GARBADO Georges, François

Par Jean Gaumont, Gaston Prache

Né le 20 mai 1863 à Amiens (Somme), mort le 25 juin 1928 à Beauval (Somme) ; ouvrier typographe ; syndicaliste, militant socialiste et coopérateur de la Somme ; élu conseiller municipal d’Amiens en 1902.

Aîné de cinq enfants, Garbado fit de bonnes études primaires. Dès l’âge de douze ans, il travailla dans une filature de laine, chez David Carlet où les journées de travail étaient de douze heures. Il y resta jusqu’en mars 1877, puis travailla pendant quelques mois à la maison Prévost Blondel comme apprenti cordonnier. Il entra alors à l’imprimerie Jeunet, puis au Progrès de la Somme. Il aimait son travail et, en dépit de sa faible constitution, suivait des cours du soir, participait à des concours typographiques où il remporta de nombreux prix. Il fut exempté du service militaire.

En janvier 1887, Garbado entra au syndicat des typographes et y milita activement. C’est en tant que syndicaliste qu’il participa à la fondation en 1892 de « l’Union coopérative » d’Amiens créée par les syndicats pour la défense du pouvoir d’achat des salariés sous la forme d’une association exclusivement réservée aux ouvriers. Ses premiers administrateurs furent les syndicats des mouleurs, des cordonniers, des typographes, des teinturiers, des ouvriers en voitures, à raison de trois par corporation syndiquée. Garbado, devenu peu à peu le principal dirigeant de l’entreprise coopérative, reçut en 1898 le titre de directeur-gérant. À partir de 1900, la coopération s’étendit dans la région, de nouvelles sociétés locales furent créées et Garbado fut de l’équipe de militants qui portait la propagande en faveur de la coopération et du syndicalisme jusqu’au fond des petites bourgades ouvrières et paysannes. Appelé à Paris en 1908 pour y diriger l’agence commerciale du Magasin de Gros de la Bourse des coopératives socialistes, Garbado adhéra aussitôt à la coopérative « L’Égalitaire » où il ne tarda pas à être élu administrateur. Il contribua à tirer cette société de ses embarras financiers jusqu’à en faire le pivot de la concentration coopérative parisienne en 1912. Nommé directeur du Magasin de Gros en 1915, Garbado participa activement aux travaux des comités créés par les Pouvoirs publics pour assurer le ravitaillement de Paris et de sa région. Sa probité et son intelligence réaliste lui valurent l’estime générale. En 1920, il fut élu administrateur — délégué permanent du MDG et membre du conseil central des organismes coopératifs nationaux.

Deux ans plus tôt, il avait été élu au conseil supérieur de la Coopération.

Garbado fut également un militant socialiste, mais de tendances réformistes. Il fut élu, en décembre 1902, conseiller municipal d’Amiens avec cinq autres socialistes (voir Malbranque*). En 1905, il représenta, avec J. Lévy, la Fédération socialiste de la Somme au congrès du Parti socialiste SFIO à Chalon-sur-Saône. M. Dommanget pense qu’il aurait pu appartenir, vers cette époque, au chantier d’Amiens de la Chevalerie du Travail. Georges Garbado, beau-frère d’Eugène Cozette directeur de l’Union d’Amiens, affaibli par une grave maladie, dut se retirer en 1922 de toutes ses fonctions. Il retourna dans sa Picardie et y mourut à Beauval le 25 juin 1928.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76287, notice GARBADO Georges, François par Jean Gaumont, Gaston Prache, version mise en ligne le 10 février 2010, dernière modification le 10 février 2010.

Par Jean Gaumont, Gaston Prache

ŒUVRE : Éléments d’administration coopérative, Paris, 1916.

SOURCES : Arch. Nat. F7, Feuille 165 (22 décembre 1901). Feuille 146 (23 mars 1902). — Notice individuelle fournie par « l’Union » d’Amiens. — M. Dommanget, La Chevalerie du Travail, op. cit..

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