GRANIER Fernand

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 26 mars 1893 à Mirandol-Bourgnounac (Tarn), mort le 25 novembre 1946 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) ; secrétaire de mairie à Laguépie (Tarn-et-Garonne) et à Marsillargues (Hérault) ; dirigeant communiste du Tarn-et-Garonne.

Fils d’une ménagère et d’Auguste Granier, boulanger puis cafetier à Laguépie qui tirait fierté de connaître personnellement Jaurès, Fernand eut trois frères (Jean, Hubert et Élie). Pas de sœur. Mobilisé dans la Marine pendant la Première Guerre mondiale, il eut son navire torpillé et échappa de justesse à la noyade après plusieurs heures passées dans l’eau froide accroché à une bouée de sauvetage. Sa santé fut durablement affectée par cette épreuve ; plusieurs séjours en sanatorium ne suffirent pas à lui rendre force.

Nous ignorons la date de son adhésion au Parti communiste mais elle était antérieure à sa nomination en 1924, au poste de secrétaire de mairie de Laguépie, par le maire communiste Léon Mercadier. Il se maria religieusement (à la demande de la famille de sa femme) dans cette commune, le 23 septembre 1925, avec Élia, Madeleine Cavaillé, institutrice publique, née vers 1903 à Montricoux. Secrétaire de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) de Laguépie constituée en 1927, Granier fut candidat aux élections législatives de mai 1928 dans la circonscription de Montauban, où il obtint au premier tour 662 voix sur 22 774 inscrits (2,9 %). Il se présenta dans la même circonscription aux élections législatives de mai 1932 et d’avril 1936 ; à ces dernières élections il obtint au premier tour 1 402 voix sur 22 461 inscrits (6,2 %). Granier fut également le candidat du Parti communiste aux élections du conseil général d’octobre 1931, dans le canton de Saint-Antonin et, à celles du conseil d’arrondissement d’octobre 1934, dans le canton de Caylus.
Il fit un voyage en URSS au début des années 1930.

La police le signalait en 1932 comme secrétaire trésorier de la cellule communiste de Laguépie qui n’aurait groupé que quatre membres. Se confond-il avec Fernand Granier, secrétaire de la cellule de Combes, commune d’Aubin (Aveyron) en 1935 ?

Granier dont l’épouse était morte de tuberculose en novembre 1931 (l’acte de naissance ne lui connait cependant qu’une épouse, Marie Malirat, mariée le 15 juin 1942 à Caylus), perdit son emploi en 1936. Pour des raisons politiques et personnelles, le maire Léon Mercadier, qui affirmait avoir été injurié lors des élections de mai 1936, le suspendit le 16 juin puis le révoqua le 16 octobre malgré un avis défavorable du conseil de discipline. Par l’intermédiaire de la Fédération nationale des municipalités ouvrières et paysannes, il obtint un poste de secrétaire de mairie à Marsillargues (Hérault).

Le préfet de l’Hérault le révoqua le 17 février 1940, mais Granier était déjà parti dans son département natal. Recherché par la police, il se cachait à Caylus et venait parfois à Laguépie où la police l’arrêta, sur dénonciation semble-t-il. Interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), il fut déporté en Algérie à Maison Carré et au camp de Bossuet. Son état de santé fut gravement affecté par la captivité. Selon le témoignage d’un militant communiste, Granier serait revenu en France, dans l’Aveyron, avant la Libération, aurait travaillé chez un garagiste, participé à la Résistance et au Comité de Libération de Villefranche-de-Rouergue. On le chargea de remettre en marche une usine dont le patron, collaborateur, était parti. Il milita au Parti communiste jusqu’à sa mort survenue en novembre 1946 et fut inhumé à Laguépie le 25 novembre 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76542, notice GRANIER Fernand par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 6 mars 2010, dernière modification le 29 mars 2020.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Clichés communiqués par Marie-Claude Bouyssi.

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 4977. — Arch. Nat. F7/13130, année 1932. — La Voix des Travailleurs, 14 avril 1934. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — Renseignements recueillis par Dominique Porté. — État civil. — Notes de Marie-Claude Bouyssi.

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