ANDT Charles

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 12 mars 1877 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 26 mai 1921 à Paris (IVe arr.) ; tailleur de lime ; militant syndicaliste à Nancy (Meurthe-et-Moselle), à Sedan (Ardennes) et Montluçon (Allier).

Fils d’un cordonnier, militant à Nancy et à Sedan avec son camarade Auguste Labbé, il fut surveillé par les autorités et inscrit au carnet B. Le 23 juin 1906, il fut condamné à 10 jours de prison pour « entrave à la liberté du travail et outrages », puis une nouvelle fois, le 9 août 1907, en cour d’assises à 6 mois de prison pour « provocation au meurtre ».
Il fit la campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 5 mars 1916. À cette date, il fut détaché à la Société Anonyme Westinghouse, au Havre. À partir du 9 janvier 1918, il travailla comme ouvrier mobilisé à l’usine Girondeau de Montluçon (Allier). Chercha-t-il à retrouver son ami Auguste Labbé ? Nous savons que Labbé y signa un article le 16 juillet 1916 comme « secrétaire des métallurgistes de Sedan, réfugié à Désertines » (banlieue de Montluçon). L’article s’opposa aux défenseurs de « l’Union Sacrée » s’adressant « aux indifférents, aux timides, aux militants ». Charles Andt, dès son arrivée, fut placé sous surveillance policière qui savait qu’il avait quatre enfants, que sa femme était enceinte et qu’il avait été condamné, il y avait 10 ans par le tribunal de Nancy. Il fit partie des Amis de La Vague, le journal de Pierre Brizon. Il fut, sans doute, un de ceux qui réveillèrent la « minorité » révolutionnaire qui tenta de faire la grève pour la Paix en mai. Son activité gêna considérablement la tendance modérée de la CGT. Le 19 septembre 1918, les autorités le passèrent au 121 RI de Montluçon. Charles Andt tenta de s’échapper de la caserne où il avait été convoqué pour y être habillé en militaire. La police craignant une manifestation à la gare, le rechercha. Ayant été retrouvé, il fut conduit rapidement au train et dirigé vers le dépôt démobilisateur du 105 RI.Le 22 septembre 1918, Charles Guerenne, le secrétaire général de l’Union Centrale des Ouvriers Métallurgistes demanda l’aide de Merrheim en faisant savoir qu’il avait quatre enfants, que sa femme était enceinte et qu’il avait trois frères ou beaux-frères tués pour la Patrie. Merrheim intervint auprès du Ministre de l’Armement et lui apporta personnellement son soutien.
Démobilisé le 3 janvier 1919, il retira à Riom (Puy-de-Dôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article76971, notice ANDT Charles par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 29 septembre 2022.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. Meurthe et Moselle, 1R1311. — Arch. Dép. Allier, 1M286-b. — Le Combat Social, 16 juillet 1916. — Notes d’Henri Manceau.

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