SURROQUE Côme, Jules

Par André Balent

Né le 10 mai 1911 à Osséja (Pyrénées-Orientales), mort le 24 décembre 2001 à Osséja ; maréchal-ferrant à Osséja ; militant du Parti socialiste SFIO puis du Parti socialiste ; conseiller municipal (1944-1945) puis maire (1945-1971) d’Osséja ; résistant.

Le grand-père et le père de Côme Surroque étaient déjà maréchaux-ferrants à Osséja. Côme Surroque travailla tout d’abord avec son père puis prit sa succession. En 1931, le conseil de révision l’exempta du service militaire, à la suite d’une intervention de son père auprès du docteur Georges Clerc, conseiller général conservateur du canton de Saillagouse et futur vichyste. Son père pensait que le fils ne devait pas, pour le bon fonctionnement de son entreprise, s’éloigner d’Osséja. Mais, en Cerdagne, la tradition de désertion et d’insoumission était vivace et s’était manifestée à nouveau pendant la Première Guerre mondiale.

Jeune, Côme Surroque sympathisa avec les idées « avancées » qui n’étaient pas dominantes en Cerdagne, région « modérée » de la montagne catalane. Ayant eu quelques contacts avec le PC et, notamment, avec André Tourné*, alors dirigeant départemental des JC, qui effectuait des tournées de propagande en Cerdagne à motocyclette depuis Perpignan, il refusa finalement d’adhérer à ce parti à qui il reprochait une discipline trop rigoureuse. Toutefois, aux élections législatives de 1936, il vota, avec quelques jeunes de sa commune, pour le candidat du PC, André Gendre*. Mais ce fut, concéda-t-il près de cinquante ans plus tard, davantage par provocation, dans le but d’ « effrayer » la municipalité modérée d’Osséja, que par conviction.

Il finit par adhérer au parti socialiste SFIO qui commençait à avoir une implantation dans la commune voisine de Bourg-Madame (Voir Ribot Jean). Après 1936, il participa à la création d’une section locale de la SFIO à Osséja qui regroupa environ une quinzaine de membres.

Pendant toute la durée de la Guerre civile espagnole, Côme Surroque participa aux actions diverses qui furent impulsées au plan local en faveur de la république espagnole. Osséja, n’étant distant que de quelques kilomètres de la petite ville espagnole de Puigcerdà, les activités de Côme Surroque ne se limitèrent pas, selon son propre témoignage, à l’organisation de collectes au profit de la République. Il se rendait fréquemment à Puigcerdà et dans les villages espagnols, proches d’Osséja, Aja et Vilallobent. Il eut des altercations avec les militants de la FAI qui régnaient en maîtres à Puigcerdà au début de la guerre civile, entre juillet 1936 et avril 1937, en particulier avec leur chef de file, Antonio Martin. Par la suite lorsque le PSUC et l’ERC dirigèrent la Cerdagne espagnole (mai 1937-février 1939), les rapports furent plus sereins entre les militants cerdans de gauche des deux côtés de la frontière (les anarchistes, pour la plupart, étaient étrangers à la Cerdagne.

En 1939, lors de la mobilisation, Côme Surroque fut à nouveau exempté de ses obligations militaires. Il demeura donc à Osséja.

De 1940 à 1944, donc avant et après l’occupation de la zone Sud par les Allemands, il eut l’occasion —ainsi que d’autres Osséjanais— de faire franchir la frontière franco-espagnole à des fugitifs divers : aviateurs britanniques, Juifs, Français qui tentaient de rejoindre les FFL ou l’Afrique du Nord. Aucune attestation de cette activité n’est mentionnées dans d’autres témoignages ou ouvrages.

À la Libération, (le19 août 1944 en Cerdagne et dans la quasi-totalité du territoire des Pyrénées-Orientales) il devint conseiller municipal dans la municipalité provisoire d’Osséja.

Vers 1945, il était secrétaire de la section socialiste SFIO d’Osséja qui groupait alors une cinquantaine d’adhérents.

Côme Surroque est resté (encore en 1983) fidèle à son parti. En effet, il adhéra au Parti socialiste après le congrès d’Épinay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76436, notice SURROQUE Côme, Jules par André Balent, version mise en ligne le 26 février 2010, dernière modification le 2 juillet 2010.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Osséja. — Entretien avec Côme Surroque, Osséja, 21 mai 1983. — Conversations avec Ignace Fortuny, dont le père est originaire d’Osséja, années 1980 à 2000.

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