HAFFNER Eugène

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 2 octobre 1910 à Belfort (Territoire), mort en novembre 2007 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; mineur de potasse dans le Haut-Rhin (1926-1930, 1936-1969) ; syndicaliste de la CGT, militant SFIO (1926-1940), puis communiste depuis 1943, résistant ; secrétaire de section SFIO dans les années trente, membre des instances fédérales du parti communiste du Haut-Rhin de 1947 à 1968.

Eugène Haffner appartenait à une famille de quatre enfants. Son père, Eugène, était épicier à Pfastatt (Haut-Rhin), ouvrier d’usine sur l’acte de naissance de son fils. Sa mère était morte très jeune. Eugène - fils commença un apprentissage de boulanger mais l’abandonna et se fit recruter dans les mines domaniales de potasse, au puits Anna, à seize ans.

Il milita d’abord à la CGT et la SFIO, de 1926 à 1940 et fut secrétaire de section. En juin 1930, il fut licencié pour avoir été l’un des meneurs d’une grève dure à Wittenheim mais qui n’aboutit pas du fait d’une grande présence policière dans toutes les cités et les puits. De 1931 à 1932, il fit son service militaire dans l’infanterie. Il vécut ensuite d’emplois temporaires jusqu’en 1936. Grâce au Front populaire, il put être réembauché à la mine Théodore, en 1936.

Il fut mobilisé en 1939, fait prisonnier et libéré à Neuf-Brisach, en juillet 1940, en tant qu’Alsacien-Lorrain. Il retourna à la mine et dès 1941 fut en liaison avec la résistance communiste. Il appartint à un groupe de trois (avec Eugène Zimmermann et Eugène Peter), participa à la distribution de tracts et de journaux clandestins. En juin 1942, il perdit la liaison avec les autres résistants après l’arrestation du responsable de son groupe, Eugène Zimermmann. Il adhéra au Parti communiste clandestin, à la mine, en 1943. Au moment de la Libération, il rejoignit les FFI.

Après la Libération il devint à la fois un militant syndical de la CGT et un militant du parti communiste. Le premier travail des militants communistes du Bassin potassique fut de reconstituer la section syndicale. En 1945, il fut élu délégué au Comité d’entreprise des Mines domaniales de potasse d’Alsace (MDPA). En 1947, il devint secrétaire de la section syndicale du puits Théodore et fut élu au bureau de l’Union minière de potasse. En 1952, il fut élu délégué mineur du puits Théodore et réélu jusqu’à sa retraite, en 1969.

Les luttes syndicales aboutirent, grâce à la représentation paritaire au sein de la sécurité sociale des mineurs et au demi pour cent de cotisation supplémentaire des salariés par rapport au régime normal, à la mise en place d’un système de santé complet en 1967 : un cabinet médical et un cabinet dentaire furent ouverts pour les familles des mineurs au cœur de la cité minière. En 1968, la grève dura quinze jours, avec occupation de la mine. Eugène Haffner prit sa retraite en 1969 et contribua à organiser les retraités de la mine. Il tenait des réunions mensuelles dans tous les villages de mineurs.

Ses responsabilités politiques au sein du Parti communiste du Haut-Rhin débutèrent en 1947 et durèrent une vingtaine d’années. Il appartint au comité fédéral de 1947 à 1950. En 1950 il fut élu au bureau fédéral. De 1956 à 1962 il fut élu au secrétariat fédéral, de 1962 à 1964 il retourna au bureau fédéral et de 1964 à 1968 au comité fédéral.

Il fut à plusieurs reprises candidat communiste : aux élections cantonales en 1951 et en 1958, aux élections législatives en 1956 (3e position) et en 1958 (dans la 5e circonscription, de Mulhouse-campagne).

Il avait épousé à Pfastatt en janvier 1936 Rosalie Winterhalter, dite Rose, militante de l’UFF et du parti communiste. Le couple eut trois enfants. L’un des ses fils, Maurice*, prit le relais à la mine et à Wittenheim, et devint syndicaliste et militant communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76629, notice HAFFNER Eugène par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 15 mars 2010, dernière modification le 2 juillet 2010.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Archives du comité national, section Montée des cadres. – Entretien avec son fils Maurice le 26 février 2010.— Etat civil.

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