HAFFNER Rose [née WINTERHALTER Rosalie, épouse HAFFNER, dite Rose]

Fils d’un mineur de fond, Rose Winterhalter avait été gagnée aux idées de gauche sous l’influence de ses frères, Ernest, mineur communiste, mort à la mine en 1942 et Paul, brigadiste disparu. Elle épousa en janvier 1936 à Pfastatt Eugène Haffner. Ils eurent trois enfants dont Maurice Haffner.

Elle devint membre de l’Union des Femmes françaises (UFF) et du Parti communiste dès la Libération et milita à Wittenheim (Haut-Rhin). En 1953, elle fit partie de la délégation de femmes de mineurs de potasse qui se rendit à Forbach (Moselle) pour soutenir la grève des mineurs de charbon. Ce fut le début de l’organisation des groupes de femmes et veuves de mineurs. Le 13 juin 1956, elle conduisit une délégation de femmes à la préfecture de Colmar pour présenter au préfet une pétition de 6 000 signatures de femmes contre la guerre d’Algérie. La délégation ne fut pas reçue par le préfet, mais trouva le moyen d’entrer par une porte adjacente. La police suivit les meneuses et les arrêta près de la gare au prétexte d’un contrôle d’identité. C’était une provocation policière qui entraîna une bousculade. La fille de Rose fut brutalisée par un policier. Rose se jeta sur lui et lui déchira sa chemise. Rose fut appelée à comparaître, le 7 mars 1957, devant le tribunal de Colmar pour outrage à un agent de la force publique. Elle était défendue par Me Jean-Jacques Halbwachs, qui était lui-même un dirigeant du Mouvement de la paix à Colmar. Elle fut condamnée à 20 000 francs d’amende. Cette très grosse somme fut collectée parmi les femmes de l’UFF et dans les cités minières. Le journal communiste régional en langue allemande, l’Humanité d’Alsace et de Lorraine, donna une série d’articles sur l’affaire.

Par la suite, Rose continua à militer parmi les femmes et veuves de mineurs à Wittenheim.