HIM Étienne

Par Paul Berger

Né le 3 avril 1924 à Thionville (Moselle), mort le 24 septembre 2014 à Metz (Moselle) ; ouvrier forgeron aux aciéries de Thionville devenu professeur technique adjoint puis professeur technique à Metz (Moselle) ; militant syndicaliste.

Son père, agriculteur à Thionville, et sa mère née Scherschel, eurent 14 enfants. Etienne Him, baptisé catholique, après le certificat d’études primaires, fit deux années de cours complémentaire. Il entra comme apprenti au cours des « Jeunes Ouvriers » des Aciéries de Thionville. En Moselle sous régime allemand, sa famille ayant demandé à partir en France, fut répertoriée dans la catégorie des « politiquement suspects » et, le 15 janvier 1941, fut déplacée en Thuringe puis en Basse-Silésie. Son frère aîné, mobilisé dans l’armée allemande sur le front russe, fut porté disparu au sud de Léningrad.

Etienne Him et son père furent envoyés à Essen pour travailler dans la sidérurgie. Lors du deuxième bombardement allié, ils revinrent à Thionville où ils furent arrêtés. Son père fut enfermé au camp de Natzwiller-Struthof (Bas-Rhin) et au bout de quatre mois, décéda, trois jours après sa libération. Etienne Him, arrêté, fut affecté à Essen aux usines Krupp où ses compétences furent appréciées, ce qui n’empêcha pas son enrôlement dans un régiment de mortiers lourds. Il combattit en Hongrie (Danube et lac Balaton), puis, vers la frontière polonaise, pendant plus d’un an. Il réussit avec quelques camarades à se rendre aux troupes soviétiques. Le 9 mai 1945, il entra dans le camp d’Auschwitz où se trouvaient 20000 prisonniers. Il participa au démantèlement de l’usine IG Farben proche du camp. À la différence des autres « Malgré Nous » d’Alsace-Moselle envoyés dans un camp du Kazakhstan, il put rentrer à Thionville à la fin décembre 1945.

Etienne Him reprit son travail aux aciéries de Longwy. En novembre 1949, il fut recruté comme PTA à l’École nationale professionnelle de Metz. En décembre 1952, à Metz, il se maria avec Janine Sterna. En 1963, il fut muté à l’École régionale de la sidérurgie de Metz chargée du perfectionnement des techniciens de la profession. Il réussit au concours de PTA des écoles nationales supérieures des Arts et Métiers puis à celui de professeur technique d’ENSAM. Il fut nommé professeur à l’École nationale d’ingénieurs de Metz.

Etienne Him milita activement dans la section (S1) du Syndicat national de l’enseignement technique de l’ENP dans le courant « Unité pour une action syndicale efficace ». Il devint en 1953-1954 membre suppléant de la commission administrative nationale du SNET.

Après sa retraite, Etienne Him fut durant six années responsable des retraités du SNES de Moselle. Pendant toute sa période d’activité, il participa à toutes les manifestations des organisations démocratiques de gauche, pour la paix en Indochine, contre le réarmement allemand, pour la paix en Algérie mais refusa d’adhérer à un parti, tout en marquant une grande confiance dans l’URSS et une grande fidélité pour le Parti communiste français.

Etienne Him, officier des palmes académiques, qui avait appris l’allemand et le russe, fut un spécialiste reconnu dans la Moselle sidérurgique de la technologie de la forge, notamment de l’estampage et des traitements thermiques des aciers. Il forma des centaines de techniciens et de cadres de la sidérurgie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76802, notice HIM Étienne par Paul Berger, version mise en ligne le 29 mars 2010, dernière modification le 21 octobre 2020.

Par Paul Berger

SOURCES : Presse syndicale. – Notes d’Alain Dalançon, de Jacques Girault et de Julien Veyret. – Témoignage de l’intéressé et de Georges Jandot.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable