GRACIA Émile, Augustin

Par Jacques Girault

Né le 1er avril 1940 à Toulouse (Haute-Garonne) ; instituteur ; militant syndicaliste, secrétaire national du SNI-PEGC, fondateur du SE, membre du BN et de l’exécutif de la FEN ; militant socialiste ; secrétaire général de la FCPE ; secrétaire général du CNAL.

Fils d’un ouvrier bonnetier qui devint livreur avant une reconversion comme ouvrier plombier zingueur, militant syndical, résistant et sympathisant socialiste, Emile Gracia reçut les premiers sacrements catholiques. Boursier, il fréquenta le collège municipal Marcellin Berthelot à Toulouse et entra à l’École normale d’instituteurs de Toulouse en 1956. Titulaire du baccalauréat « sciences expérimentales », il exerça successivement comme instituteur dans les écoles primaires de garçons en Haute-Garonne (Buffon à Toulouse en 1959-1960, de Bagnères-de-Luchon en 1960-1961, à nouveau Buffon en 1961-1962 puis en 1964-1972).

Emile Gracia effectua son service militaire dans les chasseurs alpins en France puis, dans l’infanterie en Algérie (1962-1963) où, au camp de Zéralda, il occupa pendant six mois un poste d’instituteur dans une classe d’enfants de harkis et de supplétifs, menacés, vivant sous la protection de l’armée française avant leur transfert en France.

Il se maria religieusement en août 1964 à Toulouse avec une secrétaire. Le couple eut une fille et un fils qui ne furent pas baptisés. Indifférent en matière religieuse, il affichait son hostilité aux « ingérences » des religions « dans les affaires publiques et notamment dans le domaine scolaire ».

Emile Gracia adhéra comme pupille au SNI dès son entrée à l’école normale. Il participa à Luchon en 1959 à la campagne de signatures contre la loi Debré. En 1964, chargé des relations de la section départementale du SNI avec les écoles normales, il devint membre du conseil syndical en 1965 et participa au congrès national de Paris. En 1966, responsable de la commission départementale des jeunes du SNI, il devint membre de la commission nationale des jeunes du SNI. Jusqu’en 1968, la section départementale avait une direction pluraliste. Les militants votant contre le rapport d’activité départementale, le bureau devint homogène et, militant de la tendance « autonome », il devint secrétaire adjoint de la section départementale, bénéficiant par la suite d’une demi-décharge de service. En 1972, il devint secrétaire général de la section et conserva cette responsabilité jusqu’en 1976, ce qui lui valut une décharge complète de service. Parallèlement, il était secrétaire adjoint de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale. De 1972 à 1976, il fut élu représentant du personnel à la commission administrative paritaire départementale et au comité technique paritaire.

Militant de la FCPE, à partir de 1976, Gracia fut mis à la disposition du siège national de la FCPE, sans mandat électif, et représenta la fédération dans des instances officielles (Conseil supérieur de l’agriculture, Conseil supérieur de l’Éducation nationale) et dans les contacts avec les organisations politiques. Élu au conseil national d’administration de la FCPE en 1978, il en devint le secrétaire général (1979-1983) puis le vice-président (1983-1985). Il siégea alors dans les instances de direction de la Jeunesse au plein air et de l’association des transports scolaires (ANATEEP).

En 1985, Emile Gracia rejoignit le siège national du SNI-PEGC comme conseiller technique, adjoint à Michel Bouchareissas, secrétaire national chargé du secteur « Laïcité-Libertés ». En 1987, il fut élu au bureau national du SNI-PEGC et devint secrétaire national de ce dernier secteur. En 1991, devenu secrétaire national chargé de la vie interne, il géra pour son organisation l’évolution, puis l’éclatement de la FEN et la transformation du SNI-PEGC en Syndicat des enseignants de la maternelle aux lycées, participa à la rédaction des nouveaux statuts et à la préparation des dossiers de défense du syndicat assigné en justice, à plusieurs reprises. Dans le même temps, il fut membre du bureau national de la FEN entre 1987 et 1993 ,puis de l’exécutif fédéral national entre 1987 et 1991. Il siégea au Conseil supérieur de l’Éducation nationale et au Conseil de l’enseignement général et technique de 1989 à 1993.

De 1976 à 1985, Gracia représenta la FCPE au CNAL dont il devint le secrétaire général adjoint (1985-1987) puis le secrétaire général (1987-1994). Il fut notamment le responsable de l’organisation de la manifestation laïque du 16 janvier 1994 contre le projet de loi renforçant l’aide publique à l’enseignement privé, manifestation qui reçut le soutien de 123 organisations françaises et réunit entre 800 000 et un million de personnes, selon la presse.

Politiquement, Gracia adhéra au Parti socialiste en 1972, n’occupant pas de responsabilités ni de mandats électifs. Il le quitta après le congrès de Rennes (1990) « ne supportant pas le jeu suicidaire des antagonismes d’écuries ».

Retraité depuis 1995 comme professeur des écoles, Gracia, qui habitait Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) depuis 1978, était membre du Syndicat des enseignants-UNSA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76497, notice GRACIA Émile, Augustin par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 mars 2010, dernière modification le 24 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Note de Luc Bentz.

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