GRAGNON Victor

Par Roger Faligot, Rémi Kauffer

Né le 12 janvier 1908 à Mézy-lès-Yvelines (Seine-et-Oise, Yvelines) ; aide-chimiste ; militant communiste ; un des dirigeants du service de renseignement des FTP, le « Service B ».

Victor Gragnon avant guerre.
Victor Gragnon avant guerre.
@Faligot-Kauffer

Son père ayant été tué lors d’un accident du travail, Victor Gragnon fut élevé par sa mère. Aide-chimiste, il adhéra au Parti communiste en 1930. L’année suivante, il fut membre du comité de section du XIe arrondissement de Paris. En 1935, il devint membre du comité de section du XIIIe où il anima de nombreuses actions de soutien aux grévistes au moment du Front populaire, notamment aux usines automobiles Delage et Talbot. En 1937, Gragnon s’installa à Antony et fut responsable de la section communiste locale. Dès 1938, il appartint au comité fédéral Seine-Sud du PCF.

Mobilisé en 1939 dans le service infirmier puis dans l’infanterie, il fut capturé en juin 1940 par les Allemands. Libéré pour raisons de santé en août 1941, il fut chargé par le Parti communiste de constituer le « Front national » dans la Seine-Maritime et s’installa à Rouen en septembre 1941 comme préparateur en pharmacie chez une famille de descendants du père de Foucault.

En 1942, Gragnon retourna à Argenteuil où vivait sa mère. Toujours actif, il entra dans un groupe FTP composé de cheminots. C’est alors que Roland Carcas, son ancien camarade de la section communiste Paris-XIII, devenu responsable aux cadres, lui proposa d’entrer dans le service de renseignement FTP, le « Service B ». Gragnon rencontra le chef de ce service, Georges Beyer dit « Bernard », beau-frère de Charles Tillon. Gragnon devint « Gaspard ». Il assura de nombreuses missions secrètes sous la direction personnelle de Beyer puis de Marcel Hamon, futur député communiste des Côtes du Nord.
Après le débarquement des alliés en Normandie, en juin 1944, Gragnon et Hamon furent mutés dans l’Ouest tandis que le Service B était repris en main par Gaston Auguet, ancien membre du conseil municipal de Paris. Gragnon devint le « commandant Benoît » des FFI de la région bretonne. En novembre 1944, il effectua une mission de liaison à Paris, puis des reconnaissances aériennes sur la poche de Royan.

Démobilisé, Gragnon revint à son ancien métier. Toujours communiste, il occupera des postes mineurs, dans la hiérarchie du parti et de la CGT. Il prit sa retraite dans le sud de la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76529, notice GRAGNON Victor par Roger Faligot, Rémi Kauffer, version mise en ligne le 6 mars 2010, dernière modification le 19 octobre 2020.

Par Roger Faligot, Rémi Kauffer

Victor Gragnon avant guerre.
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SOURCES : Enquête et documentation pour notre ouvrage : Roger Faligot et Rémi Kauffer, Service B, Fayard, 1986. — Témoignage de Victor Gragnon et de Marcel Hamon.

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