AUBRY Célestin, dit Le Braco

Fils de Jean, Nicolas, Athanase Aubry, ardoisier, et de Elizabeth Loth, ménagère.
Orphelin à l’âge de douze ans, Célestin Aubry eut une jeunesse difficile et dut, de bonne heure, gagner sa vie. À dix-huit ans, il s’engagea dans l’artillerie et fit campagne au Mexique. Rendu à la vie civile, il reprit du service en 1870, se battit courageusement à la bataille de Rouvroi. Puis il devint sapeur-pompier et, vers 1880, alla travailler aux ardoisières de Rimogne. Le travail, très dur dans les ardoisières, ruina sa santé. Il fut blessé cinq ou six fois et contracta la maladie qui l’emporta à l’âge de quarante-huit ans.

Au physique, il était grand, avec de longs bras et des épaules osseuses ; il portait une longue barbe noire. Sa parole était saccadée. Comme il passait son temps à faire de la propagande partout où il se trouvait, ses camarades l’avaient surnommé « le grand conférencier de Rimogne ».

Lors de la grève des ardoisières de la compagnie anonyme de Rimogne en 1887, il fut un de ceux qui menèrent la lutte le plus ardemment, encourageant la résistance au nom de l’avenir et de la dignité. À la tête du mouvement, il contribua à organiser la chambre syndicale des ouvriers ardoisiers de Rimogne et ses camarades lui demandèrent d’accepter le poste de trésorier ; il le conserva jusqu’à sa mort.

La grève de 1887 était due au renvoi de cinq ardoisiers qui sont les dirigeants de la chambre syndicale nouvellement créée (avec l’aide de Jean Baptiste Clément). Aubry était du nombre. Il fut rembauché le 2 janvier 1888, seul le secrétaire ne fut pas repris.

Son dévouement à la cause ouvrière lui valut les difficultés avec les administrateurs de la compagnie.

Il se maria avec Marie, Eugénie Labarrière, sans profession.