ARBOGAST Émile

Par Didier Bigorgne, Mathieu Houle-Courcelles

Né le 19 août 1868 à Paris (XIIe arr.), mort en 1960 à Montréal (Canada) ; ouvrier en ébénisterie ; syndicaliste ; militant du POSR dans la Seine ; syndicaliste et communiste à Montréal (Canada).

Émile Arbogast, ouvrier ébéniste, habitait à Paris, au 97 de la rue Nollet dans le XVIIe arrondissement. Il milita au groupe d’études sociales des Épinettes (XVIIe) affilié au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Aux élections législatives de mai 1898, il fut le candidat de son parti, dans la deuxième circonscription du XVIIe arrondissement : il obtint 213 voix au premier tour de scrutin. Il fut délégué, sous l’égide du POSR, du Groupe central du XVIIe arrondissement de Paris aux congrès des organisations socialistes de Paris des salles Japy (1899) et Wagram (1900). Il fut aussi conseiller municipal de Levallois-Perret de 1900 à 1904.

Comme tout militant allemaniste, Émile Arbogast mena une activité syndicale importante. Membre du comité fédéral de la Fédération nationale des Bourses du Travail en 1899, il était délégué de la Bourse du Travail d’Alger. Il participa au 5e congrès de la CGT qui se tint à Paris ; il y fut nommé membre du Comité de la grève générale. Il fut également délégué à d’autres congrès : le 6e à Lyon (1901), le 7e à Bourges (1904), le 8e à Amiens (1906) et le 10e à Toulouse (1910). À ce congrès, il déclara au sujet de la Maison des Fédérations, cf. c. rendu, p. 147 : Les difficultés sont nées du fait « que le camarade Griffuelhes n’a pas voulu nous rendre compte ».

De 1904 à 1909, Émile Arbogast fut secrétaire de la Fédération de l’Ameublement. Voir Louis Toussaint.

Arbogast émigra au Canada en compagnie de sa femme Anna en 1913. Il séjourna en France entre 1916 et 1918 avant de s’établir définitivement à Montréal.

Dès son arrivée au Canada, Arbogast milita au sein de l’Union des charpentiers, affiliée au Conseil des métiers et du travail de Montréal (CMTM). Il agit comme délégué de ce syndicat jusqu’en 1928 et prit régulièrement la parole au cours d’assemblées publiques.

Après la Première Guerre mondiale, Arbogast fréquenta les cercles politiques de gauche montréalais tout en maintenant son activité syndicale. Il milita notamment au sein du Parti ouvrier du Canada jusqu’en 1927 et participa aux assemblées de l’Université ouvrière de Montréal en 1933.

Pendant l’entre-deux-guerres, Arbogast se rapprocha des positions défendues par le Parti communiste du Canada. En 1921, il prit la parole lors d’une assemblée du CMTM pour défendre la révolution russe. Arbogast « (…) jure de son amour pour Lénine et Trotsky. Il attaque la véracité des nouvelles déconcertantes qui viennent de Russie [qui] parle[nt] de tortures, de profiteurs et de bourgeoisie. Il exonère les soviets de la responsabilité de la famine en déclarant qu’en Chine, l’an dernier, des millions de célestes sont morts sans qu’il y ait eu de bolchévistes dans ce pays ».
Alors qu’il était au chômage, Argobast fut reconnu coupable de vol d’électricité au cours de l’hiver 1938 et passa près d’une semaine en prison. En 1942, il fut condamné à 200$ d’amende pour avoir été trouvé en possession de "littérature communiste" lors d’une descente policière à son domicile.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article77002, notice ARBOGAST Émile par Didier Bigorgne, Mathieu Houle-Courcelles, version mise en ligne le 17 août 2016, dernière modification le 1er octobre 2022.

Par Didier Bigorgne, Mathieu Houle-Courcelles

SOURCES : Arch. Nat., F7/13933. — Comptes rendus des congrès. — Didier Bigorgne, Les allemanistes (1882-1905). Itinéraires, place et rôle dans le mouvement socialiste français, Thèse de doctorat, Université de Paris 13. — Encyclopédie du Mouvement syndicaliste, Paris, 1912. — Anthony Lorry, Recherche sur les anarchistes et les syndicats en banlieue Nord de Paris (1880-1912), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Paris-Nord, 1995.

ICONOGRAPHIE : Encyclopédie..., op. cit.

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