SERRADEIL François

Par André Balent

Né le 13 décembre 1872 à Millas (Pyrénées-Orientales), mort le 6 avril 1962 à Millas ; négociant à Millas, militant du Parti socialiste SFIO ; adhérent du PSA puis du PSU (1960-1962) ; maire de Millas.

François Serradeil était le fils de François Serradeil, propriétaire, et de Marie Ferrer. Le 14 octobre 1897, il se maria à Rodès (Pyrénées-Orientales) avec Marie Anglade.

En 1910, ainsi qu’il l’écrivit en 1960 dans sa lettre d’adhésion au PSU, il résidait à Lille (Nord) où il adhéra aux idées guesdistes.

Après la Grande Guerre, il milita au Parti socialiste SFIO dans son village natal. Il fut élu conseiller municipal de Millas, à l’occasion d’un scrutin partiel, le 22 juin 1924. Le 10 juillet 1924, il fut élu maire (SFIO) de Millas. L’administration préfectorale le qualifiait d’ « actif et intelligent ». Leader incontesté de sa commune, François Serradeil fut, à deux reprises, candidat du Parti socialiste SFIO dans le canton de Millas lors d’élections au conseil général des Pyrénées-Orientales. Le 14 mai 1922, il obtint 1208 voix mais fut battu par le radical-socialiste Soucail. À nouveau candidat le 9 avril 1923, il fut battu au second tour par un autre radical-socialiste, Guillaume Ribou.

François Serradeil fut élu à la CAF de la SFIO à l’issue du congrès départemental du 24 mai 1924. En 1926, il siégeait toujours à la CAF. Il fut exclu de la SFIO par le congrès fédéral du 26 décembre 1926 pour avoir publié dans La Dépêche du Midi un article jugé hostile à la politique de son parti dont il réintégra les rangs peu après.

Peu avant les élections législatives d’avril 1928, il déclara que si le candidat de la SFIO, Joseph Parayre*, n’obtenait pas la majorité des voix à Millas, il donnerait sa démission de son poste de maire. Comme Parayre n’arriva pas en tête, il tint parole et démissionna ainsi que cinq autres conseillers municipaux Cette démission provoqua des élections complémentaires et la liste d’union (3 PC, 3 SFIO) n’eut qu’un seul élu.

Le congrès fédéral de la SFIO du 10 mai 1931 le désigna comme candidat au conseil général dans le canton de Sournia. Cette candidature fut confirmée par le congrès fédéral extraordinaire du 27 septembre 1931. Dès le premier tour (18 octobre 1931), il fut battu par René-Victor Manaut, député et sous-secrétaire d’État dans le gouvernement Tardieu.

Aux élections municipales de mai 1935, François Serradeil il accepta de constituer une liste de « Bloc ouvrier et paysan », comprenant neuf communistes et six socialistes. Il fut élu, ainsi que tous ses colistiers (Voir : Gendre André, Malet Paul). Il fut déchu de ses fonctions par Vichy.

Après la Seconde Guerre mondiale, il adhérait toujours à la SFIO. Critique envers la politique de son parti en Algérie, il finit par manifester publiquement son désaccord. Au second tour des élections cantonales des 20 et 26 avril 1958, il appela publiquement à voter pour Jean Catala*, le candidat du PCF. Il était ainsi en rupture avec la politique locale de SFIO d’ « Union républicaine », de troisième force qui supposait des désistements systématiques en faveur du candidat le mieux placé contre celui du PCF pourvu qu’il ne soit pas d’extrême droite (à Millas, ce fut Sylvain Maillols, radical, qui bénéficia du retrait de François Beffara, candidat de la SFIO). En 1960 (lettre du 29 mars), il donna son adhésion au PSU, alors en cours de constitution dans la Pyrénées-Orientales à la suite du rapprochement des organisations locales du PSA et de l’UGS. Il se considérait alors comme étant toujours « d’extrême gauche ».

Son affiliation politique (SFIO ou PSU ?) à la veille de sa mort demeure incertaine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76410, notice SERRADEIL François par André Balent, version mise en ligne le 21 février 2010, dernière modification le 3 novembre 2013.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, 2 M5 249, 2M5 268 II, 2 M5 282 ; 100 J 7, arch. de la fédération départementale du PSU (1960-1962). —Le Cri Catalan, hebdomadaire officieux de la SFIO des Pyrénées-Orientales, 31 mai 1924, 8 mai 1926, 1er janvier 1927. —Le Cri Socialiste, hebdomadaire officiel de la SFIO des Pyrénées-Orientales, 16 mars 1931, 27 septembre 1931, 24 octobre 1931. —Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO, 21 février 1937. —Le Travailleur Catalan, 26 avril 1958. —Interview d’André Gendre, militant du PCF, Millas, 21 juillet 1974. —Notice DBMOF par André Balent.

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