GOÏBAS Raoul, Jean

Par Jacques Girault

Né le 20 septembre 1910 à Lorgues (Var), mort le 30 avril 1987 à Toulon (Var) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES et de la FEN dans le Var.

Raoul Goïbas avec sa classe de l’année scolaire 1965-1966.
Raoul Goïbas avec sa classe de l’année scolaire 1965-1966.
Fourni par un de ses anciens élèves, Pierre Frey

Fils d’instituteurs d’opinions socialistes et anticléricales, Raoul Goïbas ne fut pas baptisé. Il passa son adolescence à Draguignan où son père enseignait au cours complémentaire, avant de devenir directeur d’école à Toulon. Après avoir obtenu le baccalauréat (1930), il entama des études de lettres classiques à la Faculté d’Aix-en-Provence et obtint la licence puis le diplôme d’études supérieures en 1934. Il effectua son service militaire dans un régiment d’artillerie au fort de l’Adret (Alpes-Maritimes) puis à Toulon (octobre 1935-septembre 1936).

Il se maria uniquement civilement en février 1935 à Nice avec Alexia Bianchi future professeure de lettres. Ils décidèrent de donner une éducation religieuse à leurs trois enfants.

Raoul Goïbas enseigna d’octobre 1934 à 1936, comme délégué ministériel, au collège d’Embrun (Hautes-Alpes), à Nice (1936-1937), puis comme professeur de lettres et de grammaire à l’annexe du lycée de Toulon qui venait de s’ouvrir à Hyères (1937). Étant le plus ancien et le plus diplômé, il fut chargé de sa direction alors que son épouse y enseignait comme déléguée rectorale.

Mobilisé en 1939-1940 dans la défense contre avion à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), il reprit son poste de directeur de l’annexe du lycée après sa démobilisation. Pendant l’occupation, il ne signala pas à l’inspection académique le départ pour le maquis de deux jeunes professeurs et cacha des documents qu’ils lui avaient confiés. Il faisait partie en février 1945 de la commission exécutive de la section locale du Mouvement de libération nationale.

Il devint alors, en 1945, professeur titulaire licencié au lycée Dumont d’Urville de Toulon et fut pendant quelques années chef d’équipe de classes nouvelles. Il y termina sa carrière en 1975.

Membre du Syndicat des professeurs de collège affilié à la FGE-CGT depuis 1934, il milita ensuite au Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire créé en 1937, dans lequel fusionna son syndicat. Après la Libération, il adhéra au nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire et devint en 1946 secrétaire, dans le Var, de l’Union des syndicats du second degré (SNES, SNCM, SNET) de la Fédération de l’Éducation nationale. À la fin des années 1940, il participa aux congrès nationaux de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires, quand la FEN était toujours affiliée à la CGT. Après le passage du SNES et de la FEN à l’autonomie en 1948, il militait aussi dans la FEN-CGT et signa deux articles dans L’éducateur varois, son organe départemental, « Après la grève du bac » (novembre 1951), « Une catégorie défavorisée : les dames secrétaires » (octobre 1952).

Raoul Goïbas appela à la création de la section départementale de la Mutuelle générale de l’éducation nationale. Lors de l’assemblée constitutive, le 13 mars 1947, membre du conseil d’administration, il devint le vice-président de la section et le demeura jusqu’en 1976. Après le décès du président Robert Abello, il assura l’intérim de la présidence d’octobre 1976 au 21 juin 1977. Il présidait dans ce conseil d’administration la commission du handicap qui évolua jusqu’à la constitution dans le département d’une section de l’Association de placement et d’aide des jeunes handicapés. Il fut candidat aux élections du conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale sur les listes « d’action mutualiste et d’amélioration de la Sécurité sociale », les 17 novembre 1955 et 13 décembre 1962.

Toujours secrétaire de la section syndicale (S1) de son lycée, dans les années 1960, Raoul Goïbas assurait aussi le secrétariat de la section départementale (S2) du SNES et fut candidat sur la liste B des certifiés aux élections à la commission administrative nationale en 1953. Membre de la CA de la section académique (S3) d’Aix-Marseille du SNES (classique et moderne) puis du S3 de Nice du nouveau SNES (classique, moderne, technique) après 1966, il fut, auprès d’Albert Chappaz qui avait milité à ses côtés au lycée Dumont d’Urville, un membre très actif de la majorité « Unité et Action » après les élections académiques de 1969 et participa à de nombreux congrès nationaux. Il fut aussi le secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale de 1964 à 1966, première fois qu’un militant appartenant au courant « Unité et action » exerçait une telle responsabilité. Il bénéficia d’une décharge de service de quatre heures pour exercer ses responsabilités syndicales en 1969-1970.

Sympathisant socialiste, militant de la Fédération des œuvres laïques, Goïbas votait pour les candidats communistes quand ils arrivaient en tête des forces de gauche. Il mettait toujours au premier plan ses engagements syndicaux et mutualistes. Pendant les événements du printemps 1968, en contact avec les lycéens, il fut une des principaux porte-parole de son syndicat dans le département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76464, notice GOÏBAS Raoul, Jean par Jacques Girault, version mise en ligne le 27 février 2010, dernière modification le 25 juillet 2021.

Par Jacques Girault

Raoul Goïbas avec sa classe de l'année scolaire 1965-1966.
Raoul Goïbas avec sa classe de l’année scolaire 1965-1966.
Fourni par un de ses anciens élèves, Pierre Frey
Raoul Goïbas
Raoul Goïbas
Congrès du SNES 1971

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 43, 1477 W 52. — Presse syndicale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’épouse de l’intéressé. — Notes d’Alain Dalançon.

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