BÉRANGER [cheminot]

Par Maurice Moissonnier

Serrurier-cheminot à la section « Voitures » du dépôt PLM d’Oullins (Rhône) ; militant syndical ayant marqué un temps l’histoire du syndicalisme du chemin de fer à Oullins.

Vers 1912, Béranger participa aux travaux du conseil d’administration du groupe des cheminots CGT d’Oullins et, en 1913 il en devint le secrétaire général. Ce groupe, puissant, était l’un des piliers de la CGT du réseau PLM. Le nouveau secrétaire, délégué au congrès du réseau ne tarda pas à s’imposer grâce à une activité remarquable dans les domaines de l’organisation et de la lutte revendicative. À la veille de la Première Guerre mondiale, il fut renouvelé dans ses fonctions, de même en septembre 1915 et pendant toute la durée du conflit. Le 27 janvier 1920, il fut encore réélu à la tête du bureau du groupe oullinois et, à ce titre, dirigea avec fermeté deux grèves difficiles, celle du 24 février au 4 mars et celle du début de mai, marquée par des arrestations et des révocations. À cette occasion, Béranger fut lui-même révoqué et, de ce fait, céda le 25 juin 1920, le secrétariat du syndicat d’Oullins à Grollet tout en restant secrétaire administratif. En outre, le 29 juillet 1920, on lui conserva son poste de délégué au conseil d’administration syndical du réseau PLM et il devint permanent rétribué.
Il avait été délégué au XIVe congrès confédéral (Lyon 15-21 septembre 1919) où il avait voté contre le rapport moral en fonction du mandat de son syndicat qui tenait à confirmer son accord avec les thèses de Lucien Midol et à condamner nettement le recul confédéral lors du mouvement prévu pour le 21 juillet 1919. Il remplit, à la suite du congrès, une mission de propagande pour le compte de l’Union syndicale du Rhône et assura plusieurs meetings.
On lui confia d’autres délégations, en particulier les 22-25 mars 1920 au congrès de Roanne du réseau PLM, au congrès fédéral de Paris, quelques jours plus tard, pour lequel il reçut d’une assemblée générale de son syndicat « le mandat impératif du blâme, du balayage et de l’orientation à gauche » (31 mars 1920).
Il suivit son syndicat à la CGTU, à « la Fédération Semard » pour reprendre la terminologie des cheminots oullinois, puis son action perdit de l’importance et son nom, par la suite, apparut peu dans les documents syndicaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article766, notice BÉRANGER [cheminot] par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 juin 2020.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 10 M/84. — Registre des délibérations du syndicat des Chemins de fer (groupe d’Oullins) déposé à l’Union régionale Rhône-Alpes de la CGT.

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