GUIBORAT André, Auguste

Par Jacques Girault

Né le 14 décembre 1893 à Verneuil (Marne), mort le 23 juillet 1965 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ; maraicher ; militant socialiste SFIO ; résistant ; conseiller municipal de Châtenay-Malabry.

Né de parents petits propriétaires jardiniers, sympathisants socialistes qui avaient treize enfants, André Guiborat fut seulement baptisé. Sa famille fut rudement frappée par la guerre (deux fils tués aux combats, deux filles victimes de la grippe espagnole). Obligée de quitter la Marne, elle s’était installée à La Celle-Saint-Cyr (Yonne).

André Guiborat devança l’appel le 22 octobre 1913 et fut affecté dans un régiment d’infanterie à Reims. Blessé le 6 septembre 1914 dans la Meuse, il participa aux combats de Verdun et fut démobilisé le 22 juillet 1919. Il travailla alors avec ses parents dans l’Yonne puis rejoignit, à la fin de 1919, sa future femme, dont la mère, ouvrière agricole, domestique à Châtenay-Malabry (Seine) chez Roglin, était devenue jardinière-fleuriste. Mariés religieusement dans la commune en mars 1920, ils eurent deux garçons qui reçurent une éducation catholique et furent pensionnaires dans l’établissement scolaire catholique Saint-Nicolas à Igny (Seine-et-Oise/Essonne).
André Guiborat avait acquis de la terre et en louait d’autres pour travailler comme maraîcher, 21 rue de Saclay. Socialiste SFIO, pompier volontaire, il fut nommé sous-lieutenant de la subdivision des sapeurs-pompiers en février 1937. De 1935 à la guerre, il était le vice-président du syndicat agricole qui pratiquait les achats en commun et coordonnait les ventes.

André Guiborat, chef de la défense passive, fut proposé par le maire socialiste Gaston Richet à la préfecture pour faire partie du conseil municipal. La première réunion eut lieu le 1er mars 1942. Il était membre de la commission du ravitaillement et de l’agriculture.

Les mouvements de Résistance en banlieue parisienne étaient cloisonnés. André Guiborat fit partie du réseau Libération Nord. Au début de 1944, à l’initiative du groupe « Défense de la France », une fusion des groupes s’effectua au sein du Mouvement de Libération nationale. En banlieue Sud, de nombreux membres de Libération Nord rallièrent le Mouvement de Libération Nationale. Guiborat était de ceux-ci, en contact aussi avec le groupe de « Défenseurs volontaires » dont faisait partie son fils Roger Guiborat, né à Châtenay-Malabry, le 15 novembre 1922. Le 21 mai 1944, se réunirent les responsables des différents mouvements de la banlieue Sud à Longjumeau pour fonder la Division-Sud du MLN, Paris-banlieue. Alors qu’Henri Lasson recevait la responsabilité de la section d’Antony — et plus tard de l’ensemble du secteur 28 — Guiborat reçut celle de la section de Châtenay-Malabry et la conserva jusqu’à la Libération. Avec son groupe, il participa à de nombreuses actions à Villacoublay, à Igny et sur le territoire de la commune. Aussi, le Comité local de Libération, dont il faisait partie, comme « chef militant de la résistance locale », le 12 août 1944, le renomma-t-il dans le conseil municipal provisoire qui, réuni le 5 octobre 1944, le désigna à la commission du ravitaillement et de l’agriculture.

Après la Libération, les anciens de Châtenay-Malabry et d’Antony fondèrent une « Amicale de la Résistance » présidée par Henri Lasson dont un des vice-présidents était André Guiborat. Son drapeau brodé fut remis solennellement par le général Leclerc, le 24 août 1946.

Candidat aux élections municipales sur la liste « d’unité socialiste, républicaine et antifasciste », André Guiborat fut élu, le 29 avril 1945, avec 2 016 voix sur 4 722 inscrits et 3 752 votants. Membre de la commission du ravitaillement, il ne se représenta pas en octobre 1947.
Resté sympathisant du Parti socialiste SFIO, militant de l’Amicale de la Résistance, il fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76754, notice GUIBORAT André, Auguste par Jacques Girault, version mise en ligne le 23 mars 2010, dernière modification le 17 octobre 2018.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Com. Châtenay-Malabry. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Notes de M. Lasson. — Jacques Girault, Militants de Châtenay-Malabry entre les deux guerres, CNRS/GRECO 55, 1987.

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