GRENOT Gabriel, Charles, Joseph

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon

Né le 6 mai 1925 à Moreuil (Somme), mort le 16 octobre 2008 à Amiens (Somme) ; employé ; militant socialiste SFIO puis PS de la Somme ; secrétaire fédéral des Jeunesses socialistes (1948-1954) ; membre du conseil national des Jeunesses socialistes (1948-1955) ; délégué régional des clubs Léo Lagrange dans les années 1970.

Le père de Gabriel Grenot, Arnold Anatole Grenot, ouvrier bonnetier en 1925 (état civil), était ouvrier cimentier dans les travaux publics, et adhérait, ainsi que son épouse, Blanche Henriette Marie Morel, sans profession, à la SFIO. Après son certificat d’études, obtenu en 1937, Gabriel Grenot entra à l’école des métiers de la société industrielle d’Amiens où il obtint son CAP de tourneur-ajusteur en 1942. Il travailla au lendemain de la guerre dans le bâtiment sur plusieurs chantiers de la reconstruction. La tuberculose l’obligea ensuite à interrompre pendant quelques années ses activités professionnelles.

Adhérent aux Jeunesses socialistes en 1938, Gabriel Grenot, dit Gaby, devint secrétaire de section puis secrétaire départemental de cette organisation de 1948 à 1954. Il était alors domicilié à Longueau (Somme), commune de la banlieue d’Amiens et fief du Parti communiste, où il se présenta sans succès aux élections municipales de 1953.

Gabriel Grenot fut élu, en 1948, membre du conseil national des Jeunesses socialistes et fut réélu dans cette instance à l’issue du congrès d’Arras (Pas-de-Calais) en avril 1954. Il était depuis un mois membre du comité exécutif fédéral de la SFIO où il demeura jusqu’en 1960. Gabriel Grenot assura les fonctions de trésorier adjoint fédéral de mars 1955 à 1958, à cette date ce poste ne figurait plus dans l’organigramme publié dans la presse socialiste. En février 1955, il fut désigné délégué pour le congrès national.

Installé à Amiens (Somme), Gabriel Grenot devint secrétaire de la section SFIO de 1954 à 1960 puis trésorier de 1960 à 1964. Il se présenta aux élections municipales de mars 1959 au premier tour sur la liste emmenée par Camille Goret* mais ne figurait pas au second tour lorsque une partie de cette liste, emmenée par Maurice Vast*, eut fusionné avec celle de l’UNR contre la liste communiste, emmenée par René Lamps*. Les tensions entre la section d’Amiens et la direction départementale mais aussi entre la section et la municipalité conduisirent en 1964 à sa partition en quatre secteurs qui correspondaient en fait aux quatre cantons administratifs. L’objectif était de diviser les opposants à Maurice Vast en vue de la préparation des élections municipales de mars 1965. Ce dernier fut exclu du parti à la veille du scrutin pour avoir constitué une liste avec les gaullistes. Gabriel Grenot, alors directeur de foyer de jeunes, fut candidat sur la liste d’union de la gauche composée de dix sept communistes, seize SFIO, deux radicaux et deux PSU, emmenée par Camille Goret qui fut battue par celle de Maurice Vast. Ces élections secouèrent fortement la section d’Amiens qui fut réunifiée en décembre 1966, Gabriel Grenot devint secrétaire à l’organisation. Il occupa cette fonction en 1967 et 1968. En 1969, la direction de la section d’Amiens fut renouvelée avec l’arrivée d’une nouvelle vague de militants : Jean-Claude Dessein* en était le secrétaire politique, Daniel Leroy* le secrétaire administratif, Pierre Angedin* (venu de la CIR) et Alain Hermant, les secrétaires adjoints.

Sur le plan syndical, Gabriel Grenot était adhérent à Force ouvrière (FO).

Employé à mi-temps aux HLM, bénévole depuis 1957 au club Léo Lagrange, Gabriel Grenot en devint le directeur en 1959. Le club avait alors pour local un sous-sol de la rue Émile Zola. Il obtint son diplôme de directeur de clubs après un stage de formation Léo Lagrange, en 1964 et fut élu secrétaire adjoint de la fédération départementale des clubs Léo Lagrange lors de sa création en juin 1965. Germain Obry* en était le président et Camille Goret le secrétaire.

Gabriel Grenot appartint au comité exécutif départemental de la FGDS, constituée dans le département en septembre 1966, et présidait le CEDEP dans la Somme, qui comptait 53 membres en avril 1968.

Déçu par les choix politiques de Max Lejeune* qui obligea les dirigeants de la section d’Amiens à démissionner, Gabriel Grenot se consacra alors uniquement aux clubs Léo Lagrange, dont il était permanent, tout en demeurant membre de la SFIO, puis du Parti socialiste. Il fut directeur de la Maison Lagrange à Amiens jusqu’à sa retraite en juillet 1990, et il anima l’association intergénérations sur Amiens jusqu’en mai 2005, tout en restant membre du conseil d’administration. C’est notamment sous son impulsion que fut construite la Maison pour tous de la place Vogel à Amiens. Il fut également délégué régional des clubs Léo Lagrange tandis que Max Arniaud* était le président régional. À ce titre, il appartenait à l’assemblée constitutive de la conférence régionale des associations de jeunesses et d’éducation populaire (CRAJEP) en 1973.

Cheville ouvrière de la Maison Léo Lagrange – devenu Maison du temps libre – et figure locale de l’éducation populaire, il reçut la médaille de la jeunesse et des sports en mai 1983, après 25 ans de militantisme. La même année, il fut nommé chevalier dans l’ordre des palmes académiques. La Maison Léo Lagrange comptait alors près de 600 adhérents.

Il s’était marié à une conditionneuse en pharmacie, Bernadette Caron, le 8 juin 1946 à Moreuil. Dans le faire part de décès paru dans Le Courrier picard, le 17 octobre 2008, il était signalé comme « Ancien administrateur Léo Lagrange, ancien directeur de la maison du temps libre Léo-Lagrange d’Amiens, animateur régional Léo Lagrange et président fondateur et d’honneur de l’association Entr’ages. » Il fut incinéré à Amiens.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76368, notice GRENOT Gabriel, Charles, Joseph par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon, version mise en ligne le 21 février 2010, dernière modification le 24 août 2010.

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon

SOURCES : Archives de l’OURS. — Le cri du peuple, 1945-1970. — Renseignements fournis par l’intéressé — Archives privées Max Arniaud. — État civil de Moreuil.

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