Par Jacques Girault
Né le 18 avril 1907 à Forcalquier (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), mort le 20 novembre 1997 à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) ; instituteur ; militant syndicaliste de la FUE puis du SNI ; militant socialiste SFIO des Basses-Alpes.
Fils de négociants, devenus cultivateurs, Gaston Hugou, élève de l’École primaire supérieure de Digne en 1923-1924, entra à l’École normale d’instituteurs d’Avignon (Vaucluse) en 1924. Marié en avril 1933 à Montlaux (Basses-Alpes), il eut un fils.
Il enseigna à partir de 1927 dans les Basses-Alpes, aux Sauvans, commune de Barles (1927-1931), à Montlaux (où il fut secrétaire de mairie de 1932 à 1938), puis à Forcalquier de 1938 à sa retraite, en 1963. Il pratiquait dans son enseignement les méthodes de Freinet et fréquentait Jean Giono.
Adhérent, depuis 1927, du syndicat affilié à la Fédération CGTU de l’Enseignement, il fut membre du conseil syndical et du bureau départemental, délégué à plusieurs congrès nationaux, dont celui de fusion. Après 1936, il devint le secrétaire de rédaction du bulletin de la section départementale du Syndicat national des instituteurs.
Adhérent à la MAAIF dès 1935, correspondant départemental en 1938, il le demeura jusqu’en 1977, année où il devint correspondant honoraire de la MAIF. Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1927, il était membre du bureau fédéral sous le Front populaire et responsable de l’hebdomadaire fédéral Le Travailleur des Alpes qui se saborda en 1940.
À partir de 1938, Gaston Hugou, membre des « Amis de L’École émancipée », intervint à plusieurs reprises dans le bulletin syndical pour dénoncer l’attitude des partis qui, selon lui, « voulaient politiser le syndicat ». Membre du comité d’accueil des réfugiés espagnols de Forcalquier, il mit sa classe à la disposition des enseignants espagnols pour qu’ils organisent, pendant les vacances scolaires, des cours pour leurs enfants.
Pacifiste, non mobilisé à la déclaration de la guerre, Gaston Hugou fut révoqué en 1942, pendant quelques semaines, pour « son passé syndicaliste ». Membre de l’Armée secrète depuis 1941, puis du Mouvement de Libération nationale, il participa au comité local de Libération et au bureau syndical départemental clandestin.
Après la guerre, il milita dans le courant de L’École émancipée, conservant la responsabilité du bulletin syndical jusqu’en 1960. Élu à la commission paritaire (1950-1956), il siégea au conseil départemental de l’Enseignement primaire (1950-1956). Il dénonça à diverses reprises l’attitude de la hiérarchie catholique en particulier pendant la Seconde Guerre mondiale.
Secrétaire de la section socialiste SFIO de 1946 à 1956, il fut responsable de la reparution de l’hebdomadaire de la Fédération à la Libération, et siégea au bureau fédéral du Parti socialiste SFIO de 1950 à 1956.
Par Jacques Girault
SOURCES : l’Ecole libératrice. — Renseignements fournis par l’intéressé.— Etat civil.