ORSAT Charles

Par André Balent

Né le 7 juin 1886 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 19 août 1968 à Perpignan ; ouvrier du bâtiment ; militant syndicaliste et communiste à Perpignan ; militant communiste clandestin de 1939 à 1940 ; interné sous Vichy ; gérant du Travailleur catalan à la fin des années 1950.

Son père, maçon âgé de vingt-six ans en 1886, était également prénommé Charles. Sa mère, Marie Papaïs, n’exerçait aucune profession et avait vingt-quatre ans en 1886.

Charles Orsat fut engagé volontaire en 1914. Après la Première Guerre mondiale, Charles Orsat milita dans le mouvement syndical et au Parti communiste de Perpignan. Ouvrier du bâtiment, il épousa à Perpignan le 1er juillet 1911, Ursule Cavalier, ouvrière de manufacture, dont il eut une fille née en 1924.

En 1920 et en 1921, Charles Orsat était secrétaire général du syndicat CGT des ouvriers du bâtiment des Pyrénées-Orientales.. Ce syndicat fut, par ses effectifs, le deuxième syndicat confédéré du département en 1919 (1408 timbres acquittés) et en 1920 (1900 timbres acquittés), après celui des cheminots de Perpignan.

Charles Orsat siégea au comité général de la Bourse du travail, en qualité de titulaire en 1920, 1921 et 1922. À la fin de 1920, il fut l ‘un des signataires de l’appel « Pour le respect du droit syndical ». Le 7 novembre 1921, il fut élu conseiller prud’homme. Le 21 janvier 1921, il fut élu membre de la commission des Œuvres de guerre de la Bourse du travail de Perpignan. Son syndicat le délégua au VIIIe congrès de la Fédération du Bâtiment (Dijon, mai 1921). Le syndicat du bâtiment connut en son sein de vifs débats : les CSR qui devinrent majoritaires l’animèrent et Charles Orsat fut l’un des principaux protagonistes. Dès le 17 juin1921, il fut amené à présider une réunion extraordinaire de son syndicat. Dans un premier temps, il adopta une position médiane : en septembre 1921, il déplorait vivement la désaffection des travailleurs à l’égard de l’action syndicale et en attribuait la cause aux divisions entre majoritaires et minoritaires. Le 20 janvier 1922, il fut élu à la commission d’administration de la coopérative de consommation de la Bourse du travail de Perpignan (Voir Vadez Benjamin). Son passage à la CGTU s’effectua sans doute dans le courant de 1922. Entre temps, en effet, Charles Orsat avait adhéré au Parti communiste. Le 26 mai 1924, il accompagna André Marty à une réunion du PC au café Magnan, à la place du Puig, à Perpignan. Lors de cette réunion, à laquelle assistait également Anselme Rosarde*, le mutin de la mer Noire brandit un drapeau rouge et improvisa, à la tête des trente personnes qui assistaient à la réunion, une manifestation : s’étant rendu près de la préfecture, il menaça d’en enfoncer les portes.

Charles Orsat fut candidat, à Perpignan aux élections municipales de mai 1935, sur la liste de « Bloc ouvrier et paysan » : au premier tour (5 mai), il obtint 667 voix (le premier de la liste du BOP, Joseph Guisset*, en recueillant 715. Dans les années 1936-1939, il fut secrétaire de la cellule communiste du quartier perpignanais de Saint-Mathieu. Le 14 septembre 1937, il fut élu membre du bureau du comité local de Rassemblement populaire de Perpignan. Au début de 1938, il était également responsable du Comité franco-espagnol de Front populaire du quartier de Saint-Mathieu. Il fut membre du comité de la région catalane du PC.

Charles Orsat fut inscrit , le 10 novembre 1939, sur la liste des « suspects du point de vue national » dressée à l’occasion de la dissolution du Parti communiste. Il milita dans les rangs du PC clandestin. Son domicile fut perquisitionné le 22 avril 1940. Pour avoir collé des tracts du PC, dans la nuit du 25 au 26 novembre 1940, il fut , ainsi que 14 autres communistes, victime d’une mesure d’internement administratif prise le 27 novembre 1940. Il fut libéré le 23 décembre 1942.

Il fut candidat du PC aux élections des grands électeurs en 1946.
Charles Orsat fut, pendant quelque temps, à la fin des années 1950, gérant du Travailleur Catalan, l’hebdomadaire communiste des Pyrénées-Orientales. Jusqu’à sa mort, il demeura membre du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76451, notice ORSAT Charles par André Balent, version mise en ligne le 27 février 2010, dernière modification le 27 février 2010.

Par André Balent

SOURCES : Liste des suspects du point de vue national. — Arch. com. Perpignan, état civil. — Le Cri catalan, hebdomadaire officieux de la SFIO des Pyrénées-Orientales, 20 novembre 1920, 22 janvier 1921, 28 janvier 1922. — L’Action syndicale, mensuel des syndicats confédérés de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, janvier 1920, mars 1920, novembre 1920, février 1921, juin 1921, août 1921, février 1922. — Le Travailleur catalan, hebdomadaire de la Région catalane du PC, 23 juillet 1937, 18 septembre 1937, 18 janvier 1938. — Michel Cadé, Le Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales de sa fondation à sa dissolution (1920-1939), thèse dactylographiée, Toulouse, 1984, p. 331. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, 1, Dans la tourmente. Février 1939-novembre 1942, Lille, Marxisme / Régions, 1983, p. 391. — Georges Sentis, Les communistes et la résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / régions, 1994, p. 102.

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