GUEIT Félicien [GUEIT Paul, Félicien, Auguste]

Par Jacques Girault

Né le 25 janvier 1876 à Néoules (Var), mort le 15 août 1961 à Toulon (Var) ; commis, puis économe aux Hospices civils de Toulon ; militant socialiste du Var, secrétaire de la section SFIO de Toulon en 1921, puis trésorier du Parti d’Union socialiste en 1936, puis de nouveau militant SFIO après la guerre.

Félicien Gueit, fils d’un épicier, se maria à Cannes (Alpes-Maritimes) en avril 1902. Il fut le candidat de la SFIO au conseil d’arrondissement dans le deuxième canton de Toulon. Le 3 août 1913, il obtint 519 voix sur 6 482 inscrits et fut battu au deuxième tour avec 670 voix. Le 21 décembre 1913, sur la liste « SFIO. Liste des candidats protestataires » aux élections municipales complémentaires, il obtint 3 031 voix sur 21 168 inscrits et fut élu au deuxième tour avec 2 444 voix. Comme ses camarades, il démissionna en avril 1914. À nouveau candidat en mai 1914, il ne fut pas réélu.
Mobilisé pendant la guerre, partisan de la minorité socialiste, devenue, autour de Longuet, majorité en 1918, il fut désigné comme délégué sénatorial suppléant par le conseil municipal de Toulon le 10 décembre 1919. Membre du comité fédéral, il apparut peu dans la discussion de la fin 1920. Réélu au comité fédéral en avril 1921, il devint le secrétaire de la section SFIO de Toulon lors de sa reconstitution, le 3 mai 1921.
Il représenta la section de Toulon à la rencontre de Saint-Raphaël, le 13 mai 1923, où se marqua le renforcement de la future unité « rouge ».

Toujours secrétaire de la section et membre du comité fédéral, il représenta la SFIO à la commission d’initiative pour l’élection rouge formée en mars 1924. Il devint secrétaire de la commission exécutive du comité général varois pour l’élection rouge et fut ainsi au cœur de la campagne pour les élections législatives de 1924.

Pendant la campagne électorale municipale à Toulon en 1925, Félicien Gueit était le secrétaire de la commission exécutive du Cartel des Gauches. Est-ce lui qui intervint en utilisant son seul nom dans une « tribune libre » du Petit Var après l’inauguration par Renoult du buste de Jean Jaurès au conseil général ? Le 9 octobre 1925, il reprocha au sénateur du Var d’avoir été élu par la droite en 1920. Aussi devait-on être méfiant. Il concluait en ces termes « Le Parti socialiste, s’il veut conserver toute sa dignité n’a qu’à rester lui-même [...] La manifestation de Draguignan avec Monsieur Renoult [fut] une faute. C’est assez. » Renoult lui répliqua longuement, affirmant sa confiance dans la politique du Cartel associant socialistes et radicaux. L’année suivante, au congrès fédéral, Félicien Gueit s’opposa à toute entente de la SFIO avec les radicaux pour l’élection sénatoriale et soutint la candidature du maire de Toulon, Claude*. Il fit adopter le principe d’une liste socialiste dès le premier tour. Mais son point de vue sur le deuxième tour ne fut pas retenu.

À la fin de 1927, Félicien Gueit, pour des raisons de santé, abandonna le secrétariat général de la section de Toulon. Il présida, le 8 janvier 1928, la réunion des socialistes de la ville qui désignèrent leur candidat pour les élections législatives. Le 2 février 1928, la section lui rendit hommage. Mais il fut par la suite régulièrement délégué aux congrès fédéraux et demeurait membre du comité fédéral. En juin 1933, il était le trésorier des Amis de la Vie socialiste. Il était un des six militants de la commission provisoire de la Fédération varoise socialiste dont les noms furent publiés dans la presse, le 13 novembre 1933. Le 26 novembre 1933, lors du congrès constitutif de la Fédération du PSDF, il devint membre du comité fédéral. Il avait, dix jours avant, signé l’appel des membres du comité fédéral demandant aux socialistes varois de suivre leurs élus, c’est-à-dire de quitter la SFIO.

Le 16 janvier 1936, membre du PSDF, il devint trésorier du Parti d’Union socialiste issu de la fusion avec le cercle V. Bremond*.

Retraité, Félicien Gueit devint, en mai 1941, trésorier de l’association des « Amis du journal l’Effort ».

Après la guerre, Félicien Gueit militait au Parti socialiste SFIO. Il participait régulièrement aux congrès fédéraux et fut membre du comité fédéral dans les années 1950. Il fut délégué au congrès national de Lille (28 juin-1er juillet 1956). Quand Ramadier vint à Toulon pour participer au rassemblement du souvenir sur la tombe de Renaudel, Félicien Gueit, dans son discours, indiquait : « nous nous efforçons de rester fidèles à son exemple, à son enseignement ».

Félicien Gueit s’était remarié à Toulon en juillet 1940.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76728, notice GUEIT Félicien [GUEIT Paul, Félicien, Auguste] par Jacques Girault, version mise en ligne le 22 mars 2010, dernière modification le 22 mars 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13021, 13085. — Arch. Dép. Var, 2 M 4.12, 2 M 6.22, 2 M 7.24.2, 4 M 42, 4 M 44, 4 M 52, 4 M 53, 4 M 59.2, 4 M 59.3, 3 Z 2.3, 3 Z 2.10, 3 Z 4.4, 3 Z 4.21, 3 Z 4.28, 3 Z 4.32. — Arch. Com. Toulon. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — Arch. R. Renoult. (Musée d’Histoire vivante, Montreuil). — Renseignements fournis par J. Masse et J.-M. Guillon.

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