich.

Ernst Walter adhéra au PC, apparemment en août 1935, et fit presque immédiatement partie de sa direction (bureau politique et comité central en 1936), quoique de manière informelle, sans avoir été élu par une quelconque instance. Il fut rédacteur au Basler Vorwärts, puis à la Freiheit entre 1936 et 1938. En avril-mai 1936, il fut l’un des trois délégués du PCS, les deux autres étant Jules Humbert-Droz et Otto Brunner, à se rendre en Union soviétique pour la préparation du 6e congrès du PCS. Il était, en outre, responsable de la commission chargée de la politique communale et cantonale du Parti, mise sur pied en juin 1936. Lors du 6e congrès du PCS, qui eut lieu en mai 1936, il fut élu au Présidium du congrès. En avril 1938, il démissionna du Parti pour cause de « graves différends politiques » : Walter s’opposait au Mouvement des lignes directrices, qui avait pour but la collaboration politique des forces de centre-gauche, et au soutien des candidats socialistes aux élections. Le mandat de conseiller national, qu’il détenait depuis l’été 1936 de Robert Müller, dès lors disponible, fut repris par J. Humbert-Droz.

Pendant quelque temps, il ne fit plus de politique puis, dans les années 1950, semble-t-il, il adhéra au Parti suisse du Travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76102, notice WALTER Ernst (DBK) par Brigitte Studer, version mise en ligne le 29 janvier 2010, dernière modification le 25 août 2010.

Par Brigitte Studer

SOURCES : RGASPI, 495 12, n° 73 et 495 274, n° 206. — Archives fédérales suisses, Berne, E 4320 (B) 1974/47, vol. 81 et E 21/8678. — Bibliothèque dela Ville, La Chaux-de-Fonds, Fonds Humbert-Droz, 000903. Bibliothèque de la Ville, La Chaux-de-Fonds 6. Parteitag der Kommunistischen Partei der Schweiz, op. cit., p. 1-2 et 65/1. — J. Humbert-Droz, Dix ans de lutte antifasciste, 1931-1941. Mémoires, vol. III, op. cit., p. 189. — H. Daeniker, H. Spiess, Die Sozialdemokratische Partei der Stadt Zürich in der Zwischenkriegszeit, mémoire de l’Université deZurich, 1978, 328 p. (dactylographié), p. 124-126. — K. Hofmaier, Memoiren eines Schweizer Kommunisten 1917-1947, Zurich, Rotpunkt Verlag, 1978, p. 78. — P. Huber, Kommunisten und Sozialdemokraten in der Schweiz, op. cit., p. 223, 379 et 413. — D. Vogelsanger, Der Trotzkismus in der Schweiz, 1930-1942, op. cit., p. 118-126. — Sous l’œil de Moscou. Le Parti communiste suisse et l’Internationale 1931-1943. Archives de Jules Humbert-Droz, vol. V, op. cit.

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