GATEAU Réjane, Isabelle, Huberte [née CARRÉ]

Par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

Née le 29 février 1912 à Jaunay-Clan (Vienne), morte 27 février 2001 à Saint-Hilaire-des-Loges (Vendée) ; résistante FTPF de la Vienne ; déportée.

Réjane Carré était la fille de Joseph, Alphonse Carré, serrurier au bourg de Jaunay-Clan (entre Poitiers et Châtellerault) et de Marie Isabelle Clairambault. Elle se maria le 6 juin 1931 à La Celle-sur-Nièvre (Nièvre) avec Julien Gâteau. Début 1942, domiciliée à Naintré (Vienne) à la périphérie sud de Châtellerault, Réjane Carré était membre du triangle FTPF "femmes" de la Vienne avec Francine Merle épouse Fontaine et "Fernande". Elle fut arrêtée en novembre 1943 dans le cadre du démantèlement du groupe FTP de la Manufacture de Châtellerault. Sous le pseudonyme de "Nénette", elle confectionnait les tracts distribués dans la région de Châtellerault et selon un rapport de police, se servait d’une machine à écrire « volée par un terroriste ».
Elle fut condamnée le 23 janvier 1944 pour "menées communistes" à un an de prison. Plusieurs autres militants arrêtés en même temps qu’elle, furent condamnés ce jour là (Francine Merle épouse Fontaine, Roger Dessouches ou Desouches électricien à Ingrandes, Robert Chauveau aide serrurier à Ingrandes, et Albert Gaulendeau ou Galandeau, facteur SNCF à Châtellerault). Jeanne Didier, agent de liaison de l’interrégional Constant, arrêtée en novembre 1943 par la SAP fut condamnée à cinq ans de prison mais elle était alors en fuite.

Réjane Gateau fut déportée le 30 mai 1944, au départ de la gare de l’Est à Paris vers Sarrebrück et le camp de Neue Bremm avant d’être transférée à Ravensbrück (matricule 42177) et à Leipzig d’où elle fut libérée en mai 1945.

Après guerre, elle fut présidente de l’Association des résistants, déportés, familles et amis (ARDIFA) et vice présidente de l’UFAC des Deux-Sèvres.
Elle était chevalier de la Légion d’honneur. Une rue de Niort (Deux-Sèvres) porte son nom.
Son père Joseph Carré, responsable FTP fut arrêté le 19 août 1942 et déporté le 24 janvier 1943 par un transport parti de Compiègne. Il mourut le 26 avril 1943 au camp de concentration de Sachsenhausen.
Son frère Yvon Carré, également résistant FTPF à la Manufacture d’Armes de Châtellerault, fut guillotiné suite à une condamnation à mort le 19 juin 1944 à Halle-an-der-Saale (Saxe-Anhalt, Allemagne). Leur mère mourut à Naintré (Vienne) le 12 janvier 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76178, notice GATEAU Réjane, Isabelle, Huberte [née CARRÉ] par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault, version mise en ligne le 3 février 2010, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. des Deux-Sèvres, procédures correctionnelles 1939-1945 UC 3 Niort.— La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Le livre mémorial… op.cit.. — Joëlle Casas, Claude Michaud, Le PC dans la Résistance, étude régionale, département de la Vienne, Mémoire de maitrise sous la direction de Jean Ellenstein, Université de Poitiers, 1972.— Renseignement fournis par la mairie de Saint-Hilaire-des Loges — État civil..

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