Par José Gotovitch
Né le 3 octobre 1909 à Châtelet (Hainaut), mort le 28 mai 1963 à Châtelet ; ouvrier métallurgiste ; dirigeant fédéral des JC et du PC de Belgique ; élève de l’Ecole léniniste internationale ; conseiller communal.
Ouvrier mineur, Désiré Dessellier, (1885-1942) père de Raymond, avait adhéré au Parti communiste belge (PCB) en 1928, et fut conseiller communal de Châtelet en 1932, député en 1936. Après l’école primaire, Raymond suivit les cours de l’Université du Travail pendant deux ans et fit ensuite quatre années de cours du soir pour se former comme dessinateur mécanicien.
A partir de seize ans, il travailla six années à l’Usine métallurgique du Hainaut à Couillet avant d’être licencié à la suite des grèves de 1932. Il était membre de la Centrale des Métallurgistes, d’obédience socialiste. De 1921 à 1925, il fut membre des Jeunes Gardes Socialistes mais adhéra aux Jeunesses communistes en 1927, sous l’influence de son oncle devenu communiste en France. C’est aussi au décès de ce dernier que Désiré, père de Raymond, adhéra au PCB. Deux sœurs, Victorine et Rosa, tantes de Raymond firent de même. Raymond accomplit son service militaire en Allemagne en 1929, participant à l’occupation de la Ruhr.
Au retour, il devint rapidement secrétaire fédéral des JC et, adhérant au PC en octobre 1933, assuma la responsabilité d’agit-prop au niveau fédéral (Charleroi). Membre du Front Rouge, il s’était distingué par son militantisme et son audace, encourant dès 1929 des peines de prison. Ayant « récupéré » des camarades arrêtés par la gendarmerie le 1er mai 1931, il fut condamné à 6 mois d’emprisonnement et à nouveau arrêté lors des grèves de l’été 1932. Exclu du syndicat réformiste, il rejoignit la Centrale révolutionnaire des métallurgistes. En mai 1933, la direction du parti sollicita son envoi en URSS pour des soins et du repos, arguant de la décision du SRI d’envoyer en URSS des camarades ayant subi la répression et soulignant le peu d’utilisation fait par le PCB de cette possibilité. Le secrétaire du PC soulignait l’état alarmant de Dessellier. Il ne fut pas répondu à cette demande, mais en février 1934, Raymond Dessellier, désormais chômeur, comme son père d’ailleurs, était admis à l’ELI pour un an, sous le nom de Victor Lemaigre. À son retour, il purgea deux mois de prison auxquels il avait été condamné précédemment. Il fut secrétaire de la section de Chatelet du parti de 1935 à 1940. Rappelé sous les drapeaux, il passa la guerre en Allemagne comme Prisonnier de Guerre. Revenu en Belgique le 6 avril 1945, il fut élu Secrétaire politique de la section de Châtelet, membre du Comité fédéral de Charleroi et choisi comme responsable fédéral de la presse. Les élections communales de 1946 en firent un conseiller communal. Mais il réagit violemment à son éviction des places éligibles pour les élections législatives de la même année. Il démissionna de sa fonction de conseiller communal en septembre 1947et quitta sa commune. Dès ce moment il entra en conflit avec la direction locale et nationale du PC sous différents motifs (présence de sa tante sur la liste pour les élections de 1949, indifférence prétendue de la direction envers le souvenir de son père). Différents essais de conciliation ayant échoué, il fut considéré en 1949, « comme ennemi du parti » et ne se manifesta plus dans la vie politique. Il avait épousé Léa Misson,(1909-) catholique pratiquante.
Par José Gotovitch
SOURCES : RGASPI, 495 193 502. — Dossier Dessellier, Cercle Louis Tayenne, Centre d’archivage de l’asbl Le Progrès de Dampremy. — Communications de Robert Tangre et Jacques Collart.