TELLIER Jean-Jacques

Par Julien Cahon

Né le 28 décembre 1938 à Amiens (Somme) ; contrôleur des PTT ; militant socialiste SFIO à Paris puis dans la Somme, puis PS dans la Somme et l’Hérault ; militant syndicaliste CGT dans la Somme, puis CFDT dans la Somme et l’Hérault, puis SUD-PTT dans l’Hérault ; secrétaire de la section PS d’Amiens (1973-1975) ; conseiller municipal d’Amiens (1971-1980).

Fils de Léon Tellier*, géomètre, grande figure de la résistance et du socialisme amiénois, franc-maçon et libre penseur, et d’Odette Tellier, employée PTT, résistante Libération-nord, conseillère municipale d’Amiens (1945-1947), Jean-Jacques Tellier fit des études supérieures à Paris de 1959 à 1962, résidant alors rue de Clignancourt (XVIIe). Adhérant à la SFIO en octobre 1959, il était membre des Etudiants socialistes, qui se réunissaient régulièrement au siège du parti, la Cité Malesherbes (IXe), et milita à la section socialiste du XVIIIe arrondissement parisien.

Après ses études, il revint à Amiens, où son père le mit en relation avec Jean-Claude Dessein*, alors secrétaire de la section d’Amiens. En 1962, Jean-Jacques Tellier adhéra égalemnt au syndicat CGT.
Membre de la commission fédérale de vérification de la trésorerie fédérale en 1967 avec Michel Dupontreué, il appartenait au bureau politique de la section d’Amiens de 1971 à 1973, puis fut élu secrétaire de la section d’Amiens en 1973 (jusqu’en 1975) et à la commission exécutive fédérale. Dans les années soixante-dix, il a aussi appartenu au secrétariat fédéral où il était chargé de l’information et du développement du parti. Il devint également directeur du Cri du peuple, l’hebdomadaire socialiste départemental, prenant la succession de Roger Fouquet*.

Après le congrès national d’Alfortville (1969) où la SFIO vit ses derniers moments, l’échec de Gaston Defferre à l’élection présidentielle, puis le congrès d’Epinay (1971) où il fut délégué avec Jean-Claude Dessein et Françoise Carle, Jean-Jacques Tellier participa à la constitution du nouveau PS dans la Somme, et à la réalisation de la liste d’union de la gauche à Amiens en 1971. Cette liste emmenée par René Lamps, où Jean-Jacques Tellier figurait en 35e position (sur 37), fut élue en entier. Réélu en 1977, il devint adjoint au maire avec comme attributions l’environnement, le plan et la programmation des investissements et travaux dans la ville. Il quitta la CGT en 1978 après qu’elle ait donné des consignes de vote pour le PCF aux législatives de la même année, puis adhéra à la CFDT.

Muté à sa demande à Montpellier en septembre 1980, il démissionna de son mandat municipal et quitta la Somme pour un village héraultais, où il poursuivit son militantisme et où il fut candidat sans succès aux élections municipales de 1983. Après le congrès national de Rennes (mars 1990), se disant « dégoûté par le comportement de certains dirigeants » (lettre de l’intéressé à l’auteur, 18 mai 2009), il quitta le PS. Ce congrès – qui suivait le départ de Lionel Jospin et l’arrivée de Pierre Mauroy à la tête du PS (1988) face à Laurent Fabius, candidat soutenu par François Mitterrand – fut marqué par la volonté mitterrandienne de s’opposer à une coalition anti Laurent Fabius.

En 1992, il rejoignit le syndicat SUD-PTT. Il expliquait son départ de la CFDT par la lutte « plus que molle » du syndicat contre la privatisation de France Telecom, privatisation « engagée par un gouvernement socialiste » tenait-il à préciser (lettre de l’intéressé à l’auteur, 18 mai 2009).

Jean-Jacques Tellier revint finalement au PS dix-sept années après l’avoir quitté, avant les présidentielles de 2007, où il soutenait la candidature de Ségolène Royal.
Agé de 70 ans en juin 2009, résidant toujours dans l’Hérault, Jean-Jacques Tellier participait constamment aux réunions de la VIIIe section de Montpellier, mais reconnaissait avoir « levé le pied dans son militantisme » (lettre de l’intéressé à l’auteur, 18 mai 2009). Il travaillait également dans une loge maçonnique du GODF de Montpellier où il avait été initié en 1982 et enseignait aux plus jeunes les principes de la franc-maçonnerie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76429, notice TELLIER Jean-Jacques par Julien Cahon, version mise en ligne le 23 février 2010, dernière modification le 23 février 2010.

Par Julien Cahon

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 37J28 à 35 (fédération SFIO de la Somme). — Le cri du peuple. — Correspondance de Jean-Jacques Tellier avec Julien Cahon, mai 2009.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable