PONCHANT Paul, Arthur, Gustave

Par Yves Le Maner

Né le 13 mars 1894 à Thiennes (Nord), mort le 10 novembre 1974 à Ennetières-en-Weppes ; employé de chemin de fer ; secrétaire de l’Union locale CGT d’Hazebrouck.

Fils d’un ouvrier métallurgiste, Paul Ponchant entra dans le monde du travail à l’âge de dix ans comme manœuvre maçon, puis, à douze ans, il fut embauché comme apprenti mouleur aux aciéries d’Isbergues (Pas-de-Calais) grâce à un faux acte de naissance qui lui permit de transgresser la législation fixant à treize ans l’âge limite d’embauche.

Envoyé au front en 1914, il termina la guerre comme sous-officier d’artillerie et fut décoré de la Médaille militaire avec trois citations.
À son retour à Hazebrouck en 1919, il entra comme garde-frein à la Compagnie des chemins de fer du Nord et se syndiqua à la CGT. Ponchant gravit rapidement tous les échelons, à l’intérieur du syndicat des cheminots, devint secrétaire technique du personnel des trains puis secrétaire général en 1921 en remplacement de Plateel appelé à la direction de l’Union locale. Membre du Parti communiste depuis la scission de Tours, il tenta d’obtenir le rattachement du syndicat à la CGTU. Mis en minorité sur cette question, il se soumit à la majorité. Maintenu à son poste, il décida de quitter le PC en 1922 car il refusait d’appliquer les consignes du parti quant à l’action dans les syndicats confédérés. Fin 1924, il accéda au secrétariat de l’Union locale d’Hazebrouck que Plateel venait de laisser vacant à la suite d’une promotion au sein de la Fédération des cheminots. Peu après, Ponchant fut nommé membre de la commission administrative de l’Union départementale du Nord et de l’Union des syndicats de cheminots du réseau Nord. En 1925, il se présenta aux élections municipales sur la liste socialiste, mais son adhésion au Parti socialiste SFIO fut éphémère et il se désintéressa dès lors de la politique.

Sous son impulsion, l’Union locale CGT d’Hazebrouck connut un remarquable essor : de 1 200 adhérents en 1925, les effectifs passèrent rapidement à plus de 2 000. Il dirigea plusieurs grèves et suscita la création de plusieurs syndicats à Hazebrouck (Métaux, Bois, Alimentation) et dans quelques localités de la Flandre intérieure (Cassel, Bœschepe). Enfin, après de multiples interventions auprès de la municipalité dirigée par l’abbé Lemire, puis par le socialiste Heckel à partir de 1928, il obtint la création d’une Bourse du Travail à Hazebrouck.
Nommé chef de train à Ronchin, dans la banlieue de Lille, en 1931, Ponchant fit l’objet d’une campagne de calomnies aussitôt après son départ d’Hazebrouck. Nommé secrétaire de la section syndicale de Ronchin dès son installation dans cette localité, il démissionna dès la fin de l’année 1932 en raison de profondes divergences avec plusieurs dirigeants de l’Union locale de Lille. Il quitta également son poste pour se fixer à Lille et rentra dans le rang au sein du syndicat des cheminots. Mis à la retraite pour raisons médicales en 1941, il abandonna par la suite toute action militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7658, notice PONCHANT Paul, Arthur, Gustave par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 20 juillet 2012.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 595/38A et M 595/44. — J.-C. Héras, MM, Lille III, 1973, op. cit. — Rens. mairie de Thiennes.

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