GOBLOT Jean-Jacques, François, Dominique

Par Jacques Girault

Né le 16 mars 1931 à Lyon 4e (Rhône), mort le 6 août 2009 à Mende (Lozère) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES puis du SNESup ; militant communiste dans les Bouches-du-Rhône et dans le Rhône.

Jean-Jacques Goblot
Jean-Jacques Goblot

Fils de François Goblot, professeur de philosophie à Mâcon (Saône-et-Loire), dirigeant des Cahiers pédagogiques, Jean-Jacques Goblot, frère de Marie Goblot, ne reçut aucun sacrement religieux. Après des études secondaires aux lycées Lamartine à Mâcon, Jean Perrin et Ampère à Lyon, bachelier (Philosophie-Lettres) en 1948, élève de Khâgne au lycée du Parc à Lyon, il entra à l’École normale supérieure en 1951. Licencié à la Sorbonne, il réussit à l’agrégation des lettres en 1954. Il exerça comme professeur de lettres aux lycées de Mâcon (1954-1957), Saint-Charles à Marseille (1957-1963), Marseilleveyre (1963-1967). Professeur à Paris (1967-1968), il fut nommé au lycée Ampère à Lyon (1968-1969). Assistant puis maître-assistant de littérature française à l’Université de Lyon 2 à partir de 1969, il y enseigna jusqu’à sa retraite en 1991, comme maître de conférences. Il soutint, en 1987, sa thèse de doctorat d’État sous le titre « Littérature, politique et philosophie sous la Restauration : Le Globe et son groupe littéraire 1824-1830 » qui constituait un apport de première importance pour l’histoire des idées libérales.

Réformé du service militaire, Jean-Jacques Goblot se maria en décembre 1955 avec une enseignante. Le couple eut deux enfants.

D’abord militant du Syndicat national des enseignements de second degré quand il enseignait dans le second degré, il devint secrétaire de la section du Syndicat national de l’enseignement supérieur à Lyon 2 de 1973 à 1975. Or Robert Faurisson, enseignant dans cette université, membre du SNESup, se distinguait par son activité antisémite. Le responsable du syndicat eut à lutter pour que ce dernier ne se prévale plus de son appartenance syndicale. Après sa retraite, Goblot continuait à adhérer au SNESup.

Membre du Parti communiste français depuis avril 1955, il fut intégré dans le comité de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône en 1962 et y resta jusqu’en 1965. Il exerça des responsabilités dans ses cellules successives et fut le secrétaire de celle de l’Université de Lyon 2 jusqu’en 1989. Après avoir exprimé son désaccord avec la réaction du PCF lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie, estimant « très insuffisante » la désapprobation, il devint de plus en plus critique avec la direction du PCF et son secrétaire général Georges Marchais. Sympathisant du courant des « refondateurs », il quitta le PCF en janvier 1994.

Au début des années 1960, Jean-Jacques Goblot était le secrétaire de l’Université nouvelle à Marseille et y enseignait régulièrement. Parallèlement, il participait aux activités du Centre d’études et de recherches marxistes et collaborait à La Pensée. Son activité de recherches portait sur les courants de la pensée socialiste dans la première moitié du XIXe siècle. Dans son article de l’Humanité du 4 septembre 2009, Lucien Degoy écrivait « helléniste, angliciste, grand connaisseur du marxisme anglais […], il traçait se propre voie dans la recherche marxienne, avec une autorité intellectuelle qui a renouvelé l’approche critique du matérialisme historique et son abâtardissement stalinien » et il indiquait qu’il préparait « une étude historico-politique du mythe bourgeois moderne de la démocratie occidentale […] ». Dans un article de l’Humanité, le 23 octobre 2009, sous le titre « Avez-vous lu Jean-Jacques Goblot ? », Lucien Sève évoquait son « œuvre percutante », soulignant notamment que « sa pénétrante réflexion sur l’abâtardissement stalinien du matérialisme historique » constituait « la plus féconde introduction à une intelligence dialectique de notre histoire ». Il achevait la préparation d’un ouvrage regroupant une anthologie des travaux de Goblot, son écrit posthume « Réflexions sur la démocratie ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76217, notice GOBLOT Jean-Jacques, François, Dominique par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 février 2010, dernière modification le 31 août 2022.

Par Jacques Girault

Jean-Jacques Goblot
Jean-Jacques Goblot

ŒUVRE : Eschyle. Prométhée enchaîné, Paris, Editions sociales, Les Classiques du Peuple, 1967. — Matérialisme historique et histoire des civilisations, Paris, Editions sociales, 1969 (en collaboration avec Antoine Pelletier). — Pierre Leroux et ses premiers écrits 1824-1830, Lyon, Presses universitaires, 1977. — Le Globe 1824-1830 : documents pour servir à l’histoire de la presse littéraire, Paris, Champion, 1993. — La jeune France libérale : Le Globe et son groupe littéraire 1824-1830, Paris, Plon, 1995. — Le droit au travail : passé, présent, avenir, Paris, Syllepse, 2003. — Essais de critique marxiste, Paris, La Dispute, 2011.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Notes de Lucien Degoy, de Jean Reynaud et de Lucien Sève. — Renseignements fournis par l’intéressé.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable