JÉGOU Maurice

Par François Prigent

Né le 24 septembre 1930 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) [ncec] ; commerçant puis industriel en meubles ; animateur du Cercle Jean-Jaurès, dirigeant fédéral de la FGDS puis du PS (1965-1969), premier secrétaire fédéral du PS (1969-1973) de Loire-Atlantique ; adjoint au maire de Nantes (1965-1977).

Diplômé de l’Université de Genève, ce protestant devint commerçant puis industriel en meubles. Il fut d’ailleurs trésorier de la chambre syndicale de l’ameublement de Loire-Inférieure.

Âgé de trente-cinq ans, Maurice Jégou présidait le comité départemental d’Horizon 80, secondé par Gillot, également futur membre du PS, soutenant la candidature de Gaston Defferre lors des élections présidentielles en 1965. Dès sa fondation, il faisait partie de la direction fédérale de la FGDS dans le département aux côtés des principaux leaders de la SFIO. En octobre 1966, Maurice Jégou fut désigné suppléant d’André Routier-Preuvost* (déjà candidat en 1958 et 1962 avec Clovis Constant et Jean Lepage* comme suppléants) dans la circonscription de Nantes 1, au titre de « président départemental des clubs affiliés au Cercle Jean-Jaurès », à savoir localement le Cercle Nantais Albert-Camus. En 1967, le ticket socialiste obtint 46.2 % des suffrages exprimés au second tour. Le tandem fut reconduit à l’occasion des législatives de juin 1968, obtenant 12 796 voix au premier tour et 25 839 voix au second, sans pouvoir rivaliser avec le parlementaire gaulliste Rey.

Lors du congrès d’Ancenis en novembre 1969, Maurice Jégou succéda à André Routier-Preuvost, pour une voix seulement, en tant que secrétaire fédéral du nouveau Parti socialiste. Épaulé par René Mouchet, militant SNI passé à droite sous la municipalité Chauty en 1983, Maurice Jégou était également entouré de Jean Daniel et Gaston Maupetit pour la trésorerie, ainsi que de Philippe Dehan au poste de secrétaire administratif.

Lors des municipales de 1965, il fut élu en 10e position, les socialistes figurant en masse sur la liste du radical pro Algérie Française, André Morice (André Routier-Preuvost, Jean Lepage, Christian Chauvel, Georges Nondin, Le Tallec, Renault, Yvon Kartel, Chaillou, Alain Chenard*, Vaillant, Gillot, Froissard, Roger Menoret et Gabriel Thomas). Adjoint aux sports, Maurice Jégou était alors perçu comme affilié aux adjoints socialistes de la liste ELAN, si controversée dans l’esprit des nouveaux militants PS du milieu des années 1970, issus majoritairement des matrices chrétiennes de gauche et entrés dans des réseaux militants d’opposition à la guerre d’Algérie. Trésorier de la Ligue de l’Atlantique de handball, Maurice Jégou côtoyait Clément Théaudin, député PS en Ille-et-Vilaine entre 1981 et 1986.

Candidat PS aux cantonales de 1970 à Nantes 2, Maurice Jégou obtint 4 174 voix, contre 1 667 au candidat PSU Maurice Milpied, avant d’être nettement battu au deuxième tour. En 1971, il fut réélu comme adjoint PS à Nantes et reconduit en tant que secrétaire fédéral du PS. En avril 1972, le tandem André Routier-Preuvost/Maurice Jégou fut finalement validé par les instances nationales, en dépit du vote des sections en faveur du chrétien de gauche Guy Goureaux*, à l’instar des autres conflits internes dans le département (Jean-Marc Ayrault et François Autain*), traduisant l’émergence d’une nouvelle génération socialiste, qui s’était construite en interne contre le courant des ex-SFIO.

Minoritaire lors du congrès fédéral de Saint-Brévin, à nouveau candidat aux cantonales à Nantes en 1973, Maurice Jégou fut mis en échec alors même que de nouveaux élus socialistes nantais étaient élus à l’assemblée départementale (Guy Jeanneau*, Alain Chenard, André Routier-Preuvost), portant à dix le nombre de conseillers généraux socialistes (Alexandre Plancher*, Robert Verdy, Georges Carpentier, Gaston Herrouin*, Maurice Thareau*, Christian Chauvel). Maurice Jégou resta sur les positions molletistes de la motion 4 lors du congrès national de Pau en 1975, avant de suivre la dissidence des élus socialistes nantais qui rejoignirent le PSD. Il se présenta à nouveau aux cantonales de 1976, tout comme André Routier-Preuvost et Christian Chauvel. Tous furent battus par les jeunes militants passés par les filières ayant rénové le socialisme version PS. Maurice Jégou entama alors un retrait de la vie politique locale à la fin des années 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76449, notice JÉGOU Maurice par François Prigent , version mise en ligne le 27 février 2010, dernière modification le 7 avril 2022.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique. — Arch. de l’OURS, dossiers Loire-Inférieure. — Arch. fédérales du PS de Loire-Atlantique. — Arch. du CHT de Nantes. — Arch. du CAS, dossiers Loire-Inférieure. — État civil, recherches infructueuses.

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