GRIMM Armand

Né le 16 juin 1886 à Metz (Moselle), mort le 15 janvier 1964 à Metz ; typographe-linotypiste ; syndicaliste CGT puis FO de Moselle.

Fils d’un mécanicien des Chemins de fer, A. Grimm fit un apprentissage de compositeur-typographe du 1er décembre 1900 au 30 novembre 1904 dans une imprimerie de labeur qu’il quitta volontairement le 30 avril 1907 puis, à l’exception des années de guerre, fit toute sa carrière dans des imprimeries messines de presse jusqu’au jour de sa retraite le 15 septembre 1955 après avoir été fait chevalier du Mérite social.

Dès son apprentissage, Armand Grimm adhéra au syndicat allemand du Livre. Appelé pour la première fois le 3 août 1914 par l’armée allemande dans un régiment d’artillerie de campagne, comme la quasi-totalité des Alsaciens-Lorrains considérés comme des éléments douteux, il fut envoyé sur le front de l’Est (Prusse orientale, Pologne occupée, Russie). Vers 1916 ; il fut nommé successivement gestionnaire d’un dépôt de munitions puis interprète dans un camp de prisonniers belges. S’étant élevé contre les agissements des responsables du camp qui détournaient des denrées alimentaires destinées aux prisonniers et qui exerçaient des sévices corporels (schlague) sur ceux-ci, il fut envoyé sur le front ouest et participa aux batailles du Chemin des Dames, de l’Oise, de l’Aisne, de la Vesle. Lors de l’armistice, il fut élu Soldatenrat (commissaire politique) par son bataillon, fonction qu’il accepta à la double condition que les officiers continueraient d’être obéis quant au plan de marche et que lui-même quitterait le bataillon dès franchissement du Rhin, désireux qu’il était de rentrer au plus tôt dans son pays redevenu français. De ce fait, il refusait d’aller éventuellement siéger au Reichstag. À la mi-décembre 1918, il était de retour dans ses foyers.

Ayant immédiatement repris son métier, A. Grimm adhéra au Syndicat des Travailleurs du Livre de la Moselle (178e section de la Fédération française des Travailleurs du Livre). Il en fut le président (équivalent de secrétaire général) de 1923 à 1926, de 1928 à 1931 et de 1944 à 1952 ; il fut alors élu président d’honneur à vie. Les 7, 8 et 9 juin 1930, le Cinquantenaire du Syndicat donna lieu à une grande manifestation et à une exceptionnelle exposition de livres, imprimés et écrits organisée par le conservateur de la Bibliothèque municipale, riche en incunables malheureusement détruits par un bombardement en 1944.

Le 21 décembre 1947, il participa, avec Aimé Meyer, en tant que représentant du Syndicat du Livre, à la conférence créant l’UD-Force Ouvrière de la Moselle et le Syndicat aida matériellement à l’installation de l’UD naissante. À la suite du referendum fédéral, il resta, avec son Syndicat minoritaire, à la Fédération du Livre CGT, mais le demi-timbre confédéral n’étant plus payé à l’UD-CGT, un long conflit s’engagea.

Élu à plusieurs reprises et dès avant 1914, membre ouvrier de la délégation (organe chargé de l’adoption des statuts et de la désignation du comité directeur) de la Caisse locale générale des Malades de Metz-Ville, il avait été désigné, début 1928, membre du comité directeur ; il fut élu président de la Caisse le 24 octobre 1929, fonction qu’il conserva jusqu’au 16 février 1936. Après de nouvelles élections, un président d’office ayant été nommé par la tutelle, il démissionna de son siège de membre du comité directeur. À la Libération, le Commissaire de la République le nomma à son tour, fin 1944, président d’office, fonction qu’il conserva jusqu’à l’installation du conseil d’administration de la Caisse primaire de Sécurité sociale de Metz. Il siégea au premier conseil coopté comme deuxième élu de cette Caisse, du 7 juin 1946 au 6 juin 1950. Sa présidence fut marquée par la construction d’un nouvel immeuble administratif occupé le 16 août 1933 et la création d’une clinique dentaire et d’une clinique radiologique et électrothérapique ouvertes à la fin de cette même année et inaugurées le 17 novembre 1934 à l’occasion de la 26e Assemblée générale annuelle de l’Union des 27 caisses de Malades d’Alsace et de Lorraine.

Marié le 31 août 1911 à Jammart Zoé, il était père de trois enfants : Robert né le 22 juillet 1912, militant CGT puis CGT-FO depuis 1947 ; Augustin né le 22 juillet 1920, militant de la FEN ; Marie-Jeanne née le 17 novembre 1928, militante de FO épouse de Gabriel Manel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76568, notice GRIMM Armand, version mise en ligne le 7 mars 2010, dernière modification le 5 juillet 2010.

SOURCE : Notes de Monsieur Robert Grimm, fils de l’intéressé.

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