GUISLAIN Marcel, Louis

Par Gilles Morin, Jean Piat

Né le 14 juin 1899 à Nomain (Nord), mort le 10 juillet 1986 à Lille (Nord) ; docteur en médecine ; militant socialiste du Nord ; résistant, déporté ; adjoint au maire de Roubaix, conseiller général (1945-1951, 1957-1970), député (1951-1958) puis sénateur (1967-1974) du Nord, conseiller régional.

Arch. OURS

Fils d’un petit cultivateur qui fut maire de la commune de Nomain pendant trente ans, et député de la 2e circonscription de Douai de 1906 à 1919, Marcel Guislain fit ses études secondaires au lycée de Douai avant de s’inscrire à la Faculté de médecine de Lille puis à celle de Paris. Il y obtint le 6 décembre 1924 le doctorat en médecine, ainsi que les diplômes de médecin légiste et de psychiatrie. Établi comme médecin généraliste à Roubaix en 1924, il fut nommé chef de service de médecine interne au centre hospitalier de la ville en 1931, poste qu’il occupa jusqu’à sa mise à la retraite en 1964. Il fut aussi médecin des Caisses d’assurances sociales avant 1940.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis juillet 1920, il fut élu conseiller municipal de Roubaix en 1935 et nommé adjoint au maire en 1938.

Marcel Guislain joua un très grand rôle dans la Résistance à l’Occupation nazie dans le Nord de la France. Prisonnier, il parvint à s’évader au lendemain de la débâcle et regagna Roubaix en juillet 1940, apportant immédiatement une aide efficace aux soldats alliés en leur procurant de faux papiers. Nommé, le 19 août 1941 maire de Roubaix par le préfet du Nord à la mort de Fleuris Van Herpe qui avait succédé à Lebas, en dépit de son appartenance à la maçonnerie, il dut bientôt abandonner ce mandat pour avoir refusé de prêter serment à Vichy qui lui reprochait par ailleurs de vivre en concubinage et d’être resté un « homme de parti ». Dès lors, il intensifia ses activités clandestines. Après avoir créé le réseau "Action 40", il s’intégra au groupe "Ali Franc " et prit part à la parution du journal clandestin La Voix de la Nation, jusqu’au démantèlement de l’équipe. Arrêté le 3 mai 1942, il fut déporté dans plusieurs camps de concentration. Libéré dans un Kommando de Buchenwald lors de l’avance alliée, il revint à Roubaix en 1945, physiquement très diminué. En septembre de la même année, il fonda la Fédération des internés déportés, résistants et politiques de France dont il devint vice-président, puis président en 1947. Il fut aussi le président-fondateur de l’Union nationale des victimes de guerre (1955) ainsi que président-fondateur de la Confédération nationale des déportés, internés et ayants droits de la Résistance.

Malgré l’importance du travail exigé par la direction de multiples associations d’anciens résistants, Marcel Guislain accrut considérablement son action politique après la Libération. Élu, en 1945, adjoint au maire de Roubaix jusqu’en 1968 au moins, il fut encore conseiller général en 1945-1951. Il perdit ce mandat, étant battu en 1951 mais le regagna à une partielle le 8 décembre 1957 à Roubaix-Ouest, puis de 1958 jusqu’en 1970, où il ne se représenta pas.
Guislain fut candidat aux élections législatives de 1945 (en 7e position sur la liste de la 1ère circonscription), juin et novembre 1946 et au Conseil de la République en 1948. Il fut élu député en 1951 et nommé vice-président des commissions de la Famille et des pensions. Réélu en 1956 et fut battu en novembre 1958 et en 1962.

Guislain siégea ensuite au Sénat, succédant à Naveau* (élu député) du 8 avril 1967 à 1974, date à laquelle il ne demanda pas le renouvellement de son mandat.

Membre du conseil de la communauté urbaine de Lille à partir de décembre 1967, Marcel Guislain, qui était membre de la commission administrative fédérale de la SFIO du Nord en 1946-1947, a participé à nombreux congrès socialistes, régionaux, nationaux et internationaux.

Marcel Guislain cessa toute action politique en 1977, abandonnant son siège au conseil municipal de Roubaix en raison de son opposition à l’alliance électorale avec le Parti communiste.

Marié une première fois à Roubaix en décembre 1924, divorcé en décembre 1946, il se remaria à Roubaix en juillet 1950. Séparé de corps en juillet 1967, il divorça en février 1985. Il était père de quatre enfants.

Marcel Guislain était commandeur de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76500, notice GUISLAIN Marcel, Louis par Gilles Morin, Jean Piat, version mise en ligne le 4 mars 2010, dernière modification le 1er juillet 2010.

Par Gilles Morin, Jean Piat

Arch. OURS
Marcel Guislain dans les années 1950
Marcel Guislain dans les années 1950
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1956

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/112/B, 205, 284, 296, 321 ; F/1cIV/154 ; CAC, 19770359/21 et 25 ; 197800654/77. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Rapports de congrès fédéraux SFIO du Nord, 1946-1967. — Arch. de l’OURS, dossiers Nord et fiches autobiographiques. — Journal Officiel, 8 avril 1967. — F.-X. Roets, Mémoire de Maîtrise, Lille, 1968, op. cit. — État civil de Nomain.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable