HAFFNER Maurice

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 25 septembre 1943 à Wittenheim (Haut-Rhin) ; mineur de potasse dans le Haut-Rhin jusqu’en 2000 ; militant syndicaliste CGT et communiste ; membre des instances fédérales du Parti communiste du Haut-Rhin (1966-1977, 1987-1994), adjoint au maire de Wittenheim (1977-1983, 1988-2008) ; secrétaire général du syndicat CGT des mineurs du Haut-Rhin (1988-2000).

Maurice Haffner était le fils d’Eugène Haffner et de Rose Haffner, communistes militants à Wittenheim. Il passa un CAP d’ajusteur et entra aux Mines domaniales de potasse d’Alsace, au puits Théodore, où son père travaillait et militait.

Il ne put se syndiquer à la CGT qu’une fois son examen en poche, en 1960. Il devint rapidement secrétaire de la section du puits Théodore et membre de la direction de l’Union des syndicats de mineurs de potasse du Haut-Rhin. De 1988 à 2000, il fut secrétaire général du Syndicat des mineurs. Il refusa délibérément de faire partie du conseil national, préférant rester sur le terrain, proche de la base. Il contestait par ailleurs ce qu’il considérait comme une ingérence du parti dans le fonctionnement de la CGT et, en 1981, ne se rendit pas, de même que Rémy Fisch, à la convocation du Comité central du Parti communiste qui voulait faire le point avec eux sur cette question. Les relations avec l’UD étaient elles aussi parfois tendues. Maurice Haffner fut d’avis d’accepter de négocier un plan social puisque le gisement exploitable était quasiment épuisé et que la fermeture des mines avait été programmée, dès leur inauguration en 1904, pour 2004. À ses yeux, la question de la défense de l’emploi dans les mines de potasse ne se posait pas de la même façon que dans d’autres secteurs. Il mena la négociation avec succès. Il prit sa retraite en 2000.

Il avait adhéré à la Jeunesse communiste en 1957 et devint responsable du cercle de Wittenheim. Il adhéra au Parti communiste en 1961 et s’inscrivit l’année suivante, en même temps qu’Auguste Bechler et Alphonse Tschudy*, à l’école fédérale qui eut lieu à Murbach (Haut-Rhin).

En 1963, il fit son service militaire et fut envoyé pendant quelques mois en Algérie, à Bougie.

Il fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin de 1966 à 1970, puis au secrétariat fédéral de 1970 à 1977. De 1977 à 1985, il demanda à être déchargé de ses responsabilités pour pouvoir se consacrer à la vie de la commune dont il était adjoint au maire. Il retourna ensuite au comité fédéral, de 1987 à 1994, mais y fut peu présent. Sa position au sein des instances communistes fut souvent critique. Il reprocha souvent à l’appareil son éloignement de la base. Mais il resta au parti, anima la vie de la cellule de Wittenheim et publia régulièrement un journal de cellule, intitulé À notre avis.

De 1977 à 1983, il fut élu conseiller municipal de Wittenheim et nommé 2e adjoint par le maire socialiste Bernard Reimeringer. Il fut conseiller d’opposition de 1983 à 1988, la mairie étant passée à droite à cause de dissensions internes au PS. La gauche ayant reconquis la mairie aux élections suivantes, il retrouva son poste de 2e adjoint, de 1988 à 2008, nommé par le maire socialiste Zimmermann. Il fut à nouveau conseiller municipal d’opposition, sur une liste qu’il conduisit contre le socialiste Antoine Homé, en 2008.

En tant qu’adjoint au maire, il s’impliqua dans des actions de sauvegarde du patrimoine minier. Une des difficultés résidait dans l’absence de volonté politique claire au niveau départemental et régional d’entreprendre des actions comparables à celles des autres régions minières de France. La seconde difficulté était la disparité des sites, lieux ou objets à conserver ou restaurer. En 1995, il cofonda l’Association de sauvegarde du chevalement Théodore. Cette association était membre des « Enfants de la potasse », qui comptait aussi « Le carreau Rodolphe » qui conservait les machines et « Kalivie » qui conservait une salle des pendus et la collection minéralogique des Mines domaniales de potasse d’Alsace. Ces associations, qui se situaient sur des sites différents, représentaient une tentative de créer une « Route de la potasse » à travers l’ancien bassin. Par la suite, Maurice Haffner devint responsable du projet de mémorial consacré aux victimes de la mine, conçu comme un chemin du souvenir qui comporte le nom du mineur et la date de l’accident mortel de plus de 850 victimes.

Maurice Haffner avait épousé Christiane Birglen, née le 29 avril 1946 à Soultz (Haut-Rhin), ouvrière d’usine, communiste. Le couple eut un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76623, notice HAFFNER Maurice par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 14 mars 2010, dernière modification le 9 septembre 2010.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Arch. du comité central du PCF, biographies de la section montée des cadres. — Entretien, 1er mars 2010.

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