PRIGENT Armand

Par Christian Bougeard, François Prigent

Né le 24 octobre 1918, mort le 10 juillet 1981 à Plougonven (Finistère) ; charron ; conseiller général SFIO de Plouigneau (1945-1951) ; maire SFIO de Plougonven (1945-1948) ; dirigeant fédéral de la SFIO (1945-1948) ; secrétaire de la section cantonale SFIO puis PS (1945-1977) ; militant SFIO (1936-1969) puis PS (1969-1981).

Son grand-père Guillaume Prigent avait été conseiller municipal de Lannéanou (Finistère) au milieu du XIXe siècle. Républicain convaincu, son père Philippe Prigent était meunier, tandis que sa mère était ménagère.

Armand Prigent fréquenta les écoles laïques jusqu’au certificat d’études primaires. Reçu premier dans le canton, il fut sollicité pour entrer dans le giron de l’Eglise. Anticlérical, son père refusa et Armand Prigent travailla dès le début des années 1930 dans le moulin familial, cumulant les activités de meunier, charron et petit fermier.

Séduit par la figure de Tanguy Prigent*, il adhéra à la SFIO en 1935, étant porte-drapeau de la section lors du 1er mai 1936. Mobilisé dans l’armée de l’air, il resta en zone libre à Puyscasquier près de Auch (Gers) en 1940-1941.

Revenu à Plougonven, il se maria en octobre 1941 avec Augustine Cloarec (ménagère), restant proche des réseaux de résistance Libération-Nord, tissés par Tanguy Prigent.
Vivant dans une petite commune rurale du Trégor finistérien ancré à gauche depuis longtemps, Armand Prigent devint maire de Plougonven en mai 1945 à 27 ans (en battant Le Duff, Républicain Indépendant), incarnant le renouvellement des réseaux SFIO. Charron, il s’appuyait sur les filières laïques et socialistes, dans le sillage du ministre de l’agriculture. Il était également secrétaire de l’importante section cantonale.

Venu sur ses terres trégorroises soutenir Armand Prigent, candidat SFIO aux cantonales, Tanguy Prigent, figure nationale de la SFIO, avait rassemblé 1 500 personnes sur ses terres, le 16 septembre 1945 selon le Breton Socialiste. Le 23 septembre 1945, le maire de Plougonven fut élu conseiller général SFIO de Plouigneau dès le 1er tour. Il avait recueilli 2 484 voix (soit 50.4 % des voix), contre 22.2 % des voix à Bourhis (MRP) et 20.7 % des voix à Menou (PCF). Au conseil Général, Armand Prigent succédait à Emile Le Roux* (élu en 1937), cultivateur, maire de Plougonven à partir de 1938. A la Libération, le groupe socialiste au Conseil Général était fort de 7 éléments (Hippolyte Masson*, Jean Julien*, Tanguy Prigent, Jean-Louis Rolland*, Pierre Postollec* et François Manach*, élu en 1946).

Armand Prigent était le benjamin du conseil général, siégeant d’abord à la commission de l’agriculture, avant d’être secrétaire du bureau du conseil général de 1949 à 1951.

Au congrès fédéral de décembre 1945, il entra au comité fédéral (région de Morlaix) et participa activement à la tournée de réunions de propagande en février et avril 1946, avant d’abandonner ses responsabilités fédérales après 1948.

Mais Armand Prigent se désengagea rapidement de ses responsabilités électives, en raison des problèmes de santé de son fils, hospitalisé à Rennes. Réélu maire de Plougonven en 1947 (liste unique composée de 15 SFIO et de 6 PCF), il laissa la fonction à son camarade Albert Larher* en décembre 1948, conseiller général PSU de Plouigneau entre 1964 et 1970. De même, en octobre 1951, Armand Prigent ne se représenta pas aux élections cantonales, cédant la place à Yves Le Lann*, conseiller général de Plouigneau jusqu’à son décès en 1964.

Armand Prigent resta fidèle à la SFIO dans les années 1950, sans adhérer au PSA-PSU lors de la scission de 1958-1960. Au début des années 1970, il participa aux campagnes de Marie Jacq*, député de Morlaix entre 1978 et 1993. Malade, il était toujours secrétaire de la section PS en 1976. A l’échelle du canton, il eut à gérer notamment les tensions internes au milieu socialiste (notamment entre les ex-PSU Armand Berthou* et Albert Larher), tandis que les scores du PCF étaient très importants, permettant l’élection de René Le Nagard* au Conseil Général en 1976.

Toujours socialiste, son activité militante s’étiola jusqu’à son décès en 1981.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76432, notice PRIGENT Armand par Christian Bougeard, François Prigent, version mise en ligne le 25 février 2010, dernière modification le 24 février 2010.

Par Christian Bougeard, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. du Finistère. - Arch. de l’OURS, dossiers Finistère. – Arch. Fédérales du PS du Finistère – Arch. Familiales transmises par Michelle Prigent (sa fille) - Le Breton Socialiste. – Articles du Ouest-France. - Mairie de Plougonven. - Entretiens avec Marie Merrer et Michelle Prigent (ses filles). - Christian Bougeard, Tanguy-Prigent, paysan-ministre, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2002.- Maurice Lucas et alii, Les socialistes dans le Finistère (1905-2005), Apogée, 2005. - Claude Fagnen, Louis Orvoën, Léon Guéguen, Le Conseil général du Finistère de 1871 à 1988, Quimper, 1988. - Tudi Kernalegenn, François Prigent, Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Le PSU vu d’en bas. Réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, 343 p.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable