HAMEL Raymond, Jacques

Par Thérèse Burel, Claude Pennetier

Né le 29 avril 1912 à Paris (XVIIe arr.), mort le 23 février 1996 à Vendôme (Loir-et-Cher) ; géomètre ; militant au Parti radical-socialiste Camille Pelletan puis au Parti communiste ; conseiller municipal de Vendôme.

Fils d’un chauffeur de taxi, Raymond Hamel fit ses études à l’EPS Turgot jusqu’à l’âge de seize ans. Après diverses occupations et le service militaire par devancement d’appel, 1930-1931, il choisit de rester en Loir-et-Cher et fut géomètre au cadastre du 16 novembre 1931 jusqu’au 16 février 1966 après avoir été titularisé en 1945. Marié le 23 septembre 1933 à Selommes (Loir-et-Cher) avec Marie, Madeleine Morin, il a toujours habité Vendôme, travaillé et milité dans le Vendômois. À partir de 1935-1936, il milita au Parti radical socialiste Camille Pelletan dont il fut l’animateur à Vendôme. Il écrivit des articles dans Le Progrès de Loir-et-Cher au moment du Front populaire : « il faut, écrivait-il, exiger de nos élus la hardiesse et le courage » et il exhortait à l’« unité populaire » (24 décembre 1936). En juin 1937, président du Comité Camille Pelletan, à la fête du Rassemblement populaire à Vendôme qui réunissait quelque 5 000 personnes, il prit la parole avec les autres représentants des organisations du Front populaire et, en juillet 1937, dans Le Progrès, il réclamait des réformes de structure, les « nationalisations nécessaires », et évoquait la situation financière.Mobilisé le 4 septembre 19389, il rejoignit le 113e régiment d’infanterie puis fut sergent chef au premier bataillon de la 2e compagnie.Son bataillon fut capturé le 15 juin 1940. Prisonnier de guerre au camp militaire de Mailly (Marne) puis dans un "commando de culture" dans une ferme à Fanière (Marne), il s’évada le 6 août 1940. Il fut démobilisé le 11 octobre1941.
Un document qui stipule que Lucien Jardel atteste le 1er novembre 1949 que Raymond Hamel était responsable du Front national de l’arrondissement de Vendôme depuis mai 1941.
C’est la Résistance qui amena Raymond Hamel au Parti communiste après son arrestation le 21 juillet 1943. Il s’était engagé dans les FTPF en 1942 sous les ordres de Lucien Jardel. Son action consista en la rédaction, l’impression, la e transport, la distribution de tracts et journaux clandestins, la fabrication de pièces d’identité et de cartes d’alimentation, le transport et la détention d’armes et d’explosifs. Il fut arrêté le 21 juillet 1943 par la Feldgendarmerie à Houssay (Loir-et-Cher) pour fourniture de faux papiers aux réfractaires du STO. Détenu à la prison de Vendôme puis à celle de Blois jusqu’au 13 octobre 1943, conduit à Fresnes, il fut déporté en Allemagne le 19 octobre 1943 par le convoi 147.Il aboutit à Frankfurt-Main et fut rapatrié le 7 avril 1945.
Son fils Gérard Hamel nous écri : "J’ai recherché dans les archives allemandes d’Arolsen des traces de Raymond Hamel et de Lucien Hortoland. Leurs noms confirment leur présence à Hanau à partir d’août 1944 puis à l’usine « Naxos Union » de Frankfort du 11/1/1945 au 24/3/1945. (Le raid N°5 du 9 mars 1945 a détruit une grande partie de l’usine où travaillaient 557 ouvriers, dont 209 étrangers)."

Au lendemain de la guerre, Raymond Hamel fut élu conseiller municipal communiste de Vendôme. En juin 1953, conseiller sortant, il fut réélu conseiller municipal, second avec 1 713 voix sur sa liste d’Union ouvrière et démocratique qui comptait cinq élus.

Le 8 mars 1959, il était élu sur la liste du PC avec 1 676 voix. À nouveau candidat en 1965 sur la liste présentée par le PC, il obtenait 1 768 voix au second tour, premier de sa liste, mais n’était pas élu. Il fut présenté par le Parti communiste dans l’arrondissement de Vendôme à de nombreux scrutins sans espoir. Le 27 mars 1949, aux élections cantonales partielles, à Vendôme, il était battu avec 2 026 voix au second tour, par le candidat MRP (3 859 voix) ; au premier tour, comme candidat du Parti communiste, il avait obtenu 1 644 voix. En juin 1951 il était troisième (28 747 voix) aux élections législatives sur la liste d’Union républicaine et résistante (scrutin de liste : 28 910). Candidat aux élections cantonales à Selommes en octobre 1951, il était battu au 1er tour avec 467 voix par un indépendant paysan (1 339 voix). Aux élections cantonales à Vendôme en 1953, il obtenait 1 494 voix, au premier tour, sur 5 843 suffrages exprimés et se retirait, au second tour, pour Norguet (divers gauche) qui fut élu. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, à Vendôme, il était troisième (34 766 voix) sur la liste communiste qui avait un élu, Paumier. En 1958, candidat aux élections cantonales à Saint-Amand-de-Vendôme, il eut 409 voix contre 1 680 à Grellet, élu au premier tour ; le 23 novembre 1958, candidat du PC aux élections législatives à Vendôme, il totalisa 5 749 voix ; s’étant maintenu il n’eut, au second tour, que 4 974 voix sur 38 588 suffrages exprimés. Il fut également candidat aux élections sénatoriales le 26 avril 1959 : au premier tour, il eut 28 voix sur 726 suffrages exprimés ; il se retira au second tour. Il fut à nouveau candidat aux élections cantonales à Vendôme en juin 1961 : 1 360 voix sur 5 764 suffrages exprimés ; en mars 1964, à Saint-Amand : 310 voix sur 2 001 suffrages exprimés. Le 3 mars 1968, candidat aux élections cantonales à Droué, il obtint, au premier tour, 607 voix sur 2 181 suffrages exprimés ; la même année, il était suppléant du candidat communiste aux élections législatives à Vendôme. Enfin, le 8 mars 1970, candidat aux élections cantonales à Droué, il obtenait 510 voix sur 2 286 suffrages exprimés et était battu au premier tour par le candidat de droite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76514, notice HAMEL Raymond, Jacques par Thérèse Burel, Claude Pennetier, version mise en ligne le 5 mars 2010, dernière modification le 28 avril 2020.

Par Thérèse Burel, Claude Pennetier

Photos communiquées par Gérard Hamel

SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, élections. — Le Progrès de Loir-et-Cher. — La Nouvelle République du Centre-Ouest. — Le Vendômois. — Renseignements fournis par Raymond Hamel en 1986 et M. Lasneau, maire de Vendôme. — État civil du XVIIe arr. — Notes de Gérard Hamel, fils de Raymond Hamel. — Attestation 37.460 du liquidateur du Front national du 26 nov 1959. — Archives Arolsen Ref.ITS 242. — Base FMD.

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