HORN Paul

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 16 février 1925 à Touquin (Seine-et-Marne) ; mort le 16 septembre 2017 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; physicien, chercheur CNRS à Strasbourg (Bas-Rhin), puis à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; militant communiste de 1948 à 1969 ; secrétaire de la cellule universitaire de Strasbourg (1952-1962).

Les parents de Paul Horn étaient des Roumains, arrivés en 1912 en France pour y faire des études de médecine. Ils n’affichaient ni religion ni engagement politique. Paul Horn fit ses études secondaires à Sedan (Ardennes) jusqu’à la déclaration de la guerre, puis à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) en 1939-1940. À la rentrée suivante il fréquenta le lycée de Coulommiers (Seine-et-Marne). De 1942 à 1945 il fut inscrit en classe préparatoire à Marseille (Bouches-du-Rhône). De 1945 à 1948, il fut étudiant de l’École de chimie de Nancy. Il avait commencé une thèse avec Barriol, qui, devenant recteur de l’université de la Sarre, lui conseilla de s’inscrire à Strasbourg, chez son ami le physicien Charles Sadron*, directeur d’un grand laboratoire de recherche sur les macromolécules. Sa thèse porta sur la diffusion de la lumière par des solutions macromoléculaires. De 1948 à 1954, année de soutenance de sa thèse, il fut stagiaire puis attaché au CNRS. Après son doctorat, il devint chargé de recherches. En 1961 il fit un stage de trois mois dans un laboratoire de Léningrad (URSS).

Il adhéra au parti communiste en 1948, dans le grand mouvement qui entraînait une partie des intellectuels vers la classe ouvrière. Il devint secrétaire de la cellule universitaire, qui regroupait une dizaine de militants. Les discussions furent particulièrement nombreuses au sujet du titisme. La guerre de Corée mobilisa aussi des intellectuels et les membres du Mouvement de la paix, entraînés par Charles Sadron. La condamnation de Béria suscita beaucoup de commentaires. Le XXe congrès du PCUS fut longuement examiné au sein de la cellule universitaire mais à cette époque les contacts avec les militants ouvriers et les Alsaciens s’étaient distendus. Les intellectuels strasbourgeois étaient en marge de la fédération du Bas-Rhin.

En 1962 Paul Horn fut nommé directeur de recherche à Nancy. Il arriva dans un laboratoire de biophysique qui travaillait sur l’ADN et où huit chercheurs sur dix étaient membres du PCF. Ses activités politiques se ralentirent toutefois. Il ne reprit plus sa carte en 1970. Dans sa nouvelle université, Paul Horn fut plutôt attiré par le groupe Esprit, où militaient le philosophe Paul Ricœur* et le sociologue Henri Hatzfeld*. Ce groupe touchait un public plus large que le Parti communiste.

En 1950 il avait épousé Colette Dubreuil, professeur de sciences physiques à l’École normale protestante de filles de Strasbourg, elle aussi en thèse auprès de Charles Sadron, sur un sujet proche de celui de Paul Horn. Elle adhéra au PCF un peu plus tard que son mari. Elle appartint à la cellule des enseignants. Elle quitta le PCF au moment du départ à Nancy, déçue par la qualité des débats. Le couple eut cinq enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76324, notice HORN Paul par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 12 février 2010, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien du 3 octobre 2009.

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