GREMMEL Albert, Joseph

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 11 septembre 1897 à Ohnheim, commune de Fegersheim (Basse-Alsace annexée), mort le 23 janvier 1975 à Ostwald (Bas-Rhin) ; ouvrier à l’Électricité de Strasbourg ; syndicaliste CGT, communiste dans le Bas-Rhin depuis 1934 ; conseiller d’arrondissement de 1937 à 1939, secrétaire de section du PCF, expulsé d’Alsace en 1940.

Photographie d’Albert Gremmel dans son dossier du Komintern
Photographie d’Albert Gremmel dans son dossier du Komintern

Albert Gremmel était le troisième enfant de Charles Gremmel (mort en janvier 1927), chaudronnier à l’usine de locomotives de Graffenstaden, ultérieurement chef d’équipe à la même entreprise et de Maria-Anna Helfer, issue d’une famille de pêcheurs. Sa mère mourut quand il avait neuf ans. Il était catholique d’origine. Il fréquenta l’école communale allemande et prit des leçons de français jusqu’à la mort de sa mère. Il ne put continuer ses études et fit un apprentissage de serrurier en 1913. Après son apprentissage, il fut embauché à Strasbourg, puis Mulheim dans la Ruhr, Duisbourg, Essen, Kreuznach (Rhénanie) jusqu’au 26 juillet 1916. Il fut enrôlé dans l’infanterie de l’armée allemande en décembre 1916. Il déserta en Roumanie, fut mis dans les prisons russes, puis au travail en Ukraine jusqu’à la Révolution russe en 1917. Il fut conduit d’Arkhangelsk en Angleterre puis en France, où, considéré comme prisonnier de guerre, il dut travailler chez Peugeot-Aviation à Issy-les-Moulineaux jusqu’en mai 1918. Il s’engagea ensuite dans la marine française pour la durée de la guerre et fut libéré en novembre 1919. Il rentra à Strasbourg et trouva en 1920 un emploi à l’Électricité de Strasbourg. Il adhéra à la SFIO le 20 janvier et à l’Union des ouvriers métallurgistes le 25 janvier 1920. Il choisit le PC SFIC au moment de la scission. Il s’installa à Ostwald, dans la banlieue sud de Strasbourg.

Il participa aux grandes grèves de 1920 et 1921. En 1922 il fut élu à l’exécutif de l’Union et fut membre de la commission de contrôle des métaux jusqu’en 1937. En 1933 il fut membre du comité central de la grève du bâtiment à Strasbourg. Cette puissante mobilisation unitaire s’étendit à toute la classe ouvrière, dura un mois et fut marquée par des épisodes de violence policière. Benoit Frachon écrivit par la suite qu’elle annonçait le Front Populaire.

Au sein du Parti communiste, il travailla avec Charles Hueber, Haas et Schreckler jusqu’à la scission de 1929 mais ne les suivit pas dans leur dissidence. Il réussit à maintenir la section d’Ostwald dans la ligne « orthodoxe » alors que la plupart des sections se ralliaient à Charles Hueber.

Il se maria avec Marie-Rosalie Meder en février 1928.

Il devint secrétaire de la section de Geispolsheim en 1936. Sous le Front populaire, en 1937, il fut élu conseiller d’arrondissement.

Il fut expulsé d’Alsace par les nazis dans les premiers mois qui suivirent la défaite française de juin 1940 pour francophilie, avec trente-six autres employés de son entreprise. Cette mesure fut vécue comme un traumatisme par son épouse, qui craignit toute sa vie une nouvelle expulsion. Ils se réfugièrent dans le sud de la France où Albert travailla comme ouvrier agricole chez un viticulteur. Ils rentrèrent à Ostwald en mai 1945. Il reprit son emploi à l’Électricité de Strasbourg. Il fut à nouveau conseiller d’arrondissement en 1945. Il fut placé en 8e position sur la liste communiste à la première Constituante en octobre 1945 et fut tête de liste communiste à Ostwald aux élections municipales de 1953 ainsi qu’à celles qui suivirent. Il fut secrétaire de la section de Geispolsheim, qui changea plusieurs fois de configuration mais dans laquelle il garda toujours des fonctions.

Il était membre de la section sportive d’Ostwald.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76648, notice GREMMEL Albert, Joseph par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 17 mars 2010, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

Photographie d'Albert Gremmel dans son dossier du Komintern
Photographie d’Albert Gremmel dans son dossier du Komintern

SOURCES : RGASPI, 495 270 4142, autobiographie en allemand vers 1937, traduite en français par la commission des cadres et classée A. — Organigramme des organisations de gauche en Alsace établi le 19 septembre 1940 par la police allemande (ex-archives de la SED, Berlin). — L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, 18 mai 1945. — Nécrologie dans l’Humanité 7 jours, Strasbourg, 31 janvier 1975.

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