LE LONG Henri

Par Christian Bougeard, François Prigent

Né le 10 février 1919 à Morlaix (Finistère), mort le 19 mai 2003 à Avranches (Manche) ; négociant en vins ; conseiller général SFIO de Moncontour (1945-1949) ; maire SFIO de Moncontour (1945-1953) ; secrétaire du conseil général des Côtes-du-Nord (1945-1949).

Son père, Charles Le Long, négociant en vins, faisait partie de la municipalité radicale de Moncontour en 1935. Après avoir fréquenté les écoles publiques, Henri Le Long travailla avec son père.

Plutôt de sensibilité radicale en 1944, Henri Le Long fut élu maire SFIO de Moncontour en mai 1945, à la tête d’une municipalité d’union républicaine antifasciste, en reprenant le flambeau du Dr Sagory (radical-socialiste), maire entre 1925 et 1941, dont le fils Olivier Sagory* (dentiste à Saint-Brieuc) fut candidat PSU aux cantonales à Moncontour en 1961. À vingt-six ans, il était l’un des plus jeunes maires du département.

Ayant noué des relations étroites avec les FFI du réseau Félix Veillet-Deslandeles, Henri Le Long avait appartenu à la Résistance dans cette petite cité médiévale, encore traumatisée par l’exécution d’otages civils par des parachutistes SS allemands le 5 août 1944.

Si le canton avait été gagné en 1928 par le Dr Sagory, la droite restait majoritaire généralement dans ce canton, avec Jean Veillet-Dufrêche, élu en 1934 avant d’être nommé conseiller départemental par Vichy.

En septembre 1945, Henri Le Long fut élu conseiller général SFIO dès le 1er tour avec 50.91 % des voix, face à Espivent de Catuélan (républicain indépendant). La SFIO avait obtenu 6 élus lors des cantonales, mais le groupe s’étoffa rapidement avec les ralliements d’anciens radicaux, sous l’influence de Louis Droumaguet* et François Clec’h* notamment. Ancien député radical rallié à la SFIO, le préfet Henri Avril* soulignait qu’il s’agissait « d’un canton difficile et jusqu’alors inféodé [à la droite conservatrice] », avant de préciser à propos du benjamin du Conseil Général : « Jeune, aimable et plein d’allant, il aura fort à faire pour se maintenir et s’enraciner. Vaut d’être soutenu ». En novembre 1945, il était secrétaire du Conseil Général, présidé par le Dr Quéré, qui avait intégré plusieurs SFIO à l’exécutif (Max Le Bail*, Louis Droumaguet, Emile Le Plénier*). Il conserva ces responsabilités jusqu’au printemps 1949.

Réélu maire de Moncontour en 1947, Henri Le Long entretenait des relations étroites avec les maires SFIO du canton, à savoir Louis Adam* (Quessoy), Terrier (Saint-Carreuc), François Glatre (Trébry) et Rebindaine (Trédaniel).

En revanche, il fut battu dès le 1er tour lors des cantonales de mars 1949 dans une configuration de divisions de la gauche. Avec 31.18 % des voix, il devançait Joseph Mahé (PCF, 17.95 % des voix), loin derrière Joseph Clément (50.86 % des voix), maire de Saint-Glen (indépendant de droite).

En 1953, Henri Le Long ne se représenta pas aux municipales à Moncontour, qui bascula à droite avec Gilbert Guibert De La Brosse maire jusqu’en 1989. En 1955, le candidat SFIO aux cantonales était Louis Adam, ancien conseiller d’arrondissement radical.

En 1979, le canton était repris par le PS avec le Dr Jean-Jacques Bizien, lors du retrait de Joseph Clément, vice-président du conseil général.

Resté fidèle aux idées socialistes, Henri Le Long, dont le commerce avait périclité, était parti à Morlaix dans un premier temps, avant de reconvertir comme instituteur près d’Avranches où il décéda en 2003. Il s’était marié à Morlaix le 31 mars 1945 avec Jeanne Floch (fille de marchands de vins).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76605, notice LE LONG Henri par Christian Bougeard, François Prigent, version mise en ligne le 12 mars 2010, dernière modification le 16 juillet 2011.

Par Christian Bougeard, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor. — Arch. de l’OURS, dossiers Côtes-du-Nord. – Le Combat Social. — Entretiens avec Jean-Jacques Bizien et Louis Gorin (résistant de Moncontour). — Mairies de Moncontour et Morlaix. — Christian Bougeard, Le choc de la guerre dans un département breton : les Côtes-du-Nord des années 1920 aux années 1950, thèse d’Etat, Rennes, 1986.

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