Né en 1860, mort en 1938 ; ouvrier ébéniste ; militant syndicaliste et socialiste de Montbéliard (Doubs) avant la Première Guerre mondiale.
Ouvrier ébéniste (mouleur sur bois) à l’entreprise Schwander à Montbéliard (Doubs), père de famille (trois enfants nés entre 1880 et 1886), Édouard Ablitzer fut secondé dans sa vie militante par sa femme, Émilie. Il fonda, en 1896, les syndicats de l’horlogerie, de la métallurgie, du bâtiment. Président de ce dernier syndicat, il fut, à l’époque, le militant syndicaliste et socialiste (de tendance blanquiste) le plus influent de Montbéliard.
En 1897, il créa la section locale de l’Alliance communiste révolutionnaire de Besançon avec l’instituteur L. Groll et le professeur Pourchot. C’est à Montbéliard que fut créé en 1899 la Fédération socialiste autonome du Doubs et du Haut-Rhin. La même année, Belfort et Montbéliard furent touchés par d’importantes grèves.
Au congrès socialiste de Paris tenu salle Wagram en 1900, il représenta plusieurs syndicats ouvriers d’Audincourt, Montbéliard, Valentigney, et les trois groupes socialistes d’Audincourt, Montbéliard et Seloncourt. Il fit du groupe de Montbéliard le plus puissant de la Fédération du Doubs, autonome jusqu’en 1905, après avoir été fondée le 7 décembre 1902 comme fédération adhérente du Parti socialiste de France. Ablitzer recevait et hébergeait les orateurs socialistes en tournée de propagande dans la région. La famille Abitzer tint l’hôtel de Paris, rue Cuvier à Montbéliard, à partir de 1911. Il semble avoir abandonné l’activité militante après 1918.
SOURCES : Arch. Mun. Montbéliard, I 28 et 29, F 103. — Compte rendu du congrès de Wagram. — H. Perrin, document dactylographié (s.d.) déposé à la Bourse du Travail de Besançon. Souvenirs sur cinquante militants. Ablitzer figure sous le numéro I. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, II, op. cit., p. 69. — Daniel Vasseur, Les débuts du mouvement ouvrier dans la région de Belfort Montbéliard (1870-1914), thèse de doctorat de droit, Université de Paris, 1964. — Louis Mairry, La vie politique dans le département du Doubs sous la Troisième République, doctorat d’État, Paris Sorbonne, 1990. — Notes de Jean-Louis Lambert.