Par José Gotovitch
Né à Gand le 31 mai 1902, abattu par la GFP à Bruxelles le 16 novembre 1943 ; métallurgiste ; pratiquant au Profintern ; dirigeant fédéral du PCB ; membre du Comité Central ; conseiller communal ; membre de la délégation du PCB au VIIe congrès de l’IC ; commandant des Partisans Armés pour la Flandre.
Fils d’ouvrier, il entra comme modeleur dans une entreprise métallurgique après l’école primaire. Il adhéra à la Roode Jeugd (Jeunesse rouge), groupement socialiste flamand antimilitariste en 1916, puis après la guerre à la Jeune Garde socialiste. Pendant son service militaire (1922-1923), en occupation dans la Ruhr, il entra en relation avec des communistes allemands. Il adhéra en 1926 au PCB. Il militait au Syndicat du Bâtiment dont il sera exclu en 1929 comme communiste. En octobre 1929, il partit comme pratiquant au Profintern où il demeura 6 mois. En décembre 1929, il participa au Secrétariat romain à une longue discussion sur la question belge. Etaient également présents Jacquemotte et Willems. Il participa aussi au VIè Plenum de l’ISR. Manquant cruellement de militants en Flandres, le PCB le rappela en avril 1930, pour prendre la tête d’une Fédération. Il était membre de la Commission syndicale centrale du parti. En 1932, il fit partie du trio communiste qui entra au Conseil communal de Gand. En 1935, il retourna à Moscou et participa au VII Congrès de l’IC. On possède de lui une lettre envoyée alors à son ami sénateur communiste Minnaert, où il exprimait son enthousiasme devant les gigantesques changements intervenus en cinq ans, l’abondance dans les magasins, la majesté du métro …
Il dirigea la Fédération de Gand, jouant un rôle actif dans le recrutement pour les Brigades en 1936. Mais en 1938, les communistes subirent un lourd revers à Gand , dû en partie à l’agitation menée par d’anciens brigadistes dont le sort malheureux avait été intensément exploité par des organisations anticommunistes. Van Acker ne fut pas réélu et « pour divergences tactiques » - sans doute payait-il également pour les erreurs de recrutement -, il fut relevé de ses fonctions. En mai 1940, il fut arrêté par les autorités belges et déporté en France, mais le convoi fut rattrapé par l’avance allemande et il rentra chez lui.
Après quelques mois d’activités principalement syndicales, il quitta Gand pour Bruxelles après l’invasion de l’URSS et il devint adjoint du commandant de secteur pour la Flandre des Partisans Armés sous le pseudonyme de Dolf. Après les grandes rafles de juillet 1943 qui décimèrent la direction du PC et des PA, il assuma la direction du secteur Flandre et c’est en cette qualité qu’il fut abattu par la Geheime Feldpolizei à un rendez vous à Bruxelles. Présenté comme membre du Comité Central dans les évocations d’après guerre, il y fut donc coopté sous l’occupation.
Par José Gotovitch
SOURCES : RGASPI, 495 193 136. - CARCOB, microfilms IML, Commission syndicale centrale, B 28. – R. Van Doorslaer, Les volontaires gantois pour les Brigades internationales , Cahiers d’histoire de la seconde guerre mondiale, Bruxelles, n° 6, 1980, pp. 145-188.