GROJNOWSKI Michel

Par Claude Pennetier

Né en 1906 à Radziejow (Pologne), mort le 21 octobre 1999 à Paris ; ouvrier tailleur ; militant communiste ; secrétaire de l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE) ; directeur de Presse nouvelle hebdo.

Né en 1906 à Radziejow (Pologne), d’une famille juive non pratiquante.Son frère Lajb Grojnowski eut un destin très proche.
Leur père mourut en 1918 et Michel, âgé de douze ans, fut placé comme apprenti chez un tailleur. C’est en 1919 qu’il entendit pour la première fois parler de la révolution en Russie et des bolcheviks « qui avaient distribué la terre aux paysans pauvres, supprimé les capitalistes et donné aux juifs les mêmes droits qu’aux autres citoyens ». Michel fut conquis par ces idées. Un an plus tard, il quittait Radziejow et allait s’installer dans la petite ville industrielle de Wloclawek où il travailla dans un atelier avec six autres ouvriers juifs et il donna son adhésion au syndicat dirigé par le « Bund ». En 1922, il adhérait à la Jeunesse communiste illégale et peu à peu, devint militant, distribuant des tracts illégaux. En 1924 ou 1925, il fut nommé membre du Comité régional. Après une grève, en 1928, il perdit son emploi ; il quitta alors la Pologne et gagna illégalement la Belgique. Ayant facilement obtenu le droit de séjour et une carte d’identité avec droit au travail à Anvers, il fréquenta la « Ligue culturelle », club dirigé par des progressistes juifs et il donna son adhésion au Parti communiste belge. En août 1929, il se rendit à Liège, s’occupa du Secours Rouge et collecta pour les emprisonnés politiques. Ayant participé à des manifestations, il reçut l’ordre de quitter le pays dans les quatre jours. Ayant obtenu un visa, il se rendit alors à Paris où il arriva en octobre 1930. Il fréquenta la Ligue culturelle et donna son adhésion au PCF. En 1932, sans travail, il quitta Paris pour Belfort où il trouva du travail et se lia particulièrement avec Henri Janin futur maire de Villeneuve-Saint-Georges et Henriette Schmidt, responsable des JC qui, sous l’occupation nazie, fut déportée et ne revint pas. Après un séjour d’un an à Belfort, Michel regagna Paris et milita au syndicat de l’habillement de la CGTU dans la commission de propagande juive. Il fut par la suite secrétaire de la Commission intersyndicale juive auprès de l’Union départementale CGTU. En 1936, il fut élu au Conseil syndical de l’Habillement et l’année suivante, devint secrétaire du « TSAFO » (Centre des organisations ouvrières et populaires). En 1938, il devint secrétaire général permanent de l’Union des Sociétés juives de France.

Mobilisé en décembre 1939, versé au 22e régiment de marche, il fut envoyé en Alsace en avril 1940. Il fut fait prisonnier dans la Somme le 21 juin 1940 et demeura en captivité en Prusse orientale jusqu’en mars 1945, époque à laquelle, il fut libéré par l’Armée rouge. Le 22 juillet, il était de retour en France. En 1946, il devint secrétaire de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entr’aide (UJRE), organisation créée en 1943 sous l’occupation nazie à Paris. Près de l’UJRE, fonctionnait une Commission centrale de l’Enfance (CCE) qui dirigeait plusieurs foyers d’enfants de fusillés et déportés ainsi que des colonies de vacances. En 1947, il devint secrétaire général de cette grande organisation qui, à l’époque, avait un mensuel Droit et Liberté et un dispensaire qui existe toujours : « L’Aide médicale ». Avec l’aide du Parti, fut constituée en 1950, une organisation de masse : l’Association pour la défense de la frontière Oder-Neisse dont le président était Henry Korab et dont M. Grojnowski était lui-même secrétaire général. En octobre 1967, il devint directeur de Presse Nouvelle Hebdo, bi-mensuel en 1968. Il demeura à la direction de ce journal jusqu’en 1978, date de sa retraite. Il assuma ensuite, de février 1979 à juin 1981, une responsabilité dans l’édition et la diffusion d’un bulletin que le PCF édita en direction de la population juive sous le titre Oui la Liberté.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76573, notice GROJNOWSKI Michel par Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 mars 2010, dernière modification le 24 février 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCE : Fonds Michel Grojnowski, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis (367 J), inventaire en ligne. — Notes de Michel Grojnowski.

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