BOISSEL Jacques

Par Pierre Bonnaud

Né le 28 septembre 1919 à Saint-Laurent-du-Pape (Ardèche), mort le 16 avril 2006 à Bron ; instituteur ; militant syndical du courant « École émancipée », secrétaire général de la section SNI-FEN de l’Ardèche (1952-1954) ; secrétaire du groupe ardéchois de l’École moderne (Mouvement Freinet).

Jacques Boissel était l’un des quatre enfants de l’instituteur Paul Boissel et Marthe Maisonneuve. Son itinéraire professionnel et syndical s’inscrivit dans le chemin tracé par sa famille : celui d’une lignée d’instituteurs. Son père fut l’un des pionniers du syndicalisme enseignant en Ardèche.
Dans la période du Front populaire, Jacques Boissel fit sa scolarité à l’EPS d’Aubenas puis entra à l’École normale de Lyon. Militant ajiste (au centre laïque des auberges de jeunesse) à la veille de la guerre, il fut mobilisé en avril 1940 puis maintenu dans l’armée d’armistice après la défaite jusqu’à l’automne 1941. En premier poste à Lyon, il obtint une permutation en Ardèche et fut nommé à Burzet (Faugères) en 1942. Il se maria cette même année avec Elise Bay qui exerçait à Burzet (Pailhès). Ils eurent deux enfants. En 1945, les Boissel étaient en poste à Montpezat (Champagne) et Saint-Pierre-de-Colombier. Par la suite, Jacques Boissel exerça toujours dans de petites écoles rurales en Ardèche : Saint-Pierre-de-Colombier, Vesseaux, Saint-Julien-du-Serre. Jacques et Elise Boissel prirent leur retraite en 1974 à Saint-Privat (Ardèche) où Elise Boissel termina sa carrière.
Membre du conseil syndical de la section ardéchoise du SNI dès 1946, secrétaire pédagogique puis responsable du bulletin syndical l’Emancipation, Jacques Boissel succéda à Yvonne Sansonetti au secrétariat général de la section de juin 1952 à septembre 1954. Il participa aux congrès nationaux du SNI de cette période. En 1967, pour l’élection du bureau national du SNI, il figurait en dernière position sur la liste des Amis de l’École émancipée.
Jacques et Elise Boissel appartenaient au courant « École émancipée » dominant dans le syndicalisme enseignant en Ardèche, avant et après le second conflit mondial, jusqu’au milieu des années cinquante (voir Yvonne Issartel).
Secrétaire du groupe ardéchois de l’École moderne, Jacques Boissel développa son action sur le plan pédagogique : il fut le correspondant de l’institut coopératif du mouvement Freinet et milita avec son épouse dans le mouvement espérantiste (Sennacièca Asocio Tutmonda).
En octobre 1953, Jacques Boissel conduisit une bataille syndicale victorieuse, marquée par une grève des enseignants ardéchois, contre le déplacement autoritaire d’un instituteur par le ministre Paul Ribeyre, maire de Vals-les-Bains (affaire Louis Chaze).
En septembre 1954, le courant « Ecole émancipée » dut céder la direction de la section départementale du syndicat au courant cégétiste. Après cette date, Jacques Boissel demeura membre minoritaire du conseil syndical. Il ne se syndiqua plus après la scission et la disparition de la FEN en 1992.
Jacques Boissel fut un des pionniers de la randonnée pédestre en Ardèche et ailleurs et un précieux accompagnateur (topographie, géologie, botanique, etc.). Il participa activement avec son épouse à la Société Géologique de l’Ardèche créée en 1976 : rénovation de l’ancien musée Malbosc, création du Musée de la Terre Ardéchoise. Son savoir, sa culture et sa modestie étaient appréciés de tous.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76205, notice BOISSEL Jacques par Pierre Bonnaud, version mise en ligne le 7 février 2010, dernière modification le 26 avril 2022.

Par Pierre Bonnaud

SOURCES : L’Emancipation ( 1944-1968). — Le Dauphiné Libéré (1946-1955). — Les Allobroges (1951 -1956). — Le Monde, 19 avril 2006. – P. Bonnaud, 1953 en Ardèche : un été et un automne chauds, cahier MATP n° 63, 1999. — Lettre de Jacques Boissel. — Renseignements apportés par Jean et Mirei lle Coulomb et par la famille de Jacques Boissel. — État civil.

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